Législatives au Mali: faible taux de participation

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Une délégation d'observateurs lors du dépouillement dans un bureau de Bamako, le 24 novembre 2013. REUTERS/
Une délégation d’observateurs lors du dépouillement dans un bureau de Bamako, le 24 novembre 2013.
REUTERS/

L’heure est à la compilation et à la centralisation des résultats après le premier tour des élections législatives qui s’est tenu ce dimanche. Dans le Nord quelques incidents isolés, sont signalés. Peu d’incidents, mais peu de monde, aussi, dans les bureaux de vote : le taux de participation s’annonce bien inférieur à celui de la dernière présidentielle. Plus de 6,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes, dans tout le pays. Dans l’ensemble, le vote s’est déroulé dans le calme.

L’heure est donc à présent à la compilation des résultats. La société civile malienne, aidée par la communauté internationale, s’est beaucoup investie dans la surveillance et l’observation de ce scrutin avec pour meilleur allié les SMS des téléphones des milliers d’observateurs qu’elle avait déployés sur le terrain. Dimanche soir, à Bamako, au quartier général de ces observateurs, on se livrait à un minutieux travail de mise en ligne des informations disponibles.

 

 

3 700 observateurs nationaux

Dans une salle, une vingtaine de personnes, chacune à son ordinateur. « Ce sont une vingtaine de jeunes qui sont reliés aux observateurs qui sont sur le terrain, qui remontent donc les données d’observation du scrutin par SMS et l’équipe est chargée de veiller à l’analyse », explique Kevin Adomayakpor, patron de l’ONG One world.

 

 

 

Pour cette expérience inédite, les 3 700 observateurs nationaux ont été déployés du Nord au Sud. C’est le réseau d’observateurs le plus important et probablement le plus efficace pour les législatives maliennes.

 

 

Faible taux de participation et incidents au Nord

 

 

Les dernières nouvelles du terrain ? « La grosse nouvelle, raconte Kevin Adomayakpor, initiateur du projet, c’est que le taux de participation est quand même relativement faible, moins de 30%. On doit aller vers ça. Nous avons reçu les financements de plusieurs partenaires. C’est ça aussi la force de cette initiative. Oxfam s’est beaucoup impliquée, l’Organisation internationale de la francophonie ». Les premières tendances officielles pourraient être obtenues dès ce lundi.

 

 

Deux incidents notables sont aussi à mentionner. D’abord, dans une localité de la région de Tombouctou, Al Jounoub, des urnes ont été volées par des individus voulant empêcher la tenue de l’élection. On ignore encore qui.

 

 

Et puis à Kidal, où des affrontements entre des rebelles touaregs du MNLA et des partisans du candidat RPM, le parti présidentiel, ont fait un blessé. Ce candidat a fait partie du groupe islamiste Ansar Dine. Mais à Al Jounoub comme à Kidal, le vote a finalement pu reprendre.

 

 

 ANALYSE: Louis Michel, chef de la mission d’observation de l’UE

 

A peine les bureaux de vote fermés, Louis Michel, le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, s’est félicité du bon déroulement et de la bonne organisation du scrutin. « J’ai visité personnellement un peu plus de 30 bureaux », raconte-t-il, se félicitant que tout le matériel soit arrivé à temps. « Globalement les bureaux se sont ouverts de manière très précise à 8 heures. Les agents électoraux étaient tous au grand complet. Ce qui m’a frappé aussi, c’est quand même la présence de nombreux délégués de partis. Chaque fois, je demandais s’il y avait des mécontentements ou s’il y avait d’éventuelles plaintes en préparation. Partout on m’a dit“non” », poursuit Louis Michel.

Louis Michel, le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, au bureau de vote de Lafiabougou, à Bamako le 24 novembre 2013.
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Le chef de la mission d’observation de l’Union européenne s’est ainsi réjoui que toute se soit globalement passé dans le calme. Et Louis Michel de noter que « les autorités ont indiscutablement fait des efforts dans la bonne direction » par rapport à la présidentielle. « Il reste sans doute encore certains éléments qu’il faudra parfaire. Mais la première impression que j’ai, c’est positif en terme d’ambiance. »

 

 

Un taux de participation apparemment pas à la hauteur

« Ce qui apparait – ça doit être pris avec les réserves d’usage -, c’est que le taux de participation semble évidemment être assez inférieur comparé au taux de participation qu’on a connu lors de l’élection présidentielle. Maintenant, les deux élections sont d’une nature différente, ce qui peut sans doute partiellement expliquer cela », analyse Louis Michel.

 

 

Et le chef de la mission d’observation de l’Union européenne de poursuivre : « Ce n’est pas une élection qui oppose in fine deux champions ! C’est une élection qui oppose des partis qui sont assez nombreux. C’est une élection qui est beaucoup moins personnalisée, dans la mesure où c’est un scrutin majoritaire deux listes. Toutes ces conclusions là et toutes ces recommandations là, il faudra les tirer quand on aura tous les résultats, quand on aura tous les reports d’observation. Il faut avoir des chiffres beaucoup plus probants, beaucoup plus significatifs pour pouvoir tirer de vraies conclusions à ce propos-là. »

 

Par RFI

 

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