Nombre de citoyens s’attendaient à voir un changement brusque, en ce sens que les partis favorables à l’ancien régime, à l’instar du Pasj et de l’Urd, devraient se retrouver en bas de l’échelle, laissant la place au Rpm et alliés. Or il se trouve que les ambitions du Rpm étaient largement au-dessus de ses moyens.
Rappelons que le parti du tisserand disposait durant les deux dernières législatures, de moins de 20 députés dans son groupe parlementaire et, de nos jours, ce parti s’attend à une quarantaine d’élus à l’issue du second tour des législatives du dimanche 15 décembre dernier.
CHANGEMENT DE L’ORDRE…
L’Adema risque de perdre sa première place au profit du Rpm, qui pourrait quitter sa troisième place et se hisser en tête. L’Urd passerait pour la troisième force politique de l’assemblée nationale. Pour l’heure, il est hasardeux de se prononcer sur la totalité des sièges étant donné qu’il existe de nombreux litiges entre différentes listes dans la plupart des centres urbains, à l’instar de la Commune urbaine de Sikasso où la liste Adema-Codem-Miria était aux prises avec le Rpm et alliés. Ce qui est probant, comme nous l’affirme un baron du Pasj ayant requis l’anonymat, “la ruche risque d’être relégué au deuxième rang de la classe politique eu égard à ce qui se dessine tant au sein du parti que sur l’échiquier politique national”.
En effet, l’Adema et l’Urd, tous membres du Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République (Fdr), pourraient s’allier contre le parti au pouvoir. Et il faut dire que ces deux partis pourraient obtenir une cinquantaine d’élus nationaux, malgré le vœu pieux du Rpm de tabler sur une soixantaine de députés au sortir du second tour des législatives.
Il serait tout de même difficile pour un autre parti politique de se glisser entre les trois forces politiques qui, depuis une décennie, constituent le trio de tête de la classe politique malienne. La nouveauté, c’est que ce serait du moins la première fois que le parti du tisserand, le Rpm, parvient à ravir la vedette à l’Adema-pasj depuis sa création en 2001, du moins si les tendances se confirment.
Siaka BAMBA