De l’Appel de Dakar à celui de Sikasso, chronique d’une symphonie inachevée.
Au nom d’une conception erronée du développement, certains habitants de Sikasso, et de Banconi, poursuivent la destruction systématique des fondements de notre démocratie, en appelant le président Amadou Toumani Touré à proroger son mandat jusqu’en 2014. Ces «pro ATT» veulent que l’on laisse au président le temps de terminer les travaux en cours d’exécution. Si cette farce, bottée dans la presse comme un ballon d’essai, a arraché un sourire amusé à bon nombre de citoyens elle a, dans la même proportion, scandalisé d’autres qui l’ont perçue comme une insulte muette à la mémoire des martyrs, et à tous les démocrates, dont ATT lui –même.
Est-ce à dire que durant ce temps additionnel, le président n’engagera plus l’État dans d’autres programmes de développement ? Qu’il ne contractera pas de dettes au nom du Mali et du peuple malien ? Que sa mission se limitera à superviser, comme un bon contremaître, la bonne exécution des travaux en cours et uniquement ceux déjà programmés, et que ces travaux s’achèveront obligatoirement en 2014 ? Nous voulons toujours savoir si, après ATT, le Mali cessera d’exister.
Conserver le pouvoir au prix de toutes les compromissions devient le leitmotiv de la petite Mafia installée sous la Coupole de Koulouba et spécialisée dans toutes sortes de trafics, dont la fabrication des visas pour les États Unis et la France, mais également la vente d’immeubles administratifs et de permis de prospection pétrolière, entre autres… Nous y reviendrons.
Ce dont nous sommes certains, c’est qu’ATT ne les suivra pas, car il connaît à présent, mieux que quiconque, le vrai visage de ses flagorneurs.
A K Dramé
