«Rôle du Parlement dans le processus de sortie de crise», c’était le thème de la 1ère journée parlementaire de l’Alliance pour le Mali (APM), tenue le samedi 24 mai dernier au CICB. Première du genre, elle a regroupé les représentants de l’ensemble des 4 groupes parlementaires de l’Assemblée nationale.
C’était sous la férule du Président de la conférence des Présidents des partis politiques, Oumar Ibrahima Touré, en présence du Président du groupe parlementaire et du Secrétaire exécutif de l’APM, respectivement l’Honorable Zoumana N’Tji Doumbia et Sidiki Almamy Coulibaly.
Le président du groupe parlementaire ADEMA – ASMA, l’Honorable Issa Togo, avec le langage franc qu’on lui connaît, n’a pas cherché loin les causes de la crise malienne. A l’en croire, «c’est une crise d’ego. Le moi a pris la place du Mali. Tant que nous ne laisserons pas de côté notre ego, on ne sortira pas de la crise».
Avant de s’interroger: «pourquoi cette crise?». Selon lui, ses racines sont profondes. C’est pourquoi il a demandé à faire beaucoup d’attention et prôné l’union des partis politiques pour créer les grands rassemblements dont notre pays a fortement besoin.
«23 députés pour 10 partis politiques, c’est trop. Au Mali, il n’y a pas 200 projets de société», a-t-il indiqué. En insistant beaucoup sur la nécessité de l’organisation de cette rencontre, il a expliqué que les parlementaires sont attendus sur le terrain de la réconciliation nationale. Car ils sont les représentants des populations.
En effet, après la signature de l’Accord de paix et de réconciliation par le Gouvernement du Mali, la communauté internationale et certains groupes armés, le plus difficile reste sa mise œuvre, notamment la réconciliation des cœurs et des esprits. C’est pourquoi l’Alliance pour le Mali, membre de la majorité présidentielle, avec ses 23 députés, a initié cette rencontre pour cogiter sur le rôle des représentants de la Nation dans le processus.
Par ce brainstorming, il s’agit pour l’APM, 2ème force politique à l’Assemblée nationale, d’apporter son soutien au Président de la République et au gouvernement malien dans le processus de sortie de crise. Justifiant les raisons de la tenue de cette rencontre, le très dynamique Président du groupe parlementaire APM a été sans équivoque: «nous sommes convaincus que le Parlement est un acteur-clé de la promotion de la réconciliation et de la manière d’y parvenir.
De plus, il a une contribution à apporter en matière de suivi de l’accord conclu à cette fin, ainsi qu’en adoptant les lois et en mobilisant les moyens nécessaires à leur application. Enfin, nous sommes convaincus que la présence d’un Parlement représentatif de toutes les composantes de la société et offrant une tribune nationale propice à un échange de vue libre et ouvert, est en soi la preuve manifeste qu’un processus de réconciliation est en cours». Il a aussi fait remarquer qu’ils ne ménageront aucun effort pour jouer leur partition, toute leur partition, pour accompagner le Président de la République et son Gouvernement.
De son côté, le représentant du groupe parlementaire Vigilance républicaine et démocratique (VRD), l’Honorable Dédeou Traoré, a indiqué que la signature de l’accord n’était que le début du processus. Selon lui, pour sa mise en œuvre, le Mali a besoin de tous ses fils, pour plus d’unité.
«Il faut que nous nous donnions la main. Nous revenons de loin. Quand il s’agit de la paix et du Mali, il n’y a pas d’opposition. Battons-nous pour laisser un héritage à nos enfants», a-t-il a déclaré.
Réaction de Sidiki Almamy Coulibaly, Secrétaire exécutif de l’APM:
«L’APM a pris de l’avance sur les autres»
«Après la signature de l’accord d’Alger, l’appel que nous lançons aux Maliens, c’est celui d’union, d’unité, de rassemblement. Comme un seul homme, tous les Maliens doivent se mettre ensemble pour accompagner le processus de sortie de crise et de mise en œuvre de cet accord.
On le dit, il n’y a jamais rien de parfait. Un accord, c’est toujours un compromis et une base pour aller de l’avant. Il ne s’agit pas de X ou de Y aujourd’hui, c’est du Mali qu’il s’agit. Pour cela, nos députés, dans un élan de solidarité envers leur pays, nous ont soumis cette initiative, à laquelle nous avons accordé une place de choix dans notre plan d’action.
Comme vous le savez, l’APM est un regroupement de partis politiques, avec 23 députés à l’Assemblée nationale. De fait, nous constituons la 2ème force politique. Ces partis ont décidé d’accompagner le chef de l’Etat au sortir des élections de 2013. C’est dans cet élan solidarité et de soutien indéfectible au chef de l’Etat et au Gouvernement que nous avons initié cette journée parlementaire, sur le thème Rôle du député dans le processus de sortie crise.
Qui mieux qu’un député, un élu de la Nation, qui représente une circonscription, peut être mieux outillé pour aller prêcher la parole de la réconciliation aux populations? Tout le monde sait qu’en cette phase de sortie de crise, il y a des aspects de prise en compte de toutes les victimes. Forcement, les députés ont un rôle de premier plan à jouer.
L’APM, en organisant cette journée, a pris de l’avance sur les autres. Parce que, c’est la première initiative de la part d’un groupe parlementaire juste après la signature de l’accord. C’est une initiative à saluer hautement et à accompagner. Tous les ministres Présidents de partis membres de l’APM étaient présents à cette rencontre. Donc nous sommes très satisfaits.
Après cette journée, nos députés prendront le relais dans leurs circonscriptions, pour mieux préparer les populations et les informer sur les tenants et les aboutissants de l’accord, afin qu’il puisse aboutir à la paix et la réconciliation nationale au Mali».
Youssouf Diallo