« Parti majoritaire cherche candidat ». Voilà une annonce qui pourrait à la « Une » des journaux. Depuis le départ d’Alpha du palais de Koulouba, l’Adema- Pasj est à la recherche d’un candidat potentiel. En 2002, la désignation du successeur du « grand maître », a divisé la ruche. Et lui a fait perdre, le pouvoir. Et son latin, avec.
Cette bataille dans la ruche, reste fraîche dans les mémoires. Puisque le parti a perdu une grande partie de ses militants. Ceci est à l’originaire de la création du RPM, d’Ibrahim Boubacar Kéita alias IBK et de l’URD, de Soumaïla Cissé.
L’Adema n’est pas pour autant affaibli. Même s’il a pris un coup de massue. Les différentes élections (communales, législatives…) qui ont suivi, le prouvent. Car, on constate que le parti de l’ex- Président, Alpha Oumar Konaré, dispose toujours d’une machine électorale infaillible. Majoritaire à l’Assemblée Nationale, l’Adema reste un parti avec lequel il faut compter.
Mais, l’Adema-Pasj est comme un serpent à plusieurs têtes. Du moins, depuis que Alpha a quitté le gouvernail. Une mutation qui le rend incontrôlable. Ou presque. Autrement dit, l’Adema est sans « leader ». Il en a plusieurs. Chaque membre du Comité Exécutif, se croyant, doté, pour en imposer aux autres. Ce qui fait que les cas d’indiscipline, ne manquent pas. A l’Adema-Pasj, il n’y a pas de candidat « naturel », peut-on dire.
Mais le parti dispose-t-il pour autant d’un « candidat présidentiable » ? Un homme qui dispose autant d’aura et de charisme qu’Alpha ? Un rassembleur, quelqu’un qui peut faire l’unanimité autour de sa personne ? Toute la problématique est là. Nombre de candidats au sein de la ruche, espèrent sur la machine électorale dont dispose le parti, pour se faire élire à la magistrature suprême, et non sur leur capacité de mobilisation. D’aucuns disent que si Alpha a soutenu un candidat autre que celui de son parti, à l’élection présidentielle de 2002, c’est qu’il était lui-même convaincu, que derrière lui, il n’y a « personne ».
De là à dire que le « candidat » de la ruche, pour l’élection présidentielle de 2012, viendra d’ailleurs, il n’y a qu’un pas que nous nous gardons de franchir. Mais une certitude : l’Adema-Pasj n’est pas à l’abri d’un séisme politique.
Rodrigue