Comme annoncé la semaine dernière, les députés Adéma/PASJ ne veulent plus soutenir la candidature de Dioncounda Traoré. Une prise de position qui coûte à certains d’entre eux un chantage permanent du questeur de l’Assemblée nationale, Mahamadou Cissé dit Bagagnoa qui entretiendrait les députés en fonction de leurs affinités avec son mentor et maître des céans.
Pour s’imposer en tant que candidat de Adéma/PASJ à la présidentielle de 2012, Dioncounda Traoré et ses proches comptent beaucoup sur les députés du parti. En effet, pour imposer la carte Dioncounda Traoré, le président du groupe parlementaire Adéma, Timoré Toulenta, a commencé ses manœuvres depuis plusieurs années et avait prévu de convoquer un forum en septembre 2010. A cette rencontre, devaient être invités tous les élus Adéma, à savoir les conseillers communaux et les députés dont la plupart sont des rats du bureau de Dioncounda Traoré pour lui dire que l’Adéma doit présenter un candidat en 2012 et que ce candidat ne peut être que lui. Cette sollicitude rapportait beaucoup : missions bien payées et fréquentes à l’étranger, marchés et enveloppes de la part du grand argentier de l’hémicycle, le questeur, Mahamadou Cissé dit Bagagnoa qui use et abuse de l’argent du peuple. Et les députés qui ne font pas allégeance à lui et à Dioncounda Traoré, sont écartés de tout, même ce qui doit leur revenir de droit. « Parce qu’on sait que je ne suis pas Dioncounda comme un mouton qu’on m’a écarté des voyages et lors des distributions de cadeaux », rapporte-t-on d’un député Adéma, sous couvert de l’anonymat.
Ce chantage ne semble pas payer à tous les coups. Fatigués, plusieurs députés, soupçonnent Dioncounda et son homme de main d’être des marionnettes aux mains de certains barons travaillant pour les candidats de l’URD et du RPM. Conséquence : le patron de l’Assemblée nationale semble perdre du terrain à l’hémicycle au profit de son principal challenger, Ibrahima N’Diaye dont la prise de position sur la question du fichier électoral a entrainé des fissures dans les rangs des députés naguère favorables à Dioncounda. Beaucoup d’entre eux l’auraient déjà quitté en se disant désormais convaincus que le choix éventuel de Dioncounda prédispose le parti à un cuisant échec.
De sources concordantes, des barons comme Ousmane Sy, El Madani Diallo, Aly Nouhoun Diallo et Moustaph Dicko ont toujours travaillé pour que l’Adéma se réunisse soit derrière Soumi ou IBK. Après l’échec de leur manœuvre, ils soutiendraient Dioncounda qui ne ferait pas le poids face à leurs deux candidats favoris. Le peuple Adéma a compris ce jeu et a décidé de le contrecarrer en décidant d’aller d’abord avec les partis politiques qui n’auront pas de candidats à la présidentielle de 2012.
Mamary Fofana -( Le Patriote) Mali
