Hier, mercredi 4 août 2021, des responsables des organisations de la société civile réunies au sein de la Mission d’Observation Des Élections au Mali (MODELE MALI) étaient face à la presse à la Maison de la Presse du Mali (Bamako) pour attirer l’attention des autorités de la Transition sur le délai restant de la transition qui est de huit mois. «Tant qu’on n’a pas des institutions légitimes, la sanction politique de la CEDEAO ne sera pas levée, nous avons intérêt à ce qu’il y ait des élections transparentes, crédibles avant le 25 mars 2022. On n’a pas le choix. On doit faire des élections réussies, on doit faire des élections dans le délai et c’est possible. Nous ne sommes pas favorables à une prolongation de la transition, parce qu’il y a des sanctions politiques », a souligné Dr. Ibrahima SANGHO, Chef de mission MODELE Mali. Au cours de cette conférence, les conférenciers ont révélé des incohérences dans le Plan d’Actions du Gouvernement (PAG) de la transition approuvé par le Conseil national de transition (CNT).
Cette conférence de presse était principalement animée par Dr. Ibrahima SANGHO, Chef de mission MODELE Mali, en présence des autres membres de la mission comme Abdoulaye Guindo, Mohamed L. Diarra. Selon le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho, la MODELE MALI a suivi avec intérêt l’adoption du Plan d’Actions du Gouvernement (PAG) 2021-2022 par le Conseil National de Transition, le lundi 2 août 2021.
Avant d’ajouter que la MODELE MALI attire l’attention des autorités de la Transition sur le délai restant de la transition qui est de huit mois. A l’égard du discours tenu par le Premier Ministre sur l’organisation des élections générales, la MODELE MALI attire l’attention du Gouvernement sur la faisabilité du chronogramme publié en avril 2021, qui concerne la tenue du scrutin référendaire, le dimanche 31 octobre 2021; l’élection des Conseillers des collectivités : Conseillers communaux, Conseillers de cercle, Conseillers régionaux et Conseillers du District, le dimanche 26 décembre 2021 ; l’élection couplée du Président de la République et des Députés à l’Assemblée nationale, le dimanche 27 février 2022; les seconds tours, le cas échéant, respectivement, le dimanche 13 mars 2022 et le dimanche 20 mars 2022. «Au vu du retard accumulé, entre autres, dans le processus de relecture des textes relatifs aux élections au Mali, l’établissement de listes électorales actualisées et l’enregistrement des électeurs, il semble peu probable de mener toutes les activités prévues dans ledit chronogramme électoral dans les délais impartis. Dans son souci de contribuer à la tenue d’élections apaisées, crédibles, transparentes et inclusives, la MODELE MALI attire l’attention sur les incohérences dans le PAG, des attributions des acteurs institutionnels impliqués dans l’organisation et la gestion du processus électoral. Il en est de même pour l’Organe unique de gestion des élections dont la création et les attributions ne sont pas clairement définies », a souligné Ibrahima Sangho. A ce sujet, la MODELE MALI rappelle que, suivant l’article 2 du Protocole additionnel de la CEDEAO : «Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédant les élections sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques». Au vu de tous ces constats, la MODELE MALI recommande aux autorités de la Transition : qu’un chronogramme clair, précis et réaliste soit publié pour définir la période des réformes et celle des élections nécessaires de fin de transition ; que les rôles des acteurs institutionnels et de l’Organe unique de gestion des élections soient clairement définis et largement partagés ; que la publication en ligne des résultats des scrutins par centres et bureaux de vote, au fur et à mesure de la proclamation des résultats, soit intégrée dans la loi électorale. Selon Dr. Ibrahima Sangho, elle permet, entre autres, d’éviter les conflits et le tripatouillage des résultats pendant la remontée et la centralisation des résultats, contribuant ainsi à la transparence et à la crédibilité des élections.
Répondant aux questions des journalistes, le conférencier, Ibrahima Sangho, a mis l’accent sur la sanction de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le Comité d’orientation stratégique pour les reformes politiques et institutionnelles etc. « Tant qu’on n’a pas des institutions légitimes, la sanction politique de la CEDEAO ne sera pas levée, nous avons intérêt à ce qu’il y ait des élections transparentes, crédibles avant le 25 mars 2022. On n’a pas le choix. On doit faire des élections réussies, on doit faire des élections dans le délai et c’est possible. Nous ne sommes pas favorables à une prolongation de la transition, parce qu’il y a des sanctions politiques. Il faut obligatoirement qu’on aille à des élections crédibles et transparentes », a-t-il dit.
A noter que la Mission d’Observation Des Élections au Mali – MODELE MALI est le dispositif d’observation électorale mis en place par la Synergie 22, comprenant 43 Organisations de la société civile malienne.
Aguibou Sogodogo
Bravo, Dr Sangho. Vous avez de loin. Je n’étais tout à faire d’accord avec vous quand nous sommes rencontrés la première fois, mais je vous comprends maintenant. C’est vous qui avez raison. Il faudrait tout mettre en oeuvre pour que ces militaires ne soient pas tentés de s’éterniser au pouvoir. Il faut tout mettre en oeuvre pour que la durée de la Transition soit respectée.
Vous et vos collaborateurs, vous menez un combat patriotique de la plus haute importance. Merci
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