À quelques encablures du scrutin législatif, l’atmosphere est à la surchauffe et le mercure politique montre de quelques crans. C’est le cas dans la circonscription électorale de Dioïla où la sortie médiatique très alambiquée du président du Modec en dit long sur l’état d’esprit avec lequel son parti et son camp électoral affrontent le défi de déboulonner le géant député Mamadou Diarassouba. Probablement désaxé par l’audace du Secrétaire général du Rpm de briguer les cinq sièges de sa localité en liste propre, Konimba Sidibé a peut-être opté pour une fuite en avant. On eut dit une contestation avant l’heure voire une posture défaitiste qui cache mal la peur bleue que semble lui inspirer la rude compétition en perspective. Pour lui, en effet, l’argent sera l’acteur le plus déterminant du jeu électoral en cours, allusion faite sans doute à la position de son principal rival, le questeur de l’Assemblée nationale sortante. Si le facteur devrait être aussi prépondérant, c’est que le candidat du Modec devrait se sentir complètement beaucoup cerné qu’on se l’imagine car son propre bastion se trouve dans le collimateur d’un membre de l’actuel gouvernement. Il s’agit du ministre Adama Sangaré. Originaire de la même localité que lui, il n’a point attendu d’atteindre les hauteurs actuelles pour s’imposer et conquérir l’empathie des siens par des réalisations publiques dignes de reconnaissance. Or l’intéressé semble s’être donné pour défi d’écraser le MODEC a plate couture sur ses platebandes en creusant l’écart au profit du RPM tout au moins dans les mêmes proportions que 2013 lorsque distançait Konimba Sidibé était distancé de 8 000 voix alors que les memes adversaires n’étaient guère financièrement aussi nanti qu’aujourd’hui.
Idem pour le député Diarassouba, qui n’a lâché d’un pied son fief électoral tout au long de son mandat actuel. Comme quoi, l’argent pourrait avoir déjà joué un rôle à travers les investissements antérieurs qui supportent l’audace de compter sur ses forces propres ainsi que l’espoir de plier le match dès le premier tour.
A KEÏTA