Parmi ces associations, une était très active dans son soutien aux putschistes. Il s’agit de la COPA. Dans sa lancée, cette association multipliait déclarations, meetings et manifestations pour à la fois magnifier le putsch et vouer aux gémonies, l’ancien président Amadou Toumani Touré.
Aujourd’hui, la COPA semble retrouver la voie de la raison. Elle vient d’adresser une lettre de pardon à l’ancien chef de l’Etat. Les différentes institutions de la République, et des organisations internationales (Minusma, Cedeao) en sont ampliateurs. C’est dire que les amis de Sanogo ont finalement tout compris. Voici ce qu’ils disent à ATT.
En effet, le 25 juillet 2015, dans une lettre signée de son président, Makan Konaté, le Collectif des patriotes (COPA), a écrit à l’ancien président Amadou Toumani Touré (en exil à Dakar) pour lui présenter des excuses. Dans sa correspondance, le COPA, commence par rappeler les circonstances dans lesquelles il a vu le jour, en 2012, après les évènements du 30 avril 2012. L’organisation, informa aussi l’ancien chef de l’Etat des évènements douloureux que le pays a connu, après sa démission du pouvoir suivi de son installation au Sénégal. «La nouvelle transition dans laquelle nous avons été plongé, a abouti à l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta comme président de la République du Mali. Quelques mois après nous avons assisté à l’arrestation du général Amadou Aya Sanogo et de certains de ses camarades».
Le président du COPA, inscrit cette initiative dans une démarche visant au renforcement du processus de paix et pour la réconciliation entre les Maliens. «Comme vous le savez, les nouvelles autorités maliennes ont engagé les négociations avec les mouvements armés sous l’égide de l’Algérie par rapport à la crise du Nord du Mali. Le paraphe de ces accords a eu lieu les 15 mai et le 20 juin 2015 en présence des représentants de l’ensemble de la communauté internationale et de ceux des mouvements armés. Ce geste hautement symbolique des parties en conflit a été favorablement accueilli par les Maliens comme le début de la réconciliation nationale. Le COPA adhère favorablement à cette idée et souhaite qu’elle s’étende sur tout le territoire national, du nord au sud, de l’est à l’ouest».
Les vertus du pardon
Pour le COPA, après toutes les turpitudes que notre pays a traversé, après les évènements de 2012, il est temps pour les Maliens de donner AU PARDON, cette valeur culturelle de notre pays, tout son sens et sa portée. La réconciliation entre tous les maliens, lit-on dans la lettre, implique un maillon essentiel de la chaîne : le pardon. «Que le fautif reconnaisse sa faute et demande pardon à l’offensé, que le bourreau reconnaisse sa faute et demande pardon à sa victime, que le fils reconnaisse sa faute et demande pardon à son père», souligne la lettre qui poursuivre : «Ces valeurs culturelles ont toujours caractérisé notre pays et c’est ce qui fait la grandeur du Mali. C’est pourquoi, excellence, et en raison de tout ce qui précède, que nous responsables, militantes et militants du COPA venons très sincèrement, humblement et au nom de la réconciliation nationale vous demander pardon. Pardon pour les militaires qui vous ont renversé, le 22 mars 2012, pardon pour votre exil au Sénégal… ».
Abandonner les poursuites contre ATT
«Monsieur le président, en vous demandant pardon, beaucoup de gens se poseront la question de savoir pourquoi une association qui a soutenu ceux qui vous ont renversé se comporte t-elle ainsi ? A ceux-ci nous dirons que plusieurs évènements ont émaillé la vie politique au Mali et le moment viendra ou nous allons nous expliquer. Mais déjà, la sagesse et l’honnêteté nous imposent ce préalable», mentionne le COPA, favorable à un abandon des poursuites lancées contre ATT pour haute trahison «Excellence, le COPA sollicite des autorités maliennes et singulièrement du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, l’abandon des plaintes contre vous pour haute trahison, afin de vous permettre de regagner votre Mali», indique clairement la correspondance dont ampliation est faite à toutes les institutions de la République, à la MINUSMA et à la CEDEAO.
Oumar Diamoye
Dans ce pays ,on doit avoir honte souvent.ça c’est trop facile.
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