Porté à la tête de la section pour un mandat de 3 ans, son tout nouveau patron ne cache pas ses ambitions les joutes communales de 2015. Dans ses premiers mots, le député élu à Kati a vu grand et déclaré que son ambition est de faire gagner les Tisserands dans les 13 communes que compte la section.
Il a aussi tenu à lever toute équivoque sur son avenir politique, apportant un démenti cinglant à ceux qui le donnent démissionnaire du RPM. «Ce sont des rumeurs, alimentées par des détracteurs qui veulent nous détourner de notre objectif, à savoir assurer la victoire au RPM dans notre section pour les communales de 2015. J’ai été à Yélimané, à la demande de Gassama et d’Hamadaou Sylla, pour une mission du ministère du Développement rural dans certaines communes en insécurité alimentaire. Nous y avons passéen tout et pour tout 3 jours. Cela était d’autant plus normal que Gassama m’avait montré sa solidarité dans la crise qui m’a opposé au juge de Ouélessébougou».
C’est dans une cour de la radio Badenya de Ouélessébougou bondée de monde, avec près de 3 000 personnes, que la section RPM de Kati III a procédé à la mise en place de son nouveau bureau, le dimanche 25 janvier 2015. La cérémonie a commencé par les mots de bienvenue du vieux Samba Traoré dit Dafara Samba, l’un des doyens du RPM à Ouélessébougou.
Après la vérification des mandats, les délégués ont porté leur confiance sur un bureau de 45 personnes dirigé par l’Honorable Bourama Tidiane Traoré. Il est secondé par Lassana Traoré de Niagadina, tandis que le poste de Secrétaire aux questions électorales revient à Mme Dembélé Rokia Dembélé de Baguinéda.
Le tout nouveau Secrétaire général a tenu à lever toute équivoque. «C’est un difficile accouchement difficile que ce bureau, car la section traverse une crise. Nous aurions voulu que tous les camarades soufflent dans la même trompette. Mais nous avons décidé d’agir de la sorte car certains d’entre eux ont voulu nous exclure du parti. Nous sommes et demeurons RPM, et nous sommes venus dans ce parti par conviction. Toutefois, si nous ne sommes pas reconnus ou si une solution n’est pas trouvée à la crise par la direction du parti, les militants se réservent le droit d’aller vers des listes indépendantes, avec la possibilité de soutenir le candidat ou la liste qu’ils considéreront comme pouvant faire leur affaire».
Profitant de l’occasion, Bananzolé Bourama a fait une annonce de taille. Il s’est engagé, pour le reste de son mandat, à donner une somme forfaitaire de 15 000 FCFA par mois à 49 chefs de villages et imams dans la zone de Kati III.
Avec la mise en place de ce bureau, on peut dire que la crise qui secoue cette section de 13 communes (Ouélessébougou, Sanankoroba, Dialakoroba, Baguinéda, Mountougoula, Faraba, Niagadina, Kourouba, Safé-Bougoula, Sanankoro-Djitoumou, Tiakadougou-Dialakoro, Tièlè et N’Kouraba) perdure, puisqu’une semaine avant, le 18 janvier, les partisans de Chaka Batouta Bagayogo avaient eux aussi mis en place leur bureau. Ces deux conférences font suite à l’échec de la médiation conduite par l’ancien ministre Ousmane Ag Rhissa.
D’après nos informations, la tendance dirigée par l’Honorable Bourama Tidiane Traoré aurait, dans une correspondance adressée au bureau national, demandé le report de la conférence de section de l’autre front et l’ouverture de négociations entre les deux camps pour éviter un clash qui ne profiterait qu’aux adversaires, nombreux dans cette commune qui a toujours échappé aux Tisserands. Comme base de discussion, il nous revient qu’elle avait demandé une fusion/absorption des différents comités mis en place par les deux tendances.
Mieux, elle se serait engagée à laisser le poste convoité de Secrétaire général à Chaka Batouta Bagayoko, dans le souci de préserver l’unité et la cohésion. Mais ces requêtes se seraient heurtées au refus catégorique de la tendance Chaka Batouta. Dans ce camp, on reproche à Bourama Tidiane d’être un arriviste. Pourtant, la venue de cet homme a donné un nouveau souffle au parti dans la zone. La preuve, le RPM y est craint aujourd’hui par tous les adversaires politiques du RPM.
Yaya Samaké
