A quelques semaines de la date butoir du dépôt des listes de candidatures pour les élections législatives prévues le 25 novembre, le parti Alliance pour la République (APR) est sur le point de créer la sensation en s’offrant les deux sièges à l’hémicycle du cercle et au-delà.
La liste APR dans le cercle de Goundam doit emporter les deux sièges à pour pourvoir à l’hémicycle à l’issue des législatives de novembre prochain. Ce sont Amadou Touré et Azarok Ag Inaborchad que l’APR a désignés comme porte-étendards dans le cercle de Goundam. Par ce choix, visiblement, le parti du perroquet a décidé de mettre toutes ses chances de son côté. Car, cette liste, de l’avis de tous les observateurs avertis, est imbattable pour plusieurs raisons.
La première chance du parti du perroquet, c’est que les députés sortant du RPM (candidats à leur propre succession), nous l’affirmions récemment dans ces colonnes, ont déçu les populations par leurs conduites. Jamais les populations meurtries de ces contrées ne se sont sentis représentées à l’Assemblée nationale. Oumar Sididjé Traoré et Zilby ont passé le plus clair de leur mandat à ne faire que de la figuration. Comme des mendiants, ils ont rasé les murs de la maison du peuple. Le premier était beaucoup plus intéressé par des marchés que son macaron et son écharpe peuvent lui apporter que les préoccupations de ses mandants. Bien vrai que tout mandat impératif est nul aux termes de la loi fondamental, mais lors des séances de questions d’actualité, ils auraient pu faire semblant de glisser des préoccupations de Goundam. Hélas !
« Comment voulez-vous qu’ils nous défendent quand les intérêts de leurs entreprises ne sont pas défendus. Des gens qui ne viennent pas sur le terrain ne peuvent pas savoir ce qui se passe ici. Les populations meurent et se réduites à l’esclavage par des bandits armés. Nos députés s’en foutent», confie un notable de la ville de Goundam. A cela, ces députés ajoutent leur insolence et leur arrogance à nulle autre pareille. Interpellés sur leur devoir de redevabilité, ils rétorquent en ces termes : « nous sommes les élus de notre poche. On a payé pour être élus ».
La seconde raison de la solidité de la liste APR s’expliquerait par le fait que le parti a repris du poil de la zone depuis que son premier responsable, Oumar Ibrahima Touré, a décidé de prendre les rennes de la section de Goundam. Le parti s’est fortement enraciné dans le cercle, les résultats engrangés aux dernières communales sont éloquents, malgré que toutes les communes n’aient pas pu voter en raison de l’insécurité.
A l’annonce des couleurs de la liste APR, c’est la panique dans les différents états-majors des partis dans le cercle. Cette peur bleue est surtout ressentie par le RPM qui, aux dernières nouvelles, a souhaité faire alliance avec l’APR. Il semblerait que cette option est irrecevable par le parti, car l’APR entend prouver aux yeux du monde que Goundam est bel et bien l’une de ses bases. Cela pour fermer le clapet aux plus sceptiques sur le poids réel du parti sur l’échiquier politique national. Si les couleurs de l’APR attirent beaucoup de cadres du cercle qui souhaiteraient y figurer, les militants de premières heures s’en défendent jalousement.
Pour sûr, Amadou Touré dit Batal et Azarok sont des vieux routiers de la chose politique dans le cercle. Le premier a bâti sa notoriété sur le sens de l’ouverture et de solidarité envers les populations meurtries par une si longue crise. Certainement, les populations vont lui renvoyer l’assesseur en reconnaissance de tous ses bienfaits pour eux. Le second Azarok est très influent dans les milieux nomades du cercle, où il bénéficie d’une notoriété inégalée à ce jour.
Qu’à cela ne tienne, c’est inéluctablement un raz-de-marée électoral que le parti du perroquet s’apprête à réaliser à Goundam.
Faut-il rappeler que ce n’est pas seulement qu’à Goundam que l’APR fait peur. Dans le cercle de Diré, il a présenté une liste conduite par Kalil Touré, maire APR de la commune urbaine. Il règne sur ce cercle sur le plan politique. Il faut ajouter les cercles de Tombouctou et Gourma Rharous, où c’est carrément un tempête électorale que le parti compte réaliser devant des supposés grands partis. Il n’est pas à exclure que le premier responsable en personne descende dans l’arène pour soutenir les différentes listes du parti.
Dieu veille !
Jean JACQUES