En commune VI du district de Bamako où il ya trois postes à pourvoir, 12 listes sont en compétition pour l’Assemblée nationale. Mais pour les observateurs, trois listes semblent au dessus du lot : Adema-MPR-URD, UMPC-ADP-Maliba et RPM-UDD-Sabati. Les deux premières citées seront au coude à coude le dimanche prochain.
En effet, les élections législatives constituent une étape importante du retour à l’ordre constitutionnel amorcé par notre pays sous l’impulsion des partenaires techniques et financiers. Car, au lendemain du coup d’Etat qui a mis fin au régime d’ATT, presque tous ceux-ci avaient plié bagages et conditionné leur retour au retour à l’ordre constitutionnel.
Pour aider le Mali dans ce sens, ils ont mis en place le PAPEM (Programme d’Appui au Processus Electoral au Mali), un projet qui rassemble la contribution de tous les partenaires techniques et financiers pour appuyer l’organisation des élections au Mali.
En commune VI, pour rappel, il ya trois postes de député à pourvoir pour une commune aussi vaste qui compte plus de 10 gros quartiers. Et 12 listes ont été retenues pour se disputer ces trois places. Des listes parmi lesquelles, trois arrivent en têtes dans les sondages.
L’alliance Adema-MPR-URD : le favori apparent
L’alliance entre l’Adema et le MPR lors des joutes électorales ne date pas d’aujourd’hui en commune VI. Ces deux partis vont ensemble depuis 2004 lors des législatives et des municipales. En 2007, l’Adema avait aussi scellé une alliance avec le MPR pour permettre à leur liste de passer. Et pour ces législatives, l’URD qui constitue la deuxième force politique de la commune VI a décidé d’aller avec l’Adema et le MPR. Et les trois candidats de cette liste ne sont pas à présenter aux populations de cette commune.
D’abord Saoudatou Dembélé, candidate du MPR, député sortant et présidente de la commission lois à l’Assemblée nationale. Cette dame jouit d’une très grande popularité dans sa commune et au niveau de la base de son parti. Elle est connue pour son engagement pour ses semblables. Elle est à l’origine de plusieurs actions tendant à l’épanouissement de la femme et de la jeunesse. Ce qui fait que cette dame dont la porte est constamment ouverte aux populations même à des heures avancées, a beaucoup de chance de voir son mandat renouvelé à l’hémicycle.
Me Demba Traoré, candidat de l’URD n’est pas aussi à présenter. Sa popularité est surtout du coté de la jeunesse et des femmes. Député à l’Assemblée de 2002 à 2007, il devint conseiller municipal depuis 2009. Avant d’être nommé ministre des Maliens de l’extérieur puis de la fonction publique sous la transition.
Plusieurs actions sont à son actif pour les populations de sa commune. Surtout pour les jeunes et les femmes. Et c’est de là qu’il tire sa popularité.
Massitan Keita qui est d’ailleurs la plus méconnue des candidats est l’ex-épouse de l’ex-président de la république par intérim, Dioncounda Traoré. Militante de première heure de l’Adema depuis sa création, elle y a occupé de nombreux postes de responsabilité. Elle a été préférée à d’autres candidats dont le maire de Banankabougou Moustaph Fomba. D’un commerce facile, ceux qui la connaissent témoignent de sa constante disponibilité pour les autres et son engagement pour sa communauté.
Liste UMPC-ADP-Maliba : le facteur Adama Doumbia
La liste UMPC-ADP-Maliba créée à la veille de l’élection présidentielle est composée d’Adama Doumbia, Mohamed Ben Hako et Cheick Hamala Bà. Cette alliance fait partie des favoris selon plusieurs observateurs.
D’abord, à cause des moyens financiers et logistiques dont disposent cette liste durant toute la campagne.
Aussi, pour la simple raison qu’elle compte Adama Doumbia, un homme politique incontournable dans la commune VI durant ces 10 dernières années et dont la popularité est incontestable. En effet, Adama Doumbia, ex-candidat aux primaires à l’Adema-Pasj a finalement claqué la porte de ce parti. Un geste qu’il explique par le fait que le parti de l’abeille solitaire ne ferait plus son affaire.
Elu conseiller municipal sous les couleurs de l’Adema en 2004, il devint le 4ème adjoint au maire de la commune VI avant d’être réélu en 2009 et maintenu au même poste à la mairie. Promoteur d’une agence de voyage et PDG d’une entreprise de BTP, Adama Doumbia est connu pour son engament envers sa communauté.
Il a en effet offert une route bitumée de plusieurs centaines de millions aux populations de Niamakoro, son quartier de résidence. Il est l’auteur de la réfection de la voie passant devant le tribunal de la commune VI et celle passant entre la protection civile et l’Auto-gare de Sogoniko pour plus de 2 millions CFA. S’y ajoutent la réalisation d’un terrain de Basket pour la jeunesse de son quartier pour plusieurs millions, un don de véhicule 4X4 au commissariat de police du 10ème arrondissement, un corbillard à la mosquée de Niamakoro.
En plus de lui, Mohamed Ben Hako, le patron d’une autre agence de voyage dénommée ‘’Go Voyage’’. Une agence qui avait été citée dans la tristement célèbre affaire Air Cocaïne. Cet avion transportant de la drogue qui avait été retrouvé calciné dans le désert malien. Cet homme est peu connu sur le plan politique par les populations de commune VI. Mais, ses moyens financiers lui auront quand même permis de faire l’une des meilleures campagnes en commune VI.
Une liste assez en vue en commune VI est la liste RPM-UDD-Sabati. Et dont les candidats sont Bafotigui Diallo, Moussa Coulibaly et Mahamadou Djikiné . Cependant, à cause de la perte de vitesse du RPM, parti au pouvoir, les chances de cette liste sont un peu réduites car nombreuses sont les populations qui émettent aujourd’hui des doutes sur les capacités de IBK et de sa formation politique à conduire le bateau Mali à bon port.
« Le Mali d’abord, pour l’’honneur du Mali, pour le bonheur des Maliens » sont des slogans qui ne séduisent plus les populations qui en voient plutôt de la poudre aux yeux.
En plus de ce parti, il faut aussi compter la perte en vitesse de l’UDD car le parti de Moussa Balla Keita dont le siège se trouve à Sogoniko était l’une des fortes politiques de la commune VI. Ce parti n’est plus que l’image de lui-même dans cette commune où les militants se comptent du bout des doigts.
Un autre malheur de cette liste est sa présence sur la même liste avec Sabati, cette association religieuse à caractère politique. Les populations voient d’un mauvais œil, la venue des religieux sur le champ politique. Surtout à un moment où le pays vient de sortir d’une crise où les extrémistes religieux ont fait subir toutes sortes de souffrances aux populations du nord du pays.
Georges Diarra