Après la scission créée au sein de la ruche suite à la première Convention Nationale de l’Adéma-PASJ des 5 et 6 janvier 2002, au cours de laquelle les "deux frères jumeaux", Soumaïla Cissé et Soumeylou Boubèye Maïga, ont eu à croiser le fer durement pour la candidature à la présidentielle de la même année, le parti de l’abeille avait juré de ne plus jamais en organiser. Mais c’était compter sans les ambitions des ténors, assez nombreux, qui l’animent. D’où ces primaires qui se préparent activement pour départager les candidats déjà dans le starting-block, dont les plus sérieux sont Sékou Diakité, Ibrahima N’Diaye dit Iba et Dioncounda Traoré, les trois premiers responsables du directoire du parti.
Sans préjuger du résultat des primaires, ce classement par ordre alphabétique pourrait bien être celui de l’arrivée des prétendants à porter les couleurs de l’ADEMA à la présidentielle de 2012.
En effet, le jeune poulain, Sékou Diakité, qui n’est autant fort qu’en position défensive, semble être celui vers lequel de nombreuses voix se sont déjà élevées pour l’inviter à monter sur le ring afin de croiser le fer avec les barons que sont le président Dioncounda Traoré et le vice-président du parti Ibrahima N’Diaye dit Iba. Une lutte fratricide en perspective qui se déroulera sous les applaudissements nourris d’une foule de militants séduits par la fougue juvénile et le militantisme éprouvé de Sékou Diakité, deuxième vice-président du Comité exécutif de l’ADEMA et Secrétaire général de section de la Commune II du District de Bamako.
En effet, il semble que ce jeune (mais vieux militant) soit le grand favori auprès des mouvements des Femmes et des Jeunes, les fers de lance du parti. De même, aux dires de certains, il le serait également auprès d’une majorité écrasante des 81 membres du Comité exécutif du parti. Surtout qu’il est supposé pouvoir rassembler la manne nécessaire au financement de la campagne. Ce qui serait loin d’être le cas chez les autres prétendants que sont Dioncounda Traoré et Ibrahima N’Diaye, deux personnalités dont la rumeur dit qu’elles sont avares comme Harpagon.
C’est donc confiant en lui-même et assuré du soutien d’un nombre impressionnant des membres du CE-ADEMA, que l’ancien ministre Sékou Diakité, qui a failli terrasser Dioncounda Traoré lors du dernier congrès du parti tenu en 2008 avant d’y renoncer, compte bien se porter candidat à la candidature de la ruche. Et c’est demain que la date et les modalités de cette élection seront précisées lors de la réunion ordinaire du Comité exécutif de l’ADEMA convoquée pour 17 heures précises à Bamako-coura.
Dioncounda Traoré, dont beaucoup de militants de l’ADEMA pensent qu’il sera tout juste candidat pour la forme, croit lui aussi pouvoir ratisser large parmi les membres de la direction du parti pour sortir victorieux de ce combat de gladiateurs. Quant à Iba N’Diaye, on le disait rouler pour l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, qui nourrirait l’ambition de s’installer à Koulouba après ATT et ne comterait que sur la ruche pour assouvir son dessein. Où est la vérité dans tout cela?
Il a été également question d’un comité de sages qui pourrait s’impliquer afin d’obtenir le consensus autour d’une seule candidature. Qui aura alors les faveurs de ce comité de sages ? Le candidat choisi par ce comité ne va t-il pas être tout simplement récusé par l’un ou par les deux autres prétendants ?
Le fait que son nom continue toujours à revenir dans les débats sur la question des candidatures au sein de la ruche, une partie de l’opinion pense que l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé sera, lui aussi, de la course. En vieux militant de l’ADEMA qui se faisait discret ? Ou en militant clandestin de la 25ème heure ?
Tout cela pour dire que la ruche va bientôt entrer en très forte ébullition. Une ébullition qui est susceptible de mettre en péril son unité et sa cohésion très laborieusement entretenues depuis des années.
Certainement que la sagesse va prévaloir et que le meilleur candidat sera investi, dans la sérénité, de la lourde et délicate mission de croiser le fer avec les candidats les plus sérieux à la présidentielle de 2012 que sont, par exemple, le technocrate rompu à la gestion de l’Etat, Soumaïla Cissé de l’URD, le leader charismatique du RPM, l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Kéïta, et le premier vice-président du PDES, Jeamille Bittar, jeune, riche et dynamique opérateur économique, dont la candidature ne serait plus qu’un secret de Polichinelle au sein de son parti. Mais en attendant tout cela, prions que le Général Kafougouna Koné puisse assurer les conditions d’une élection libre, transparente et crédible en 2012. Cela afin de permettre également une sortie en beauté pour le président ATT.
Mamadou FOFANA