Les 100 jours de conflits malsains: «Le bateau Mali va droit à la phase ultime de la dépression»

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Du 17 avril 2012 à la date d’aujourd’hui, les événements se succèdent à Bamako, et au nord du Mali et ne se ressemblent pas. De sommet à sommet les maliens se rendent compte de la divergence au sein même de la CEDEAO et sont de plus en plus sceptiques de l’efficacité des résolutions prises face à la crise malienne.

Devant l’imminence du péril, deux voix d’égale force s’élèvent en l’homme : l’une lui dit fort raisonnablement qu’il doit examiner la nature du péril et les moyens de l’éviter ; l’autre lui suggère, plus raisonnablement encore, qu’il est par trop pénible d’y réfléchir alors qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de tout prévoir et d’échapper à la marche générale des évènements et qu’en conséquence mieux vaut se détourner des choses désagréables jusqu’à ce qu’elles surviennent et penser à ce qui est agréable. Dans la solitude l’homme s’abandonne le plus souvent à la première voix, en société, à la seconde au contraire”. [Tolstoï]

Aujourd’hui, les Maliens sont dans un état de stress permanent entraînant un syndrome d’épuisement ; ils sont vidés intérieurement mais l’apparence est intacte. Si rien n’est fait de façon significative dans un mois, les maliens vont s’épuiser mentalement et physiquement en essayant d’atteindre des objectifs irréalisables ou d’accomplir des tâches insurmontables.  Le Mali est pris dans une spirale dont il n’arrive plus à sortir.

Les signes qui la traduisent sont nombreux :

– “Le premier et le plus facilement identifiable est une lassitude des hommes politiques, accompagnée d’épuisement mental, de démotivation et de découragement ;

– Une baisse de l’estime de soi, un sentiment d’incompétence et de l’irritabilité ;

– Une  dépression des Maliens : le sentiment d’impuissance, la méfiance, l’isolement (évitement des relations) la négligence des besoins communautaires ressentis et demandés.

Le bateau Mali va droit à la phase ultime de la dépression. Elle se traduit par un retrait et un détachement émotionnel conduisant à une apathie généralisée. “C’est l’ignorance seule qui engendre l’apathie” (Charles Bay).

Chaque acteur de la classe politique a des attentes propres  mais aussi des objectifs dictés par son environnement. Ceux-ci sont par ailleurs souvent perçus et interprétés de façon différente par chaque individu, notamment parce que les expériences politiques et les compétences sont variables.

Dans ces conditions, l’occurrence de dissensions et donc de conflits potentiels est prévisible. L’occurrence de conflits est même souhaitable, lorsqu’elle permet à chacun d’exprimer son opinion et, à terme, d’aplanir les divergences existantes.

Malheureusement le Mali est dans une situation conflictuelle politique et sociale inédite.  Un conflit “malsain”,  basé sur une communication ambiguë et/ou sur des arguments personnels, qui n’aboutit généralement qu’à obscurcir le débat.

La plupart des pays voisins ne souhaitent pas être en face du cas malien. Ils préfèrent le nier ou le fuir plutôt que d’y faire face. Bien qu’ils soient souvent subtils, niés ou ignorés, les conflits ont déjà pris une importance considérable dans notre cas.

Le Mali est dans un Conflit “malsain”

Les rôles des acteurs (gouvernement, regroupements politiques, sociétés civiles et même de la communauté internationale) sont ambigus sans coopération franche: boycott, absence d’objectifs communs, relations interpersonnelles ambiguës, organisation défaillante, confrontations et heurts occasionnels, confrontation de longue durée et actions systématiquement non-éthiques, stratégies équivoques, conflit ouvert et discussion couvertes.

Qu’il s’agisse de conflits d’intérêt, d’idéologie ou de pouvoir, il convient d’agir pour éviter une escalade et une dégradation de la situation avant la fin du mois de Ramadan. L’hostilité ou la colère de la communauté internationale ne mène nulle part. “Ce ne sont ni les brigands ni les incendies qui détruisent le monde, mais la haine, l’hostilité, les petites intrigues…” (Anton Tchekhov).

Heureusement, il existe différentes stratégies de gestion des conflits, qui peuvent toutes, selon les circonstances, être valables, au moins temporairement, sachons raison garder.

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Cheick Modibo Diarra patriote? Hi Hi Hi. ces études ont été financé par le Mali en France. A la fin de ses études, il est partit travailler au USA par cupidité alors que son pays le mali l’attendait. Aujourd’hui le mali regorge de cadres compétents et il affirme qu’il est un patriote et qu’il aime son pays et près à le servir.quelle honte!!!

  2. des partis politiques à Bamako qui torpillent le processus de sortie de crise au Mali doivent être écarté tout simplement, parce qu’ils font parti des ennemis du Mali, et pendant qu’on tarde, les bandits qui occupent le nord de notre pays renforcent leur position et que la tache deviendra de plus en plus improbable.

  3. mardi dernier sur la tres prestigieuse chaine americaine CNN dans l’emission Erin Burnett un reportage a ete fait l’actualite au mali.
    Tres indignant,deplorable et ignoble! La soi disante grande journaliste n’a rien fait que monter une histoire cousu a son gre. dabord elle n’a pas mit pied au mali mais est aller au burkina, ensuite elle est aller dans camps de refugies maliens au burkina, questionat deux etudiants touaregs qui ont laisses entendre qu’ils ont ete chasse de la capital malienne parce qu’il sont touaregs donc obliges de se retrouver dans un camps au burkina…(oh seigneur!); ensuite elle (la journaliste interoge des vieux touaregs entunrbannes qui aussi a leur tour mentent effrontement, ils declarent combattu les islmaiste et sont pres a les combatres. Tout laisse croire que le mali n’est peupleux que de touaregs, les sudistes eux n’existent pas. Pire, les images sont ceux des campements de bellas, ces nomades nordistes. Des images de huttes de pauvretes aabsolut, de vie de sauvages voila que les mericains conaissent desormais du mali.

  4. Le FDR s’acharne trop sur ce Monsieur (CMD) qui est quand meme un grand patriote et n’est cité dans aucune sale affaires de detournement pendant les 20 passés.

    • Il n’a pas de mal à ne pas avoir été impliqué dans des affaires de corruption au cours des 20 dernières années: IL N’ETAIT PAS AUX AFFAIRES! Réflechis un peu à ce que tu écris…

      Par contre, là il est aux affaires depuis quelques mois, et en plus de sa nullité remarquée pour n’avoir rien su faire jusqu’ici pour le pays, il a déjà en quelques mois couvert de sa complicité ou de son silence tous les détournements honteux de sanogo (des milliards volés au pays sous ses yeux, comme les recettes douanières entre autres captées par kati!), les pillages, les enlèvements, les tabassages (dont celui du Président), il a fermé les yeux sur les tortures barbares pratiquées à kati, il continue de fermer les yeux sur prisonniers subitement “disparus”, il a honteusement menti et tenté de berner les Maliens en leur faisant croire qu’une intervention CEDEAO serait à la charge du Mali pour mieux les dissuader, etc, etc, etc…
      Et ça, c’est juste en quelque mois!!!! Si ce faux-jeton n’est pas pourri jusquà la moelle, qu’est ce qu’il te faut???
      Ce n’est pas pour rien que nous n’avons TOUJOURS PAS AVANCE D’UN POUCE!!!!! Et que tout le monde (nous maliens comme à l’extérieur!) que nous disons trop c trop. CMD/Sanogo nous ont fait perdre suffisamment de temps, il faut QU’ILS DEGAGENT SANS DELAI!!!!!

      PS: Je ne suis surtout pas FDR, mais il n’est plus nécessaire que ce bouffon quitte pour le mali se redresse enfin!

  5. Cheick Modibo Diarra et sont gouvernement sont compétents à tous égards car rien ne prouve le contraire en si peu de temps de gouvernance et doivent absolument rester pour chasser les incompétents et détenteurs de faux diplômes qui sont aujourd’hui les acteurs de nos maux aus profits de nos géoliers à travers le monde.
    C’est vrai le bateau va rester intact et malheur aux canards boiteux!
    Un renégat Malien est capable à tout et au point de collaborer avec la CDEAO au détriment des intérêts capitaux de son pays.
    La préuve est là et indéniable par une manoeuvre subtile et porteuse d’un piège c’est à dire nous imposer la réinsertion des fauteurs de trouble limogés ou non à défaut avec leurs collaborations afin d’installer chez nous la base d’une geurre incessante, civile et ethnique par une diplomatie anachronique dctée à la CDEAO par l’extérieur dont les surprises ne vont que crescendo comme un Afghanistan.

  6. COMPTER SUR SOI-MÊME MAIS IL ÉTAIT NÉCESSAIRE DE S’ACCORDER AVEC TOUT LE MONDE ET D’AVANCER ENSEMBLE POUR VAINCRE LE TERRORISME AU NORD MALI

    Bonjour,

    C’est dommage, le comportement de certains Maliens, qui, au lieu d’essayer d’aider à trouver la solution à la crise, contribuent plutôt à l’aggraver.

    Vu la situation dans laquelle était le Mali, il y a cent jours, avec d’UNE PART :

    (1) les forces de défense et sécurité qui n’avaient pas les moyens et qui n’étaient pas motivées pour faire la guerre compte-tenu de la déroute subie et (2) le terrorisme qui prend de l’ampleur au Nord Mali,

    et d’AUTRE PART :

    (1) la proposition de la CEDEAO/UA de négociation dont l’échec générerait une intervention militaire (toujours en attente du feu vert de l’ONU), et (2) le bouillonnement politique au sud Mali sans convergence de points de vue,

    Il fallait bien que le gouvernement de transition du Mali prenne le temps nécessaire pour échanger avec les pays partenaires et amis de cette situation avant de prendre une décision définitive et éclairée qui n’affecte pas que le Mali car une telle décision, compte-tenu du terrorisme, pourrait aussi impacter la région sahel et le monde.

    Aujourd’hui, la position adoptée par le gouvernement de transition au Mali, félicitations pour ce faire, correspond à celle de la communauté internationale à savoir la nécessité de la négociation, et en cas d’échec l’option militaire.

    En mettant en avant les forces de défense et sécurité du Mali, renforcées plus tard par le contingent de la CEDEAO/UA/ONU, le Mali doit maintenant, de façon urgente, mettre en œuvre la solution retenue (négocier avec les communautés) sans tarder et surtout sécuriser les populations Maliennes en attendant la stabilité complète.

    J’ai proposé de faire intervenir les communautés du Mali et les Maliens non terroristes à travers des conférences de compromis étendues à toutes les régions du Mali. Ces dernières doivent être aussi sécurisées.

    Tous les Maliens et toutes les communautés Maliennes doivent aider le gouvernement à la mise en œuvre d’une telle solution au lieu de disperser les énergies, certains à travers des milices qui pourraient être contre-productives (provoquer d’énormes dégâts sans atteindre l’objectif visé) et d’autres à travers des amalgames et des divisions.

    La contribution de tous les Maliens et de toutes les communautés est nécessaire pour mettre fin à cette crise qui mine le Mali et le met au bord de l’implosion.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: Anasser_AgRhissa@yahoo.fr

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