La salle de conférence de Majestic Palace a abrité le samedi 14 septembre une conférence-débat sur «le projet de scénarii Mali 2030», organisée par le CERM (Centre d’étude et de réflexion au Mali), en partenariat avec la fondation Friedrich Ebert Stifung.
Le Mali a vécu en 2012 la crise politico-sécuritaire et identitaire la plus grave depuis son indépendance, en 1960. L’effondrement complet des institutions et administration publiques a montré clairement la nécessité de repenser l’Etat et le vive-ensemble, mais aussi de mesurer objectivement la taille des défis sécuritaire, économique, social, culturel et environnemental au Mali.
C’est pourquoi le CERM et la fondation Friedrich Ebert Stifung ont décidé d’assumer pleinement leur part de contribution dans les problématiques comme les réformes institutionnelles, la démographie, la jeunesse, l’emploi, l’éducation, le développement socio-économique, les inégalités sociales, la sécurité nationale et sous-régionale, le terrorisme, le fondamentalisme religieux, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et réconciliation, l’intégration régionale, la justice et la gouvernance.
Pour le représentant du CERM, Amadou Diop, sa structure réfléchit sur les solutions et perceptives à apporter aux grands enjeux qui se posent dans notre pays. «Nous étions une trentaine de personnes à travailler ensemble, lors d’un atelier à Ségou, autour de ce qui serait l’avenir de notre pays d’ici à 2030. Au cours de cette rencontre, nous nous sommes entretenus sur quatre grandes éventualités ou scenarii de notre pays en 2030, à savoir la crise permanente, le Mali en marche, le redressement modeste et le Mali en chaos», a-t-il indiqué.
Pour sa part, Allasane Garakoye, professeur à l’Université, a expliqué largement les quatre scenarii comme schémas d’évolution possible de notre pays à l’horizon 2030. Le premier fait référence à «la crise permanente» qui est une continuation du mal-vivre chronique de ces dernières décennies, le deuxième se rapporte à la sortie effective des mauvaises conditions des communautés, le troisième est «le redressement modeste», qui suggère un relèvement progressif des indicateurs de développement socio-économique et humain, tandis que le «chaos» envisage la fragmentation territoriale et politique du pays.
«Comment allons-nous nous en sortir de cette crise et normaliser les relations entre les Maliens de l’intérieur et ceux de l’extérieur ? Est-ce que nous allons nous relever progressivement vers le développement ? Est-ce que nous allons vers un scénario de fragmentation de l’Administration politique du pays ?» s’interroge, pour sa part, Ramata Diaouré, représentant de la presse malienne.
Fatim B. Tounkara