Les précisions de la Ceni

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 La famille des médias a été conviée, Mardi, le 24 juin, par la Céni dans sa salle de conférence. Pour la circonstance, le président de cette institution, Mamadou Diamoutani, a apporté des précisions sur la tenue des prochaines élections communales, les attributions de sa structure et levé toute équivoque sur certaines allégations.

 

 

Mamadou Diamoutani, face à la presse : « L’opposition n’a jamais été aussi représentée au sein de la CENI »
Mamadou Diamoutani, President de la Commission Electorale Nationale Independante (CENI)

Diamouténé était accompagné de plusieurs collaborateurs, parmi lesquels Mme Traoré Oumou Touré, chargée de la communication, et Ousmane Théra, premier questeur.

Le président de la commission électorale a, sans ambages, avoué son agacement face au traitement de l’information sur la polémique autour de la Ceni. «Certains aspects manquent au peaufinage de l’analyse des informations sur la Ceni», a-t-il dit à l’assistance.

Sur le mandat de l’organe, Mamadou Diamoutani et ses collègues étant arrivés aux affaires en 2011 par décret présidentiel, dont aucune disposition ne précise, selon lui, la mission et sa durée. La loi dispose seulement que le mandat prend fin trois mois après la publication de son rapport, même si le Maliens sont habitués à le voir arriver à son terme après les législatives de 1997 à nos jours.

 

M. Diamoutani de rappeler au passage que son équipe avait pour but de gérer les élections présidentielles et législatives et le référendum de 2012, un plan bouleversé par le coup d’Etat en Mars de la même année. Mais, pour clarifier les choses, une rencontre en Août 2012 a eu lieu avec le Pm d’alors, Cheick Modibo Diarra, qui a perçu la pertinence d’un maintien de l’instance dirigeante au niveau national mais en suspendant les missions des démembrements locaux. C’est ce qui a d’ailleurs permis de superviser et d’accompagner l’audit du fichier électoral. Le même esprit a prévalu avec l’avènement d’un nouveau Premier ministre à l’époque, en la personne de Django Sissoko aux affaires, a-t-il poursuivi, ajoutant, dans la foulée, que l’institution de supervision des élections est composée non seulement de mouvances politiques mais aussi de représentants de la Société civile.

 

Avec l’avènement d’IBK, en Septembre dernier et les législatives de Décembre, le mandat de la Ceni devait prendre fin en Mars 2014, mais le terme coïncidait également avec la le renouvellement des mandats communaux en Avril dernier. Ceux-ci étant prorogés de six mois, l’ancien Pm Oumar Tatam Ly n’a pas jugé non plus opportun de mettre fin à la mission de la Ceni actuelle. Car la mise en place d’un nouvel organe aurait été contraignante en termes de respect des chronogrammes avant l’échéance hypothétique du scrutin.

 

La tenue des communales n’étant pas possible dans les échéances envisagées, un autre report s’annonce inévitable, selon M. Diamoutani, allusion faite notamment à la nécessité d’apporter des correctifs au fichier électoral qui a déjà exclu certains citoyens.   Or, en vertu du Code des collectivités territoriales, le mandat des élus communaux ne peut être prorogé qu’une seule fois.

 

M. Diamoutani a par ailleurs rappelé que le 13 Mai 2014, une réunion interministérielle du avait envisagé le couplage des communales et des régionales. Les différents organes de gestion électorale (Ceni-Dge) avaient même élaboré un chronogramme suivi des budgets y afférents qui ont été validés. Et le président de la Ceni d’insister sur deux processus importants déjà enclenchés, à savoir : les opérations de gestion du fichier électoral et la réactivation des démembrements de la Ceni effective depuis bientôt un mois.

 

Priorité au cadre de concertation

Sur ce point, Mamadou Diamoutani est convaincu qu’il s’agit du «meilleur moyen de prévention des conflits». Le fait d’avoir un consensus entre les ‘’parties prenantes» permet de faire avancer le dialogue politique, a-t-il mentionné, ajoutant que le cas malien est cité en exemple partout.

 

Quant au couplage des élections communales et régionales, il s’agit d’une première dans la mesure où, le Mali n’avait jamais effectué pareil exercice électoral qui permet d’élire les conseillers régionaux au suffrage universel direct.

 

Pour ce qui est de la polémique autour du mandat de l’actuel Ceni, Mamadou Diamoutani explique qu’elle a eu lieu lors de la dernière rencontre entre le ministère et les partis politiques au cours de laquelle deux interventions sur 16 ont porté sur la question. Le ministre, selon lui, a préféré laisser la latitude aux partis politiques, sachant pertinemment que le débat avait été tranché au niveau du comité interministériel de suivi du processus électoral. Concernant les nouveaux majeurs et les oubliés des précédentes listes électorales, les travaux de normalisation sont estimés 9 mois. Ce qui fait que «le 26 Octobre est caduque», selon M. Diamoutani.

 

D’ailleurs l’Assemblée nationale est saisie de la problématique et tiendra une séance plénière dans les semaines à venir. «Il ne faut pas perdre de temps pour ne pas être en porte à faux avec la loi», a prévenu M. Diamoutani en soulignant au passage que la «la Ceni hérite des insuffisances du fichier électoral Ravec».

Tout en mentionnant que la future rencontre du cadre de concertation du 3 Juillet prochain tranchera définitivement sur la question, le patron de la Ceni a indiqué que le Papem (Projet d’appui au processus électoral du Mali), qui gère les fonds communs relatifs à l’organisation d’élections en collaboration avec le Pnud et les structures chargées des élections au Mali, s’oppose à toute remise en cause du mandat de l’équipe dirigée par Mamadou Diamoutani.

 

Pour ce qui est de la conformité avec la configuration politique, il a rappelé que l’opposition n’a jamais été aussi bien représentée à Ceni.

 

Il a en outre rappelé que la Céni comprend deux mouvances : politique et civile, lui même étant issu du monde religieux.

Mamadou Diamoutani a conclu par l’appel suivant : «Voyons les structures et pas les individus’’, dans le jugement des actes posés par certaines institutions.

Idrissa Kéïta

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