L’ex Général Moussa Sinko Coulibaly accuse : «Le jeu démocratique au Mali n’est ni juste, ni équilibré »

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Démissionnaire des rangs de l’armée malienne le 3 décembre 2017, probablement pour briguer la magistrature suprême, Moussa Sinko Coulibaly avait prévu le 20 janvier pour son baptême du feu politique. Pour faire impressionnante à la Macron, il avait choisi le Stade du 26 Mars pour donner le signal et un avant-goût d’une campagne qui va sans doute tenir toutes ses promesses, au regard d’une succession fermée avec le président sortant comme prétendant putatif à son fauteuil tant convoité. Ceci expliquerait-t-il une intention d’étouffer l’aventure politique du Général à état d’embryon ?
C’est ce qu’il ressort en tout cas de la déclaration de la Plateforme acquise au changement qu’il dirige.
En effet, à la faveur d’un point de presse tenu à son QG sis à Faladié, le jeudi 11 janvier, suite au rejet de leur demande de location du Stade du 26 Mars. À l’occasion la Plateforme pour le Changement a pointé du doigt IBK et son gouvernement qu’elle accuse de sabotage du lancement de son mouvement populaire. Au motif que l’association ´Ançardine International’ a détruit et rendu inutilisable pour plusieurs mois le Stade, explique Moussa Sinko et ses compagnons, en donnant leur propre interprétation de l’annulation de dernière minute : «Le constat qu’un demi-million de maliens étaient prêts à aller au stade pour manifester leur désir du changement ».
Il a par ailleurs révélé «qu’en voulant chercher des solutions de rechange, ils furent surpris de découvrir que l’instruction a été donnée à l’établissement public de refuser l’accès aux forces du changement ». Pourtant, selon le général, depuis déjà plusieurs semaines les sympathisants et membres des clubs de soutien à sa personne ont entamé les démarches nécessaires pour la location du Stade du 26 mars dans le cadre du lancement de la Plateforme. Et de préciser que c’est après avoir conclu un accord avec la direction du stade que la date du 20 janvier a été arrêtée et communiqué à l’opinion nationale et internationale pour le lancement du mouvement populaire.
L’ex-compagnon d’Amadou Aya Sanogo et non moins tête pensante du CNRDRE qualifie par ailleurs de dictatorial le régime IBK en évoquant pour la circonstance la fermeture de stations-radio, le harcèlement de chaînes de télévision ainsi que l’obstacle aux manifestations publiques. Le tout sans raison, dénonce-t-il, estimant qu’il s’agit d’un petit jeu qui ne mène nulle part et qu’il faut l’arrêter sans délai.
Par la même occasion, Moussa Sinko Coulibaly a pris le régime pour responsable d’écoutes téléphoniques et de tentatives d’assassinat, d’enlèvements, de menaces, d’intimidations et d’harcèlement dont les forces du changement seraient les cibles. «Nous sommes démocratiques», à martelé Moussa Sinko en prenant acte de la décision d’annulation de son meeting par le gouvernement et en défiant IBK et son régime taxé de dictatorial sur un terrain démocratique et juste. Le Général démissionnaire de prévenir toutefois qu’aucune manœuvre administrative, de quelque nature qu’elle soit, ne saurait arrêter la marche des forces du changement dans leur quête de justice, de paix et de sécurité pour le Mali. Et, pour les institutions d’Etat, il demande le respect du jeu libre et juste de la démocratie sans céder aux pressions du régime en place.
« Nous allons continuer à dire les vérités qu’un club n’a pas envie d’entendre », a-t-il martelé en demandant à ces fidèles, partisans et sympathisants de la patience avant d’assurer la fin du calvaire pour septembre prochain. Pour terminer, il a plaidé pour un jeu démocratique juste et équilibré.
A la question de savoir si un Général doit démissionner en temps de guerre et d’insécurité généralisée, Moussa Sinko Coulibaly, qui pouvait se contenter d’une disponibilité pour revenir en cas de mésaventure, a estimé que les initiateurs des textes y afférents bien pesé les pour et les contre avant son adoption. Et sans clarifier ses intentions présidentielles de juillet prochain, Le General, qui ne s’affiche ni de la majorité ni de l’opposition et qui ne dispose que de six petits mois pour conquérir les indécis, croit en ses étoiles. Il se dit plutôt candidat au changement, à la paix et la sécurité, à la bonne gouvernance et surtout candidat pour le rassemblement et pour l’unité du Mali.

Amidou Keita

 

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