Le 08 juillet dernier, pratiquement plus d’un an après que la CEDEAO a été bien contrainte de mettre fin aux sanctions perfides, illégales et criminelles qu’elle avait édictées le 09 janvier 2022 contre le Mali lors d’un sommet conjoint qu’elle avait tenu avec l’UEMOA, cette dernière a suivi le pas en réintégrant le Mali dans ses organes. Cette réparation d’un énorme tort n’est pas sans conséquences légales et politiques. Le COREMA (Collectif pour la Refondation du Mali), fidèle à la mission de sentinelle particulièrement vigilante pour la défense des intérêts du Mali qu’il s’est assignée, a réagi cinq jours après. C’était le vendredi dernier au cours d’une conférence de presse tenue à son siège à Quinzambougou (Bamako) pour tirer toutes les conséquences.
On aura noté la présence massive des responsables du COREMA à cette conférence de presse. Le jeu en valait la chandelle puisqu’il s’agissait d’éclairer des zones d’ombre de la décision de l’UEMOA qui ne devrait pas attendre un si long temps, plus d’une année, à être prise. Tard vaut mieux que jamais, certes, mais la lenteur à réparer des préjudices vaut aussi tort. Le président du COREMA, Honorable Dr. FousseynouOuattara, est suffisamment avisé des questions économiques, financières et d’intégration. Il a vite fait de cerner le sujet en démontrant toute l’illégalité qui a prévalu lors de la prise des sanctions contre le Mali par les deux structures sous régionales, la CEDEAO et l’UEMOA, qui n’ont pas vocation à édicter des sanctions illégales aux fins d’asphyxier un pays membre et son peuple à travers des blocus économiques dont les conséquences sociales, n’eût été la résilience légendaire des Maliens, auraient été dramatiques. C’est pourquoi dans la déclaration liminaire lue par l’Honorable Aboucar Sidick Fomba, le COREMA a commencé par féliciter le gouvernement de la transition et l’ensemble du peuple malien « pour la résilience cumulée à la résistance contre les sanctions économiques asphyxiantes de l’économie du Mali ». Le Collectif a rappelé que ces sanctions ont été à l’origine de la perte des centaines de milliards au Mali en termes de préjudice, ce qui ne peut être passé par pertes et profits.
La conférence de presse qui s’est étalée sur plus d’une heure d’horloge a été l’occasion d’aborder plusieurs questions. Parmi celles-ci, l’attitude de la BOAD, « dont le vice-président actuel est un valet français », qui a refusé au Mali le soutien économique et financier dont il a droit en ne lui faisant pas bénéficier, malgré ses sollicitations, du mécanisme de prêts concessionnels (des prêts à conditions douces) pour soutenir la relance économique du pays. Pour ce qui est du dossier EDM,par exemple, pour faire face à la crise énergétique, le Mali a été obligé de solliciter en urgence 45 milliards que la BOAD qui lui ont certes été accordé mais, jusque-là, ce montant n’a pas été entièrement débloqué. Ces manœuvres, dénonce le COREMA,« s’inscrivent dans l’instinct grégaire d’asphyxier l’économie de notre chère patrie ». Et exige en conséquence le remplacement du valet français sous manteau malien, remplacement d’ailleursofficiellement demandé par les autorités de la transition. Il faut aussi rappeler qu’un mandat d’arrêt a été délivré avec notice rouge contre celui qui occupe le poste de vice-président de la BOAD au nom du Mali. À l’occasion, il a été rétorqué au Mali le prétexte de sa suspension par l’UEMOA. Pour le COREMA, ce verrou est aujourd’hui levé. Après donc la levée de la suspension, l’action la plus urgente est de faire valoir les droits du Mali en relevant immédiatement le valet d’une autre nationalité de ce poste stratégique (vice-présidence de la BOAD)et en le faisant remplacer par quelqu’un de digne de confiance.En vertu donc du verdict de la Cour de justice de l’UEMOAenfin respecté, le COREMA exige des autorités en charge de l’UEMOA le paiement de dommages au Mali et le remplacement immédiat du vice-président de la BAOD officiellement demandé par le Mali. Dans la foulée, il propose au gouvernement de la transition de relancer la demande urgente du remplacement du vice-président qui revient de droit au Mali et la prise de mesures idoines pour les perspectives économiques et monétaires, non sans l’engager à faire une évaluation exhaustive des préjudices financiers et économiques, directs et induits, causés du fait de l’embargo illégal, injuste et inhumain de la CEDEAO et de l’UEMOA. Enfin, le COREMA invite lepeuple malien à la Défense nationale de notre chère patrie face aux différentes tentatives de déstabilisation.
Lalla Mariam Diallo
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