Les législatives du 29 mars 2020 : Quelles chances pour les candidatures féminines ?

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Malgré un dispositif juridique qui favorise l’équité entre les hommes et les femmes, (la loi N°2015-052  du 18 décembre 2015 portant institution de mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives), les femmes peinent, au Mali, à briguer des postes électifs. Pourquoi ?

 

Le collège électoral est convoqué pour le 29 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale.

Pour la mandature qui s’achève, ce sont 14 femmes qui ont été élues sur 147 députés. En comparaison avec la précédente législature, l’Assemblée nationale comptait 15 femmes députés.  Ce nombre insignifiant de femmes à l’Assemblée nationale n’est-t-il pas le résultat leur absence sur les listes électorales ou de leur mauvais positionnement sur ces listes quand les formations politiques acceptent de leur faire une place.

Et, c’est pour juguler cette problématique que l’Etat a jugé bon de procéder à une discrimination positive en faveur des femmes. C’est cela qui a motivé l’adoption de la loi N°2015-052  du 18 décembre 2015 portant institution de mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.

Aujourd’hui, tous se demandent si cette loi pourra déployer tout son effet et corriger ce qui est perçu en d’autres lieux comme une injustice à l’égard de la femme. Si la loi N°2015-052  du 18 décembre 2015 portant institution de mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, est le fruit de plusieurs années de lutte, au regard du contexte national, elle ne pourra déployer tous ses effets, seulement si cette lutte est permanente.

Selon un analyste politique, si la force de frappe d’une femme n’est pas conséquente, elle ne sera jamais tête de liste. Pour lui, « les partis vont aux élections pour gagner et pas seulement pour respecter la loi ou élire une personne ». A ses dires, ce n’est pas pertinent que ce soit à la faveur d’une loi que les femmes se retrouvent aux premières places sur les listes de candidature aux législatives. Et d’ajouter que « c’est une question de compétence d’abord et avant tout ».  Pour l’analyste politique, « Ça ne gênerait personne que les cinq 1ères places sur les listes de candidature des partis politiques soient toutes occupées par des femmes si effectivement elles en ont les capacités ». Inversement dit-il, « si aucune militante de parti politique ne se montre capable de figurer parmi les cinq 1ères places sur les listes de candidature, il ne faut pas en vouloir aux partis ».

En somme, la loi favorise une discrimination positive, mais la balle est dans le camp des femmes qui doivent se former et se battre au même titre que les hommes pour mériter les effets du dispositif légal.

 Djibril Diallo

                  

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