Lettre ouverte au camarade Alpha Oumar Konaré, ancien président de l’ADEMA-PASJ.

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Lors des élections présidentielles de 1992, les militantes et militants de l’Adema-PASJ se sont mobilisés comme un seul homme pour te porter à la magistrature suprême du pays. Après ta brillante élection, ils t’ont soutenu tout le long des dix années d’exercice tumultueux de ton pouvoir. Cet engagement des militantes et militants en majorité t’a permis de terminer ton premier mandat et d’avoir un second mandat. Certains de tes adversaires politiques à l’intérieur comme à l’extérieur du parti ont prédit que ton régime ne dépassera pas six mois. Au cours de ces hautes luttes pour la préservation et la consolidation des acquis démocratiques, il y a eu des pertes en vies humaines et matérielles. Des familles se sont disloquées. Que de générations sacrifiées.

Après avoir accompli honorablement ta mission au Mali, tu as été appelé à exercer d’autres missions en Afrique et dans le reste du monde. En tant militant engagé, tu nous as affirmé à toutes les circonstances que tu seras un ancien président de la République mais jamais un ancien militant de l’Adema-PASJ.

 Camarade, 15 ans après ta sortie de la présidence de la République, nous sommes en droit d’affirmer sans risque de nous tromper que tu es devenu non seulement un ancien président de la République mais aussi un ancien militant de l’Adema-PASJ. Sinon que tu as même égaré ta Nationalité Malienne. Le Pays va mal. Ton parti d’origine l’Adema-PASJ est devenu un patrimoine en péril.A défaut d’une intervention directe dans la gestion du parti, tu aurais dû lui apporter au moins une caution morale.

Le 25 Mai 2016, l’Adema-PASJ a célébré dans la salle Banzoumana SISSOKO du Palais de la Culture Amadou Hampâté BAH les cérémonies marquant le 25ème anniversaire de sa création. Ces cérémonies ont enregistré la participation de madame Adam BAH KONARE, présidente d’honneur du parti qui après son discours a été longuement ovationnée par  l’assistance.

Depuis ton départ en 2002 du pouvoir, l’Adema-PASJ n’a jamais retrouvé sa sérénité, son unité et sa cohésion au moment du choix de son candidat aux élections présidentielles (2002, 2007 et 2013). A toutes ces occasions, les choix se sont opérés sur fonds de divisions. Les conséquences de ces divisions ont été dramatiques pour le parti avec sa perte en 2002 du pouvoir.

Camarade, la convocation du collège électorale pour l’élection du président de la République est programmée pour Juillet 2018. Comme à l’accoutumée, il y a un bourdonnement dans la ruche pour la désignation d’un candidat du parti à l’interne, malgré les recommandations faites par la 15ème Conférence Nationale de Mars 2017 au Comité Exécutif d’engager le processus du choix du candidat du parti auxdites élections.

A moins d’une année, il n’y a aucune visibilité quant à l’application des recommandations issues de ladite Conférence Nationale.

Ce grand parti qui venait après l’ANC en termes du nombre d’adhérents deviendra si l’on ne prend garde un géant au pied d’Achille. Les militantes et militants sont dans l’angoisse. L’incertitude se lit sur les visages, l’avenir s’assombrit devant les jeunes.

Face à cette situation, tu restes indifférent à ce qui se passe dans ton pays et au sein de ton propre parti. Nous te rappelons qu’à chaque rencontre avec les jeunes excités que nous étions devant des comportements néfastes de certains citoyens, tu nous as toujours apaisé en disant que dans toute œuvre humaine même si c’est le mal qu’il y a un bout du bien qu’il faut saisir. Alors camarade président, pourquoi ne saisis-tu pas le petit bout du bien qui se trouve dans l’Adema-PASJ pour l’aider à sortir de l’impasse et à reconquérir le pouvoir en 2018. Le devoir de reconnaissance et les valeurs pour lesquelles tu t’es battu durant toute ta vie te l’imposent.

Aussi te rappelai-je que tu nous disais de nous tenir debout sur les remparts pour défendre le parti et les acquis démocratiques.

Camarades, tu as encore l’estime des militants, de tes concitoyens et des africains. Ils fondent l’espoir sur toi pour redresser la situation. Ne les déçois pas. Avec toi l’Adema-PASJ a gagné le pouvoir, après toi l’Adema-PASJ a perdu le pouvoir et avec toi encore  l’Adema-PASJ peut reconquérir le pouvoir. Tu constitues toujours une référence pour les jeunes africains à cause de tes convictions politiques et de ton combat pour la défense des Droits de l’Homme et des Peuples. Avec le concours de l’Adema-PASJ doublé de tes valeurs intrinsèques tu es devenu un homme d’Etat hors pair qui a marqué son époque. Ta mission est loin d’être terminée sur cette Terre.

C’est pourquoi, les jeunes, les femmes et les hommes qui, hier t’ont soutenu parce qu’ils croient en toi et en ta politique te réclament aujourd’hui pour sauver de la disparition l’Adema-PASJ et de surcroît le Mali. Tu dois écouter leurs cris de cœur en répondant à leur appel. Aussi, tu dois le faire au nom des mémoires de tes pères spirituels, de tes compagnons de lutte au Mali et en Afrique dont certains ne sont plus de ce monde.

Si l’Adema-PASJ ne présente pas un candidat aux élections présidentielles de 2018 le glas sera sonné pour son déclin. Alors  tu es fortement interpellé pour éviter une triste fin à ce parti qui a donné à nous tous et  nous lui avons tous consacrés.

Moussa DIAKITE, militant Adema, membre du Mouvement National de la Jeunesse de l’Adema-PASJ de 1995 à 2010

TEL : 76 30 13 55 / 69 17 66 15

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1 commentaire

  1. En tout cas même étant en dehors de l’ADEMA, cette attitude de AOK depasse tout commentaire. Je qualifierai d’une trahison à l’endroit du parti et de la république.

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