Quel étrange destin que celui d’Ibrahim Boubacar Keïta !
Il devient Président à un moment très critique de l’histoire du Mali. Au moment même où le pays sort à peine d’une effroyable guerre qui ne dit pas toute sa couleur. Une crise née des conséquences de plusieurs années de gestion calamiteuse.
On aurait pu croire que l’histoire semble se répéter. L’élection présidentielle de 2013, dispose en elle des similitudes avec un pan de l’histoire glorieuse du Mandé, terre natale de l’ancêtre des Keïta, fils de Naré Magan Konaté et de Sogolon Diata. A la différence qu’hier les Mandekas sont allés solliciter Soundiata à Nèma pour libérer le Mandé envahi par Soumangourou Kanté le roi forgeron. Nous étions encore au VIII eme siècle.
Aujourd’hui IBK, fut choisi entre 28 candidats qui s’y croyaient dur comme fer en leur chance pour briguer la magistrature suprême. Hélas, certains n’avaient que le seul souci ou projet d’exploser les caisses de l’Etat. Le peuple s’est levé debout comme un seul homme. Dieu en a voulu autrement pour épargner le pays d’une énième catastrophe. Enfin le Mali fera irruption sur la scène internationale. Bravo IBK d’avoir gagné haut les mains le championnat si vous êtes la solution à la crise malienne.
Mais le championnat se joue sur le terrain devant Dieu et les hommes mais jamais dans les meetings comme ce fut le cas au mois de juillet. En parlant des campagnes présidentielles je me demande où certains candidats se sont procurés autant de milliards pour faire le grand étalage de droite à gauche. De nos jours les murs de nos concessions familiales sont assez fatigués et risquent fort bien de s’écrouler sous le poids des milliers de tonnes de photographie. Quel gâchis !
Nul n’a besoin de le rappeler, les maliens ont voté en masse pour élire IBK. De ce point de vue Son Excellence doit savoir que ses compatriotes veulent l’accomplissement des promesses faites durant les campagnes électorales. A défaut il sera attendu de pieds fermes au tournant. Nous savons tous d’avance que la manœuvre ne sera pas facile ni pour lui encore moins pour les prédateurs fonctionnaires et autres cadres car il va falloir faire des ruptures conséquentes à toutes les échelles. Cela n’empêche le redressement du Mali qui doit impérativement avoir lieu sans état d’âme.
Une chose est claire, le grand peuple du Mali dispose d’une mémoire d’éléphant. Il sait si bien garder tout en mémoire. D’abord la longue liste des promesses faites ensuite avec la rigueur formulée par le candidat tant de fois martelé ici et là sur toute l’étendue du territoire national. Nous l’espérons capable et tout cœur qu’il s’attellera à la tâche sans cela il n’aurait pu avoir un résultat écrasant de cette nature.
Comprenez-moi Monsieur Le Président de la République que le redressement du Mali ne s’érige pas en tâche facile dans un pays où le vol est devenu une tradition établie à tous les niveaux.
Alors Monsieur Le Président depuis un certain temps les maliens condamnent les ventes anarchiques des terres. Avides d’argent certaines autorités communales sans scrupule n’hésitent pas à vendre les zones inondables. Les inondations survenues à Bamako en fin du mois d’août restent sans commentaire. Ne serait-il pas plus sage d’interdire cette pratique courante relevant des municipalités le temps de votre mandat ?
Vous n’êtes pas sans savoir que beaucoup trop de litiges fonciers restent de nos jours irrésolus. Alors pourquoi envenimer davantage une telle situation qui n’a pas fini d’entrainer des Maires droit en prison ?
L’école malienne est devenue la bête noire de chaque famille malienne. Non seulement le niveau d’études baisse lamentablement. Au-delà les parents doivent toujours et toujours mettre la main à la poche pour monnayer le savoir. On est en droit de se questionner quand l’état prendra –t- il en charge l’éducation de ses filles et fils et ce gratuitement ? N’est-ce pas Le Président Modibo Keïta paix à son âme l’a fait en son temps ? Même son successeur putschiste militaire Moussa Traoré qui a laissé un mauvais souvenir l’a suivi sur ce chemin malgré la dictature impulsée comme mode de gestion. Qu’est ce qui empêchera votre gouvernement de faire pareillement ? Evidement l’enseignement en terre malienne mériterait d’être assaini. Lorsqu’on voit que les notes s’achètent, autant que les diplômes de fin d’études de la même manière ces mêmes réussissent le concours d’entrée en fonction publique. Comment parviendrons-nous à freiner cette même bande de malfrat à piller l’Etat ? En ce sens le nettoyage amorcer par Cheick Modibo Diarra mériterait d’être poursuivi pour débarrasser l’administration de faux diplômes. S’il le faut les traduire devant la justice pour faux et usage de faux. Sinon quel pays ces fossoyeurs seront capables de développer ?
Ce chapitre m’amène droit à évoquer la corruption la grande épidémie qui n’a pas fini de ronger et de mettre le pays à genoux. Comment comprendre que des fonctionnaires salariés de l’Etat, ayant 200 000 FCFA vivent autant largement au-dessus de leur moyen ? Attelez-vous à mettre en place un vrai arsenal pour combattre ce fléau.
Monsieur Le Président, une conception générale bien ancrée chez nous dit que : « Mogo kelen kilé té dunuya laban ». En d’autre terme : « le soleil d’un seul homme n’illuminera pas éternellement le globe terrestre. On ne peut pas faire son temps et faire le temps de ses enfants, petits-enfants et arrière arrière petits-enfants non plus ».Le temps est arrivé de débarrasser l’administration de certains vieux loups. Le pays plutôt à besoin de sang neuf pour rebondir.
Vous avez les cartes en main et l’avenir du Mali comme défi suprême à relever.
Pour le bonheur, la grandeur et l’honneur du Mali j’espère que ma demande aboutira à une résolution concrète dans les mois et les années à venir. L’histoire va vous juger inchallah… Bon courage et bonne chance.
Aboubacar Eros Sissoko
Bien dit sauf que 200 000 CFA n’est pas le salaire moyen de fonctionnaire au Mali et combien d’années le cadre A met à atteindre ce niveau de rémunération. Est-ce à dire que l’imaginaire populaire met le fonctionnaire malien là où il n’est pas?
C’est rare, par ailleurs, de trouver des gens qui apprécient l’action de Cheick Modibo DIARRA comme vous. Les maliens sont comme les autres les autres citoyens du monde que les puissances font basculer dans le sens qu’ils veulent; celui qu’ils décrivent comme méchant l’est, celui qu’ils jugent bon l’est.
Félicitation Mr Kankelentiki et bonne chance
Bel article… les promesses des politiciens n’engagent que ceux qui y croient. IBK comme homme de poigne, de rigueur, de parole, de compétence et patati et patata doit aisement rélever ces defis pour justifier ce qui lui même sans vergogne a qualifié de plebiscite.
Cet article aurait pu m’agréer si son auteur, pour le faire passer comme d’habitude, n’avait pas pas accuser à tort les paisibles fonctionnaires qu’il taxe de prédateurs. Sachons raison gardée et donner de la hauteur à notre analyse chaque fois qu’on veut contribuer au développement de ce pays. J’ai l’habitude de dire à des amis que le plus grand sacrifice qu’un malien pouvait faire à son pays, c’est de devenir fonctionnaire. Où étiez vous quand les rebelles envahissaient le nord de notre beau pays ? où étaient tous ces ONG et associations ? Les militaires, je n’en parle pas par pudeur et respect pour ce pays. Pendant ce temps, ce sont les pauvres fonctionnaires qui ont accepté le sacrifice de servir leur pays partout où on leur envoie au prix de leur vie pour certains. Combien accepteraient d’aller servir dans ces endroits avec le salaire qu’on sait ? Pourtant, ce sont ces gens tapis sous de faux noms qui étaient les premiers gestionnaires de tous les fonds envoyés par les partenaires pour le développement de ces zones avec les résultats qu’on connait. Maintenant que le pays est dans de telle situation, qui a été sollicité pour rétablir l’autorité de l’Etat et sortir le pays de cette situation ? Les fonctionnaires, et dans quelle condition!!! Donc, il faudrait chercher et traquer tous les prédateurs de notre économie. Le Mali mérite ses fonctionnaires qui sont les seuls prêts à mourir pour le servir. C’est seulement dans les situations difficiles qu’on s’en rend compte.
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