2020, année électorale. Pour la course pour être un député à l’Assemblée nationale, ça se bouscule déjà sérieusement dans le landernau politique national. Après plusieurs reports, tout doucement, on s’achemine vers des élections législatives longtemps attendues par le peuple malien, puisque l’actuelle législature n’est plus représentative.
Ainsi, les législatives à venir seront l’occasion véritable de permettre aux partis politiques de mesurer la popularité ou l’encrage de bon nombre de leurs cadres et militants, le rendez-vous d’avril-mai prochain sera, assurément, l’heure de vérité. Du duel mitigé entre le Bloc majoritaire et celui de l’opposition qui a laissé plus d’un sur sa faim, on s’achemine, à coup sûr, vers des élections où, les empoignades seront rudes.
D’ailleurs, sur le terrain, les prémices d’une bataille qui ne sera aisée pour aucune des formations politiques qui ambitionne de remporter le plus grand nombre de députés se voient aisément. Des débauchages, aux descentes de mobilisation et de remobilisation de la base, les ingrédients sont en train d’être réunis pour l’affirmation d’une suprématie.
Au même moment, l’Adema/PASJ, qui ne décolère toujours pas de se repositionner comme la première force politique du pays, mettra tout en œuvre pour retrouver sa vraie place sur l’échiquier politique national. Pour ce qui est du RPM, avec les tractations pour une vraie réconciliation au sein du parti entre les militants (car le feu couve entre des barons de ce parti pour une question de leadership), il va sans dire que si les objectifs de son leader charismatique sont atteints, le parti des tisserands sera une force redoutable dans la conquête de plusieurs circonscriptions électorales surtout que jusqu’ici, ses têtes de proue passent pour des cadres indéboulonnables du régime en place.
L’essai pour rester grand
Toujours dans cette course pour les législatives, qui retiennent les attentions et mobilisent les énergies, il y a des novices, qui ont tout à démontrer. En premier lieu, il y a le MPM de l’honorable Hady Niangadou qui, manifestement surtout que les alliances ne sont plus d’actualité, fera en avril prochain, son baptême de feu en ce qui concerne sa présence en tant que parti politique dans un scrutin d’envergure.
Sans oublier les autres formations politiques qui veulent sortir la tête de l’eau comme les partis PNDS de Ben Kattra ou le FDP-Malikura d’Amadou Thiam. Autrement, tout ce beau monde ne résistera pas à une fusion à l’une ou l’autre des formations politiques plus grandes.
Justement, c’est en cela que la vérité des urnes est capitale pour mieux dessiner la carte politique sous IBK II. Car, sans l’Adema, le RPM et l’URD, pour ne citer que ceux-là dans une compétition électorale, ce serait prétentieux d’affirmer que dans le cœur des Maliens, les deux blocs actuellement représentés à l’Assemblée nationale sont les plus représentatifs. Alors, devant autant de défis d’affirmation, les législatives de 2020 nous diront qui pèse combien.
Mais avant, l’heure est pour les uns, aux stratégies pour démontrer que sans un heureux hasard, on peut être aussi grand pour avoir un maximum d’élus et pour les autres, pour définitivement se réaffirmer politiquement et tourner les regards vers une autre alternance en 2023.
2020 avant 2023
Ce qui est sûr, les prochaines élections législatives ont un grand enjeu pour les partis qui sont absents à l’Assemblée nationale et qui ont besoin de députés pour se faire entendre avant 2023. A ce niveau, au vu de ce qui se dessine, des combinaisons des élus issus de différentes formations politiques pour soutenir une candidature ne sont pas à exclure. Et dans ce méli-mélo, c’est l’opposition radicale qui ne peut compter que sur elle-même, qui a tout à gagner.
De toute façon, les législatives 2020 seront tout sauf une partie de plaisir. Les acteurs politiques en sont conscients et pour la conquête d’un électorat de plus en plus frileux, il n’y a pas de temps à perdre. Alors, à chacun ses armes et son discours. Les urnes sont impatientes de nous dire qui sont les plus convaincants.
Kassoum TOGO