La révision de la constitution adoptée par référendum dans plusieurs pays africains, semble être le mécanisme pour beaucoup de chefs d’Etat africains pour se maintenir au pouvoir. En relisant le texte constitutionnel (quand ils savent lire et écrire) ou en le faisant faire par des spécialistes, ils trouvent toujours les moyens d’ouvrir des brèches pour un énième mandat. L’argument fallacieux de parachever l’œuvre commencée sert d’alibi trop souvent pour tenter cette aventure comme si les 10 ou 20 ans passés au pouvoir ne leur avaient pas permis de faire la preuve de leurs compétences.
A l’ouest comme au centre du continent, comme du reste dans ses autres parties, elles sont légion dans les Républiques bananières ou arachidières à se faire championnes dans l’art du tripatouillage constitutionnel pour permettre à un clan ou à un système de se perpétuer indéfiniment au pouvoir, souvent sans résultats pour le peuple. Au Mali ici chez nous, plusieurs tentatives, d’Alpha Oumar Konaré à Amadou Toumani Touré et maintenant IBK, eurent lieu sans jamais de résultat et c’est heureux de constater que les princes du moment n’aient pas voulu forcer le destin. En fait, en faisant la part des choses, on se rend compte que c’est le Sénégal seulement qui échappe à cette règle générale sans doute parce que la culture démocratique y est plus ancienne que chez ses voisins On remarquera que dans ce jeu semblable aux “fourberies de Scapin“, l’opposition politique perd souvent la face même avec le soutien de la communauté internationale comme ce fut le cas du Burundi avec Pierre Nkurunziza et maintenant la Guinée avec Alpha Condé. La vérité est que les puissances occidentales n’abandonnent jamais les régimes africains qui leur permettent de piller les richesses nationales.
La révision constitutionnelle obéit à des règles précises bien décrites dans les constitutions africaines dont beaucoup ne sont rien d’autre que la copie pâle de la constitution de 1958 du général De Gaulle. Les révisions constitutionnelles, même par voie référendaire doivent être proscrites parce qu’elles ne servent que les intérêts d’un homme et de son clan le plus souvent au détriment du peuple. Mais, il faut le faire remarquer, une révision constitutionnelle en Afrique francophone tout au moins, n’est possible qu’avec l’aval de l’ancienne métropole qui sournoisement la condamne tout en encourageant ses auteurs. C’est presque un pléonasme de le dire mais la France est championne d’accepter chez les autres ce qu’elle interdit elle-même sur son sol. Mais, avait écrit quelque part Jules César, de souche latine lui-même, le peuple latin se nourrit de la duplicité et comme les Français en sont…
Facoh Donki Diarra,
(Écrivain, Konibabougou)