Les politiques maliens face à leur destin : Ils ont perdu la foi… Perdront-ils la raison ?

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candidats« Tout baigne ! Il n’y a rien à voir ! Circulez ! » C’est bien le message que les hommes politiques maliens, toutes tendances confondues, veulent faire passer. La réalité est tout autre.

L’attitude de la classe politique malienne est en effet, pour le moins déconcertante. On eut dit qu’elle a perdu son âme. Aucune commune mesure avec le désormais légendaire COPPO (Collectif des Partis Politiques de l’Opposition). Si l’ancienne génération a des excuses à faire valoir (et même là), la nouvelle aura certainement du mal à convaincre. D’abord quelques rappels historiques.

 

 

 

Le COPPO, une époque, des hommes !

Le Collectif des partis politiques de l’Opposition (COPPO)  est une entité  née à la suite de l’élection présidentielle de 1997, scrutin organisé par l’actuelle président de la République, alors premier ministre de son Etat. Des leaders politiques ont estimé, au moment des faits, que le scrutin a été entaché de fraudes massives et qu’il n’y avait d’ailleurs pas de fichier électoral. Ils décidèrent donc de méconnaître les autorités issues de ces élections et de boycotter les législatives qui s’en suivront. L’assemblée fut alors presque monocolore. Seuls y séjournaient désormais les représentants du PASJ et du PARENA de Tiebilé Dramé. En somme, au contraire de la première législature, l’opposition parlementaire cessa d’exister. Elle se transporta dans la rue.

 

 

 

Parmi les leaders politiques qui ont véritablement marqué cette époque, figurent Me Mountaga Tall du CNID et  Choguel Maïga du MPR.  Feu Mamadou Lamine Traoré du MIRIA, Oumar Hamadoun Dicko du PSP et Mamadou Bamou Touré de l’US-RDA se firent également remarqués.  Voici bien une génération qui a marqué son époque.

 

Mais bien plus tard, suite à l’avènement du 2ème Président démocratiquement élu, à savoir, Amadou Toumani Touré, le fameux consensus mit fin à l’hégémonie du groupe. Tous, ou presque tous, décidèrent d’abandonner leur posture initiale et se rallier ainsi au champion autoproclamé du consensus. Même le sulfureux Oumar Mariko dont le parti (SADI) qui s’était pourtant déclaré opposant, s’y mit. Son président Cheick Oumar Sissoko accepta un poste ministériel. L’autre opposant déclaré, le RPM de Ibrahim Boubacar Keïta opta pour le même principe : opposant et membre du gouvernement !    En clair, l’hypocrisie politique était évidente.

 

 

Il faut dire que le fameux consensus favorisa la naissance d’une nouvelle génération de politique beaucoup plus attirés par les fauteuils  que mue  par une véritable conviction à l’image des aînés avant ceux-ci ne perdent la foi.

 

Signalons, en tout état de cause, que face à cette floraison de formations et de leaders politiques, que le président du PARENA, garda bien le cap et la tête hors de l’eau nonobstant son alliance de fait avec le parti majoritaire.  Tout ceci n’est désormais que de l’histoire.

 

 

Sous IBK, un consensus qui ne dit pas son nom

Suite à un accident de l’histoire politique du pays, Ibrahim Boubacar est désormais président de la République. Le même accident a favorisé la naissance d’une nouvelle classe. Mais l’architecture, ou du moins, l’hypocrisie politique semble figée.

 

Tenez : L’Adema PASJ désormais affilié à la majorité donne l’impression d’avoir une sainte horreur de l’opposition. Le CNID a perdu sa langue. Le tigre, lui ne rugit plus. Idem pour tous les caciques de la vieille génération.

 

 

 

La nouvelle ne fait pas mieux : Oumar Mariko a décidé de se rallier. Le CNAS Faso Hèrè de Soumana Sacko garde le profil bas. Le FARE Anka wili de Modibo Sidibé n’arrive pas à se décider. Le CODEM de Housseyni Amion Guido pourtant bien parti, se recroqueville désormais sur lui-même ; même constat du côté de Yelema de Moussa Mara… Tous observent une attitude attentiste.

 

 

Cette léthargie se justifierait-elle par un manque d’intérêt du moment ou plutôt par l’obsession de postes nominatifs ? Une chose est sure : ce ne sont pas les sujets d’ordre primordial qui manquent et exigeant de leur part une réaction digne de ce nom : Kidal, la décentralisation, la reconstruction et la réconciliation nationales, la gouvernance, l’Ecole, la lutte contre la corruption, l’emploi, l’organisation des scrutins, le statut de l’opposition, etc.

 

En somme, l’on n’entend nulle part le moindre murmure, la moindre contestation, la moindre remarque. L’URD de Soumaïla Cissé s’y essaie souvent en ses heures perdues, mais sans convaincre.

 

 

Disons-le franchement : la démocratie malienne est en péril… Et le président IBK n’a certainement pas intérêt à encourager ce nouveau consensus qui ne dit pas son nom. Il risque d’en être la première victime comme Amadou Toumani Touré. Quant à la classe politique toute entière, elle continuera à perdre son âme et sa raison. S’il est vrai que la première vocation d’un parti est la conquête du pouvoir, cela exige des options courageuses.

 

 

B.S. Diarra  .

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1 commentaire

  1. Très bonne analyse. Il n’est aisé et cohérent pour les partis qui ont soutenus le président sans coup férir de se retrouver de l’autre côté. Par contre ceux qui ont opté pour l’opposition doivent pleinement s’assumer. Ibk doit choisir avec qui gouverner, on ne doit plus laisser le choix aux politique d’opter ou non pour l’opposition. Je pense que les choses se décanteront après le futur remaniement.

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