Porté par la plateforme «Sauvons le Mali» et plusieurs associations de jeunes et de femmes, le 3e maire de commune IV est en lice pour la députation de Novembre prochain. Jusqu’ici hésitant à assumer le statut de porte-étendard, Hassane Sidibé, conseiller communal chargé des affaires foncières et président de l’association Coalition Action Vérité (CAV) a fini par céder aux pressions. Il est désormais candidat au nom des jeunes de sa commune.
Incarner une nouvelle personne de député et rajeunir l’Assemblée Nationale du Mali constituent entre autres les motivations du maire pour briguer la députation. M. Sidibé dit vouloir le contraire des députés qui représentent actuellement la commune IV à l’hémicycle : «un député patriote qui interpelle, qui amende et propose des lois pour le développement économique et social des communautés».
Et comme loi, une fois élu député, le maire-candidat envisage de légiférer sur «la réorganisation des Mairies». En effet, selon le candidat, le traitement salarial des maires doit être égal à celui des députés quand on sait qu’il est plus difficile d’être maire que d’être député. Pour rappel, un maire touche approximativement 35.000 f Cfa par mois; ce qui explique en grande partie les spéculations foncières, à ces yeux. A l’hémicycle M Sidibé prévoit également de proposer la relecture de la loi d’assainissement. C’est honteux et inacceptable que des étrangers sous-traitent à des milliards de nos francs notre assainissement alors que les mairies ont une voirie et que des GIE aptes à faire ce travail existent dans nos communes. Persuadé par ailleurs que c’est l’Etat le premier responsable de la spéculation foncière, il prévoit une législation plus répressive de la corruption foncière.
En attendant, il faut d’ores et déjà s’attendre à un choc de titans avec les noms qui circulent dans les coulisses, notamment l’ex ministre Abdrahamane Sylla et Bakary Issa Keïta sous la bannière du RPM, l’ex premier ministre, Moussa Mara, de Yelema, Assétou Sangaré, du PRD, une dissidente de Yelema, AssétouTraoré dite Pithiou, la fille de Dioncouda Traoré et l’ex-leader estudiantin, Mahamane Mariko. Et il serait difficile voire impossible de gagner ces élections sans alliance. Le jeune Maire, M. Sidibé, malgré sa popularité en est conscient. «Beaucoup de propositions sont sur la table, mais pour le moment, rien n’a été arrêté avec qui que ce soit, les discussions continuent», a confié le président de la plateforme Sauvons le Mali.
Il se dit en tout cas prêt voire pressé de connaitre l’issue de ce choc. Tout en souhaitant une campagne apaisée, il s’estime en meilleure posture pour l’emporter avec plus d’une centaine d’associations de femmes et jeunes engagés pour sa cause. Ses espoirs reposent en outre sur les réalisations de sa Plateforme, dont une vingtaine de forages, des formations en activités génératrices de revenus, du travail donnés aux jeunes et le lancement de micro-projets d’assainissement. S’y ajoutent des éclairages publics dans plusieurs quartiers de la commune, l’organisation de cours de vacance et la distribution de kits scolaires aux meilleurs élèves et aux plus démunis. Le maire-candidat à la députation a également fait le don d’un corbillard à la mosquée de Sébénicoro.
Son mandat de maire aura été par ailleurs marqué par une lutte farouche contre la spéculation foncière en Commune IV. Pour rappel, dans un rapport dressé par ses soins, le chargé des affaires foncières a jugé opportun de saisir les autorités judiciaires compétentes par dénonciation. Il avait dénoncé la gestion spécifique des attributions héritées de l’équipe communale précédente sous la direction de Moussa Mara et ses re-attributions irrégulières de centaines de parcelles pour lesquelles les premiers bénéficiaires s’étaient déjà acquittés des frais d’édilité.
Amidou Keita
