Le centre Aoua KEÏTA a abrité jeudi dernier, les travaux de la journée d’échanges sur l’identification des besoins des femmes candidates, aux prochaines élections communales et régionale d’octobre 2015.
Organisée par le Cadre de concertation des femmes des partis politiques, avec l’appui de Unité genre de la MINUSMA, la cérémonie d’ouverture de la journée était placée sous l’égide du ministre de la Promotion de la femme, Sangaré Oumou BAH, laquelle avait à ses côtés la porte-parole du Cadre de concertation des femmes des partis, Mme MAIGA Oumou DEMBELE ; la représente de la MINUSMA, Mme Ancilla NDAHIGIZE; la présidente de l’Organisation de la panafricaine des femmes, Mme Diallo Kama SAKILIBA. On y notait la présence d’autres responsables féminins et de nombreux invités.
Selon la Porte-parole du Cadre de concertation des femmes des partis, cette journée se tient dans le cadre de la journée panafricaine des femmes dont le thème national pour cette édition 2015 est «L’autonomisation des femmes».
Aussi, a-t-elle rappelé, l’objet de la présente rencontre est corrélatif à la régionalisation qui vise, notamment, à renforcer la légitimité des organes régionaux et accroitre leur maîtrise pour le développement de leurs territoires.
Les femmes du Mali, en général, et celles des partis politiques, en particulier, à son avis, ne peuvent rester en marge de ce processus; raison pour laquelle, elles sont motivées et décidées à faire face à tous les obstacles pour relever les défis du développement.
Pour Mme MAIGA, les femmes constituent démographiquement la couche la plus importante de la population malienne. Par conséquent, elles constituent un atout majeur pour accroitre le taux de participation. Malheureusement, le nombre de femmes dans les instances de décision ne correspond ni à leur poids démographique, ni à leur compétence, a déploré Mme MAIGA.
L’exclusion dont les femmes sont victimes interpelle les pouvoirs publics et politiques, qui doivent accorder une attention plus particulière à l’application officielle et rigoureuse du quota en faveur des femmes.
Selon la Secrétaire exécutive régionale de l’OPF, le thème de cette journée s’inscrit en droite ligne de la déclaration des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine de faire de l’année 2015, «L’année de l’autonomisation de femmes et du développement pour la concrétisation de l’Agenda 2063 de l’Afrique ».
Pour elle, au-delà de la Déclaration des Chefs d’État, la démocratie constitue, selon ses propos, une opportunité pour les femmes de participer pleinement à la vie de la nation. C’est pourquoi, elle a lancé un appel pressant à l’autorité législative de voter la loi sur le quota.
Selon elle, les femmes à des handicaps qui freinent leur participation politique. dont entre autres, le faible niveau de revenus des femmes, l’absence de solidarité, le manque de confiance en soi, l’insuffisance de la formation dans le processus électoral et les pesanteurs socioculturelles. Ces facteurs préjudiciables à l’essor politique de la femme africaine se traduisent dans la représentation sociale du travail par le triple rôle de production, de reproduction et communautaire assigné à cette femme africaine.
Pour sa part, le ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille, Mme Sangaré Oumou BAH, a indiqué que son département se réjouit de la tenue de cet atelier.
«Le Mali vit une jeune démocratie qui n’inclut pas les femmes de façon efficiente. Une démocratie qui laisse les femmes à la marge quand il s’agit de leur implication politique », a fait savoir le ministre Mme Sangaré Oumou BAH.
Ainsi, elle a invité les femmes des partis politiques à faire le plaidoyer des candidatures féminines auprès des responsables des partis politiques afin que les femmes candidates puissent avoir des positions profitables sur les listes pour pouvoir être élue.
En la matière, a-t-elle souligné, le gouvernement du Mali a fait des efforts en adoptant le projet de loi sur la promotion du genre. Aujourd’hui ce projet de texte se trouve, malheureusement dans les tiroirs de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, elle invite les femmes des partis politiques à faire des campagnes en faveur de l’adoption de cette mesure.
L’enjeu, selon elle, est de tout mettre en œuvre pour que cette loi soit adoptée par les élus de la nation, dès leur retour à la session d’octobre.
Toutefois, est-elle persuadée d’une chose aujourd’hui : «sans les femmes, il n’y a pas d’élections. Alors il ne serait pas élégant pour les hommes des partis politiques d’organiser ces élections en marginalisant les femmes. Et de toute façon, les femmes ne sont plus prêtes à rester dernière pour appuyer d’autres candidats qui ne vont même pas penser à leurs préoccupations, une fois élus. Pour preuve, depuis plus d’un an, la loi sur le quota de 30% des femmes et de jeunes souffre dans les tiroirs d’une Assemblée nationale, phallocrate », a martelé Mme SANGARE Oumou BAH.
Camara
Des opportunistes qui pillent le pays tous les mêmes valeurs
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