Les bambaras disent qu’on ne peut pas avoir deux intérêts dans le même œuf : soit on choisi le poussin, dans ce cas l’œuf reste avec la poule jusqu’au jour où il se fendra pour donner naissance à un poussin ; soit on opte pour une omelette et dans ce scénario, l’œuf est écrasé et rôti.
Contrairement à cette belle logique, les partis de la mouvance présidentielle après avoir bouffé les omelettes, cherchent à avoir aussi les poussins. Car en entrant dans le gouvernement Kaïdama, tous les partis politiques à l’exception du parti SADI, ont mangé les omelettes. Maintenant que l’ère du partage des postes de la CENI est arrivée, ils veulent avoir leur part dans le gâteau de l’opposition. C’est donc comme s’ils veulent avoir deux intérêts dans le même œuf.
Au-delà de toutes les interprétations partisanes des uns et des autres sur le sens de l’équité dont parle la loi électorale dans la répartition des postes de la ceni, il faut revenir à la mission principale de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Selon la loi électorale, la CENI est chargée de veiller sur la transparence du scrutin. On parle de transparence entre deux camps : le camp de ceux qui sont au pouvoir qui doivent avoir, en principe, les mêmes intérêts (la mouvance présidentielle) et le camp de ceux qui ne sont pas pour le moment au pouvoir (l’opposition). Pour qu’il y’ ait transparence entre ces deux camps, il faut que les rapports de force soient équilibrés autant que se peut. La meilleure façon d’équilibrer ces rapports de forces, c’est de donner le même nombre de représentants aux deux partis opposés (mouvance présidentielle et opposition) dans l’organe qui est chargé justement de contrôler la transparence. L’équité dont a parlé la loi électorale s’interprète, selon le bon sens, de cette manière là.
Ceci nous amène à comprendre que la loi électorale a été élaborée dans le cadre d’une démocratie normale. C’est-à-dire où une majorité (mouvance présidentielle) est clairement définie et une opposition connue et fidèle. Mais dans notre démocratie à la malienne où l’on ne sait pas qui est qui, où aujourd’hui l’on est blanc et demain noir (aujourd’hui dans l’opposition et demain dans la majorité), cette loi pose naturellement problème. A nos législateurs donc de ne pas élaborer les textes en se basant sur des situations normales, mais sur ce qui est réel sur le terrain.
Le coup est déjà parti cette fois-ci, le parti SADI et les autres petits partis qui se réclament de l’opposition méritent bien, au vu de la loi, les cinq postes de l’opposition. Les textes doivent être adaptés à la réalité de notre classe politique où la politique alimentaire est préférée à la politique idéologique. Si le PARENA et le RPM étaient restés dans l’opposition comme SADI (ce qui est logique, car en 2007 ils étaient candidats et ils ont été battus par le président actuel), ce problème ne se poserait pas !
M’pè