Les balivernes du Secrétaire général du ministère de l’administration territoriale

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Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Administration territoriale
Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Administration territoriale

En répondant à certaines préoccupations sur le processus électoral, notamment sur ce que certains qualifient d’incohérence au premier tour de la présidentielle, Babahamane Maïga, secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, n’a fait que raconter sa vie. Il a tout simplement multiplié les inepties.

Un internaute a voulu comprendre, comment dans les résultats provisoires, le candidat Aliou Diallo obtient 256 167 voix soit 7,95%, et que les bulletins nuls au nombre de 224 677 valent 0,59%. Selon le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale, le 0,59% c’est le pourcentage des suffrages valablement exprimés mais non repartis. Car il y a des préfets qui n’ont pas reparti les bulletins valablement exprimés.

Il a cité le cas du cercle de Kati qui n’a pas reparti 24 000 voix. Le 0,59 ne constitue pas les bulletins nuls. Les bulletins nuls ne sont pas calculés en pourcentage. Le pourcentage est calculé sur les bulletins valablement exprimés mais non repartis. La part qui revient à Aliou Diallo, c’est sur les suffrages valablement exprimés car les bulletins nuls ne sont calculés pour personne.

Le cas de Kati ne démontre-t-il pas l’insuffisance de formation des préfets ? Le secrétaire général du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, Babahamane Maïga, le reconnaît d’ailleurs. À la question de savoir, quelle solution pour les 24 000 voix valablement exprimées et qui n’ont pas été attribuées alors, Babahamane Maïga dit qu’il n’y a plus de solution à ça, «parce qu’une fois les résultats arrivés au niveau de la commission de centralisation, eux ils ont constaté qu’il y a 24 000 voix non reparties, mais ils ne peuvent rien faire. Car cela ne relève pas de la commission de centralisation».

Répondant à une autre question d’un internaute, qui demandait de savoir comment, sur le fichier électoral de Taoudéni, le nombre d’électeurs inscrits était plus élevé que le nombre d’habitants de la localité. Le secrétaire général, Babahamane Maïga, a soutenu que Taoudéni n’avait même pas de fichier électoral. «Pour cette élection présidentielle, Taoudéni a été considéré comme étant simplement un village du cercle de Tombouctou, à la limite un arrondissement, et non une région», a-t-il affirmé.

Pourquoi cela, étant donné que Taoudéni est devenu une région ? Babahamane Maïga a sa réponse : «Parce que c’est une région qui n’a pas été opérationnelle dans le cadre d’une circonscription électorale unique».  Une autre question : et si Soumaïla Cissé refusait d’aller au deuxième tour, qu’est-ce qui va se passer ? L’article 33 de la constitution règle le problème, dit le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Cet article dit qu’en cas de désistement de l’un des deux candidats arrivés en tête : «le troisième vient en lice. Et si le troisième refusait aussi, le quatrième viendrait jusqu’au vingt-quatrième candidat», a dit le secrétaire général.

Par contre, certains constitutionnalistes disent que la loi n’a prévu le désistement que pour les deux arrivés en tête. C’est-à-dire que, dès que l’un des deux désiste, le troisième vient. Si lui aussi désiste, alors la Cour constitutionnelle proclame le candidat resté comme président de la République.

Un électeur demande si le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation doit battre campagne pour un candidat. D’après le secrétaire général de ce département ministériel, Babahamane Maïga, la loi n’interdit pas à un ministre de battre campagne pour un candidat. Tous les ministres peuvent soutenir leur candidat car le ministre est politique, et tous les postes ministériels le sont. Voici des inepties que le secrétaire général a racontées sur certaines radios lors de l’entre deux tours.

Bekaye DEMBELE

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