La situation politique nationale commence à prendre une orientation de plus en plus précise qui dénote du décollage effectif du débat politique tant prôné par certains acteurs politiques et attendu par une frange de l’opinion publique nationale. Nous ne sommes certes pas encore à des révélations fracassantes comme certains le voudraient bien. Puisqu’en réalité il existe peu de choses dans ce sens à un moment où la nouvelle équipe gouvernementale vient à peine de prendre service.
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Au-delà des préjugés basés sur des subjectivités et des constats d’un passé récent, il est impossible aujourd’hui d’épingler le Premier ministre ou des ministres pour quelques actes de forfaiture que ce soit. Or, c’est cela l’arme privilégiée des opposants et autres détracteurs du pouvoir.
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L’OPPOSITION VA-T-ELLE INNOVER ?
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Ils tenteront d’exploiter cette arme au maximum, espérant que cela les aidera à atteindre leurs objectifs. C’est malheureusement cette triste et inefficace pratique que l’on s’évertue à perpétuer comme stratégie politique.
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Sont-ils prêts à animer la vie politique ainsi tout le long du second mandat du président Amadou Toumani Touré jusqu’à son terme? S’ils le faisaient qu’est-ce que les consultations électorales de 2012 leur réservera? Se demande-t-on au sein de l’opinion publique nationale. En tout cas, l’expérience des élections générales de 2007 a été suicidaire pour nombre d’opposants.
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DES LECONS A TIRER DE L’EXPERIENCE PASSEE
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Quoi qu’on dise, il y a des leçons à tirer des expériences récentes de la gestion du pouvoir comme de l’animation de l’opposition politique. Ainsi, nous sommes à un moment où il y a lieu de faire la part des choses, surtout quand on sait que le second mandat du président Amadou Toumani sera celui d’agitations tous azimuts de la part de certains acteurs politiques.
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Mécontents et insatisfaits de leurs relations avec le pouvoir pendant le premier mandat d’ATT, l’alternative qui s’impose à eux c’est sans nul doute de réveiller le débat politique en mettant tout en oeuvre pour y tirer le maximum de profits.
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On ne peut d’emblée leur en vouloir cela, quand on sait que la démocratie offre à la foi des contraintes et libertés individuelles et collectives qui imposent des choix en ce qui concerne la participation à sa consolidation.
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LE ROLE DE L’OPPOSITION FACE AU POUVOIR EN DEMOCRATIE
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En effet, autant le pouvoir, la mouvance présidentielle travaille dans ce sens, autant l’opposition peut jouer un rôle capital dans la consolidation de cette démocratie. C’est d’ailleurs pourquoi, de façon générale on met l’accent sur la nécessité d’une opposition constructive, ayant une grande capacité de proposition d’alternatives plus crédibles.
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L’opposition qui profile à l’horizon est-t-elle apte à assumer une telle responsabilité qui ne ferait que contribuer à la consolidation du processus démocratique? Rien n’est moins sûr, à moins que ses composantes changent de stratégie, de méthode d’approche. Cela exige une perception mieux élaborée de ce rôle, voire de l’Etat qui est, envers et contre tout une continuité. L’opposition qui a déjà du mal à être soudée va-t-elle comprendre les choses dans ce sens? Cela est une question essentielle pour les perspectives politiques.
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DES SITUATIONS QUI ATTIRENT L’ATTENTION
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On se rappelle qu’au lendemain de la proclamation des résultats provisoires de l’élection du président de la République, il y a eu des réactions de la part d‘acteurs politiques. Quoique, en désaccord avec le pouvoir à l’époque, ils avaient souhaité que les différentes forces en présence privilégient le dialogue et les voies de recours judiciaires dans le cadre du règlement des contentieux électoraux.
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Dr. Oumar Mariko, secrétaire général du parti SADI, malgré qu’il est généralement considéré comme un acteur politique passionné, fait partie de ces hommes politiques. Cette réaction avait, en son temps surpris beaucoup d’observateurs de la scène politique. Pourtant, il ne s’agissait pas là d’une complicité du secrétaire général du parti SADI avec le pouvoir.
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Pour preuve, après les élections générales de 2007, le parti SADI, qui participait déjà à l’action gouvernementale, s’il le voulait, pouvait bien poursuivre cette expérience. Mais ses responsables ont décidé d’agir autrement, en choisissant l’opposition afin de pouvoir mieux jouer leur rôle de consolidation du processus démocratique. Cela dénote du courage politique, toute chose qui augure de bonnes perspectives pour le parti.
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LE NERF DE LA GUERRE
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Mais en plus de ce parti qui anime l’opposition, les autres que sont le PARENA et le RPM sont dans une tout autre logique. Pour certains animateurs de ces deux partis, animer l’opposition est synonyme d’acharnement. Ainsi, font-ils feu de tout bois. Et pourtant, cette même approche n’a pas été payante récemment à l’occasion des élections générales de 2007.
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Alors, n’y a-t-il pas lieu de revoir l’approche au risque d’être inefficace face à l’atteinte de ses objectifs mais aussi à la défense même des intérêts des couches sociales revendiquant un mieux être dont ils sont porte-parole? C’est le temps qui nous en dira.
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Au stade actuel, il semble plutôt nécessaire que les acteurs politiques qu’accusent le pouvoir de tout mettre en oeuvre pour étouffer leurs partis respectifs se mettent au travail en vue de conforter leur position sur l’échiquier politique national à travers les efforts s’inscrivant dans le cadre d’une meilleure implantation de leurs structures à travers le pays.
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Le travail d’implantation et de mobilisation des structures est essentiel pour les partis. C’est par là qu’ils peuvent véritablement relever tous les défis, à condition qu’ils s’y mettent. C’est cela le nerf de la guerre. Vont-ils le faire? C’est le temps qui nous en dira.
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L’ETAT EST UNE CONTINUITE
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En tout cas, jusqu’à la preuve du contraire, tout ce qui se dit ces temps-ci ne repose que sur le passé ou sur les velléités d’hommes politiques manifestant leur non appartenance à un pouvoir qu’ils tentent par tous les moyens de déstabiliser, à travers des actes de dénigrement et de critiques acerbes. Ces prises de position reposent-elles sur des arguments solides? Ceux qui se lancent dans de tels débats sont-ils tous de bonne foi?
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Le moins qu’on puisse dire, c’est que nous sommes à une étape de notre processus démocratique où il y a lieu que les acteurs politiques reconsidèrent leur position par rapport au pouvoir. Il est absurde en effet de jeter le bébé avec l’eau du bain.
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Ceux qui se battent pour conquérir le pouvoir n’ont pas intérêt à hériter d’une situation explosive. Cela n’est un secret pour personne.
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