Le samedi 12 janvier dernier, au Burkina Faso, des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place de la Nation avant d’arpenter les artères de la capitale des pays des hommes intègres. Les manifestants, qui s’insurgent contre l’insécurité après les violences ethniques contre la communauté peulh qui ont fait 49 morts le 1er jour de l’an à Yirgou, dans le Centre-Nord du Burkina Faso, brandissaient des pancartes portant des slogans tels que« Droit de vivre pour tous au Faso », « Touche pas à notre vivre-ensemble », « Non aux violences communautaires », « Plusieurs communautés, un seul Faso. », « Le terrorisme n’a pas d’ethnie ni de nationalité, il est temps de crever l’abcès afin d’épargner notre pays d’une guerre civile qui couve, il faut éviter le délit de faciès », a indiqué le Dr. Daouda Diallo, le porte-parole du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation (CISC), initiateur de la manifestation.
Au Mali, pays voisin du Burkina Faso, où 37 peulhs ont été tués à Koulogon, commune de Koulogon Habé, dans le cercle de Bankass (région de Mopti) le 1er janvier 2019 et où les violences communautaires ont fait « 500 morts civils en 2018 », on était jusque là dans des spéculations stériles. Il a fallu attendre l’indignation du peuple du Faso afin que la société civile malienne, à qui on reprochait un « silence coupable », annonce un grand meeting le 19 janvier 2019 au palais de la culture de Bamako pour dire non à l’insécurité. Selon la société civile, une marche n’est pas à exclure pour inviter le gouvernement à prendre ses responsabilités. Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Espérons que cela soit le début d’un sursaut national, car comme le disait Martin Luther King, l’apôtre de la non violence, « nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.»
Madiassa Kaba Diakité