Législatives au Mali: vote globalement calme, des incidents dans le nord

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Dans un bureau de vote du quartier de Lafiabougou, à Bamako, ce dimanche 24 novembre 2013. REUTERS
Dans un bureau de vote du quartier de Lafiabougou, à Bamako, ce dimanche 24 novembre 2013.
REUTERS

Au Mali, c’était jour de vote ce dimanche 24 novembre pour le premier tour des élections législatives. Après l’élection du président, il y a trois mois, c’était une étape supplémentaire sur la voie du retour à l’ordre constitutionnel. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes, place maintenant aux opérations de dépouillement. Le scrutin n’a visiblement que peu mobilisé les électeurs maliens. Des incidents ont été signalés dans le nord du pays. 

Les opérations de dépouillement ont commencé dans les quelque 20 000 bureaux de vote sur le territoire national. Les représentants des partis politiques sont présents, les observateurs et agents électoraux également. Cela va durer tardivement cette nuit. On n’aura pas de tendances réelles avant lundi, mais les candidats que RFI a interrogés se disent confiants.

 

 

A Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, c’est sous un soleil de plomb que les électeurs maliens ont commencé à se rendre aux urnes ce dimanche. Dans les bureaux de vote que notre correspondant a visités, il n’y avait pas grand monde. Kati est le siège de l’ex-junte qui n’a plus pignon sur rue. Un début de vote calme et pas d’affluence et toute la journée cela a été la même chose. Même tendance à Bamako, on a même pu remarquer dans certains bureaux de vote qu’il y avait plus d’agents électoraux que d’électeurs, qui n’ont donc pas fait le déplacement. Vers 16H30 TU, à une heure trente de la fermeture des bureaux de vote, on a constaté que certains candidats ont loué des minibus pour conduire les électeurs aux bureaux de vote.

 

 

Des incidents et des manifestations

 

Dans le Nord, la situation a été identique à celle de l’ensemble du pays. Un vote calme à Tombouctou, à Gao. A Kidal, il y a eu quelques incidents. Des manifestants ont empêché le vote dans un quartier, mais tout a été rapidement rétabli. A Talataye, à 180 km à l’est de Gao, il n’y a quasiment pas eu de vote sur 11 000 électeurs. Un millier de personnes ont manifesté dans la ville pour réclamer l’indépendance de la zone, encouragées par des indépendantistes. A peine 4 bulletins de vote ont été mis dans les urnes.

 

 

D’autres incidents ont été relevés au cours de cette journée de vote dans le nord du Mali, notamment dans le cercle de Goundam, au sud de Tombouctou à la frontière mauritanienne, dans la commune d’Ajoulnoub. Sur les 22 bureaux de vote, seulement 4 ont pu ouvrir. Les 18 urnes ont été enlevées par des individus, et selon un membre de la commission locale électorale, ce sont des représentants d’une formation politique qui ont dérobé ces urnes.

 

 

Dans une autre commune de ce cercle, des cartes d’électeurs ont été confisquées par des hommes armés. Enfin, des électeurs de la commune de Gargando, qui se rendaient dans un village pour voter, auraient été maltraités par des soldats maliens.

 

 

Les Kidalois n’ont pas bouder les urnes

L’appel au boycott du MNLA a faisait craindre à beaucoup une abstention record à Kidal or selon le gouverneur de la région et plusieurs habitants, les Kidalois sont allés voter hier. Beaucoup plus que pour la présidentielle. « Il ne faut pas oublier les enjeux claniques dans les élections locales au Nord », assure un bon connaisseur de la zone. Ici « être député c’est une profession »,ajoute-t-il.

 

 

Une profession qui semble séduire les sortants : Hamada ag Bibi, Mohamed ag Intallah, membre du groupe armé HCUA ex-Ansar Dine, mais aussi et surtout lesreprésentants des touaregs Ifoghas qui ont retrouvé dès hier soir leur siège de député à Abeibara et Tinessako, sous les couleurs du parti présidentiel le RPM.

 

 

Dans les deux autres régions du Nord, Gao et Tombouctou, les électeurs ne se sont guère mobilisés. Les réfugiés ne sont pas rentrés massivement et les déplacés ou réfugiés n’ont pas tous effectué le transfert de leur dossier à temps : certains de retour du Burkina n’ont pas pu voter à Gossi ou à Léré.

 

L’autre enseignement de ce premier tour au Nord, c’est l’absence d’incidents majeurs : la présence massive des forces de sécurité a porté ses fruits. A noter cependant le vol d’urnes dans le cercle de Tombouctou et de Goundam. Près de Telemsi, à la frontière mauritanienne, seuls 4 des 22 bureaux de vote ont pu ouvrir.

 

 

A Talataye, dans le cercle d’Ansongo, certains observateurs assurent que les indépendantistes ont empêché le vote dans cette commune nomade.

 

 

Par RFI

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