Au total 1 082 candidats se sont inscrits sur les listes de partis politiques, d’ alliances de partis politiques et d’ indépendants pour briguer les suffrages dans le cadre des élections législatives dont le premier tour est prévu ce dimanche sur toute l’étendue du territoire malien.
A l’ issue de trois semaines de campagne qui ont pris fin vendredi à minuit, l’un des constats aurait été l’ observation d’ un climat apaisé, mais morose. La campagne électorale a été apaisée car il n’ y a eu aucune violence électorale, même s’il est clair que la question sécuritaire notamment dans le nord du pays a retenu l’ attention des uns et des autres.
La même campagne a été également morose, une situation qui s’ explique, selon de nombreux Maliens, par plusieurs facteurs. Il s’ agit notamment de la quasi absence de grands meetings et caravanes, dit-on, par faute de gros moyens financiers.
“Le changement tant souhaité par les Maliens, et qui a été prôné par le président Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK tarde à se faire sentir sur le plan social, politique, économique (..). En plus, la situation sécuritaire de notre pays, précisément le cas de Kidal, ne satisfait pas les Maliens qui se désintéressent de la chose politique”, a déclaré Sadio Kanté, un citoyen malien, pour expliquer les raisons de cette morosité.
Par contre, cette morosité est expliquée autrement par un autre malien, Moussa Sissoko, selon qui “les alliances contre-nature laissent à désirer”.
Par exemple, dit-il, des partis politiques membres du FDR (Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République, une coalition anti-putsch) qui entendent jouer un rôle clé dans l’ opposition politiques, “s’ allient au RPM (Rassemblement pour le Mali, parti du président malien IBK) : c’ est le cas notamment de l’ URD (Union pour la république et la démocratie, parti de Soumaïla Cissé, challenger d’ IBK au second tour de la présidentielle)”.
L’ ensemble de ces points de vue des Maliens de part et d’ autre renvoie à la question relative à la problématique du taux de participation aux élections législatives. Pour rappel, le taux de participation aux élections présidentielles de juillet/août dernier a battu tous les records depuis l’ avènement de la démocratie au Mali. Le taux de participation à ce second tour scrutin présidentiel était de 45,73%.
Déjà, des Maliens s’ interrogent si le même taux sera atteint ?
Par ailleurs, lors de cette campagne électorale, la plupart des candidats ont accentué leurs messages sur les rôles du Député.
Dans ce contexte, la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso Hèrè), parti de l’ ancien premier ministre et candidat à la précédente présidentielle, Soumana Sako, a rendu publique le 22 novembre dernier une déclaration.
Dans cette déclaration, CNAS-Faso Hèrè “s’ insurge contre une acception erronée tendant à limiter le Parlement à un simple rôle passif de vote des lois et à faire croire, à partir d’ une lecture tout aussi erronée de l’ article 64 de la Constitution, que les Députés n’ ont pas pour mission d’ aider à résoudre les problèmes de développement économique et social des populations dans leurs circonscriptions respectives (..)”.
En réalité, explique ce parti, il revient aux Députés de faire en sorte que le Budget de l’ Etat (Loi de finances), notamment à travers le Budget Spécial d’ Investissement (BSI), contienne des programmes et des projets efficaces prenant en charge les besoins concrets de leurs électeurs en matière d’ éducation, de santé, entre autres.
D’ autre part, il est à noter que la campagne électorale dans le cadre du premier tour des législatives, plusieurs candidats et leurs staffs de campagnes ont axé leur message sur le changement.
“Nous sommes sortis massivement pour élire le président IBK. Sortons massivement pour élire des députés afin de donner la majorité à IBK pour le changement (..)”.
La morosité de la campagne, la sécurité des électeurs dans les bureaux de vote le jour du scrutin particulièrement dans les régions du nord du Mali, sont autant de facteurs qui ont retenu l’ attention des Maliens, en prélude au premier tour des élections législatives dont les cercles de Kati, Ségou et Sikasso, sont les plus gros pourvoyeurs de députés avec chacun 7 représentants.
A noter que pour avoir “un député, il faut 60 000 électeurs et 40 000 de plus pour avoir un de plus (..)”, selon la loi électorale.
Dans les circonscriptions électorales où un candidat ou liste de candidats n’ atteignent par la majorité des voix, il y aura un second tour prévu le 15 décembre. Fin