Lettre de Modibo Sidibé, président Fare An Ka Wuli au ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation

13

Le Président

A Monsieur le ministre de l’Administration   Territoriale  et de la Décentralisation

Monsieur le ministre,

 

Modibo Sidibé
Modibo Sidibe

Suite à la décision prise le Gouvernement lors du Conseil des Ministres du lundi 03 août 2015, d’organiser en octobre de cette année, les élections communales, régionales et du District de Bamako, les Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) s’interrogent sur les motivations de cette décision qui à leurs avis est inopportune eu égard à la situation sécuritaire du pays mais aussi de l’ambivalence entre la loi électorale en cours et les dispositions de l’Accord du 20 juin 2015.

C’est pourquoi le parti FARE par cette lettre demande que le  Gouvernement  explique clairement sa vision de l’avenir des institutions de notre pays avant l’organisation des prochaines élections communales et régionales, comment assurera-t-il la quiétude des populations et le retour effectif de l’Administration malienne sur l’ensemble du territoire pour la tenue de ces élections ?

En effet notre requête se fonde sur les constats suivant :

d’abord, les conditions qui ont prévalues au report successif des élections n’ont pas évolué à ce jour dans la mesure où le retour de l’administration dans les régions du nord n’est pas encore effectif, il en est de même pour celui des  réfugiés. Il s’y ajoute que les conditions sécuritaires sont des plus précaires dans lesdites régions et dans d’autres  localités  du territoire national ;

 

ensuite, la signature de l’« Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » introduit un nouveau régime juridique des élections locales et régionales dans notre pays.

Ainsi que vous le savez, sous le régime de la loi électorale en vigueur, les présidents des Conseils de région, les présidents et membres des Conseils de cercle sont élus au suffrage universel indirect.

Cependant, les dispositions de l’Accord d’Alger 2015 imposent de les faire élire au suffrage universel direct. Et pour ce faire, il y a l’exigence  selon les termes dudit accord, faite au Gouvernement de « garantir l’adoption des textes réglementaires, législatifs, voire constitutionnels permettant la mise en place et le fonctionnement du nouveau cadre institutionnel et politique, sécuritaire et de défense, de développement économique, social et culturel, de justice et de réconciliation nationale ; de réviser la loi électorale de manière à assurer la tenue aux niveaux local, régional et national, au cours de la période intérimaire, d’élection en vue de la mise en place des organes prévus par le présent accord. »

Les dispositions de l’accord de paix affirment également qu’afin « d’assurer la continuité de l’Etat, les institutions actuelles poursuivront leur mission jusqu’à la mise en place des organes prévus dans le présent Accord… Pour les autorités chargées de l’administration, des communes, cercles et régions du nord durant la période intérimaire, leur désignation, compétences et modalités de leur fonctionnement seront fixés de manière consensuelle par les parties…Le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour faire adopter par l’Assemblée nationale, dans les 12 mois, une nouvelle loi électorale  ».

Le Parti FARE se demande, que veut  le Gouvernement à vouloir organiser des élections sans avoir satisfait aux dispositions de l’accord conformément à ses propres engagements, malgré les observations pertinentes formulées par les FARE, d’autres partis et des composantes de la société civile ?

Faudrait-il engager le pays dans la mise en place de collectivités locales avec des régimes juridiques différents c’est à dire, celles qui seront élues au suffrage universel indirect dans le reste du pays, et les élus des régions du nord au suffrage universel direct ?

 

S’il en était ainsi, pour avoir toujours soutenu le rejet de toute spécificité dans ce domaine comme dans tant d’autres concernant les reformes à venir, le parti FARE juge inacceptable la démarche  actuelle entamée par le Gouvernement qui révèle à tout le moins, la volonté manifeste de créer un pays à deux régimes juridiques et politiques différents dans les collectivités locales et territoriales.

Les FARE réaffirment que le manque de vision et de cap du Gouvernement qu’elles ont toujours regrettés sont aujourd’hui à l’origine de ce déficit de cohérence et de cohésion de l’action gouvernementale et par conséquent, de l’aventure  institutionnelle qu’on  veut imposer aux Maliens.

Aussi les FARE invitent le Gouvernement à dire clairement à notre peuple quelle est la perspective, où compte-t-il conduire institutionnellement notre pays et notre peuple et rappellent au gouvernement qu’il ne s’agit point d’une course contre la montre, parce que l’enjeu, c’est la reconstruction de notre pays qu’on a vu vaciller.

Qu’il soit clair que cela ne pourra se faire sans refondation institutionnelle par les maliens dans leur totalité – ce que le gouvernement a toujours rejeté-  les nouvelles structures aussi bien que celles renouvelées ne seront que des coquilles vides, sans cet «…esprit d’institutions locales  auxquelles les gens croient… », sans changement de gouvernance, nationale, régionale comme locale.

Veuillez recevoir  monsieur le ministre les assurances de mes sentiments distingués.

Fait à Bamako le 30 juillet 2015

 

Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE)

Le Président

Modibo Sidibé

 

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. On a la chance au Mali d’avoir de très bons cadres qui ont souci de leur pays et incontestablement Modibo Sidibé fait partie de ceux-ci. Le gouvernement nous a promis la paix avec son Accord, nous avons la recrudescence de la violence. Le gouvernement veut organiser des élections ici et maintenant tout en sachant qu’il viole ses propres engagements avec les parties signataires et la Communauté Internationale. Il faudrait respecter sa parole ou bien comme l’ont suggéré certains, le gouvernement a signé tout en sachant qu’il le violerait à la première occasion. De grâce, faites qu’on ne nous traite pas d’Etat voyou! L’espoir renait avec Modibo Sidibé qui reste une valeur sûre de la politique malienne!

  2. Bodibo c’est un grand homme a respecte les politiciens et les intelectules savent c’est pour cela certainne personnes cherche a barre la route en gatant son nom seul les ignorants ne connais pas cet homme

  3. Belle lettre!!! Mais je ne comprends l’incohérence entre la date (30 juillet) et la date de la décision prise en conseil de Ministres (03 août). Une lettre qui prédit les décisions??? Quand même 👿 👿 👿

  4. Ibk est non credible et il passe son temps à improviser, telle est la raison de toutes ses confusion. Un jour il est capable de vendre le Mali sans se rendre compte😂

  5. Ca c’est de la politique!!! bravo!
    Vous êtes patriote, juste et plein d’humanisme. votre mandat sera celui du kouna wolo!
    vous respecter les règles de gestion de l’Etat. Le jour où vous aurez à gérer, en tant que vrais décideur ce pays, les maliens saurons qu’ils ont été bernés par les politiciens !!!
    Bonne chance,
    Nous sommes avec vous!!!

  6. Ca c’est de la politique!!! bravo!
    Vous êtes patriote, juste et plein d’humanisme. votre mandat sera celui du kouna wolo!
    vous respecter les règles de gestion de l’Etat. Le jour où vous aurez à gérer, en tant que vrais décideur, ce pays les maliens saurons qu’ils ont été bernés par les politiciens !!!
    Bonne chance,
    Nous sommes avec vous!!!

  7. Modibo Sidibe, patriote convaincu et soucieux??? De quel genre de patriotisme s’agit-il donc?
    Decidemment !

  8. Belles observations.Dommage que de telles sugestions ne peuvent venir que lorsqu’on est en dehors de la boîte…

  9. Cher Président
    Je suis d’accord ou est le changement et bonne conduite dans le Mali, alors la violation des écrits en faveur d’une ambition de pouvoir maître une main mise sur le pouvoir donc il existe une prise d’otage du pouvoir par un clan
    Merci encore pour votre lettre à titre de rappel pour nous tous a l’envers de nos voisins, partenaires et supports
    Cordialement !

  10. MODIBO SIDIBÉ,
    L’IMPERTURBABLE, IL EST INCONTESTABLEMENT LE FUTUR PRÉSIDENT DU MALI.
    N’EN DEPLAISE À SES DÉTRACTEURS..

    INSULTEZ-LE, TRAITEZ-LE DE TOUS LES NOMS, MAIS VOUS L’APPRÉCIEREZ QUAND VOUS CONNAITREZ L’HOMME.

    LE CONNAITRE EN VÉRIFIANT LES RUMEURS,
    LE CONNAITRE EN VOUS RENSEIGNANT SUR SES ACTIONS EN TANT QUE

    SÉCRÉTAIRE À LADEFENSE SOUS MOUSSA TRAORÉ
    MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET MINISTRE DE LA SANTÉ SOUS ALPHA,
    SÉCRÉTAIR À LA PRÉSIDENCE ET PREMIER MINISTRE SOUS ATT.

    À SON ACTIF:
    LA CONFECTION DES PASSEPORTS MALIENS PAR LE CANADA(MINISTÈRES DES AFF. ÉTRANGÈRES).

    LA CRÉATIONS DES CSCOM ET LA CRÉATION DE LA JOURNÉE DE SOLIDARITÉ
    ( MINISTÈRE DE LA SANTÉ)

    SON GOUVERNEMENT EST CELUI QUI A EMBAUCHÉ LE PLUS DE JEUNES.

    MODIBO CONNAIT LE MALI ET IL A PROJET POUR LE MALI ET LA JEUNESSE DU MALI.

    FARE ANKA WULI

  11. A quel jeu joue le RPM et son président ? plutôt que de s’occuper de la sécurité du pays ils veulent sécuriser les élections. Veulent voler l’argent des élections? Ont ils déjà voler cet argent qu’ils veulent justifier en organisant des élections bidons? Que peut-on penser de cette marche forcée vers des élections.

Comments are closed.