Echec et incertitude, c’est le constat qui se dégage suite aux législatives dernières. Le peu d’engouement du peuple pour ce scrutin est un véritable revers pour le processus démocratique.
Avec la crise qu’a connue le pays, nombre d’observateurs pensaient qu’une prise de conscience générale allait s’installer et que les Maliens allaient épouser la citoyenneté.
Le score fleuve qui a conduit à l’élection du président IBK, a été vu comme un déclic pour que le pays sorte définitivement d’un faible taux de participation. Mais, au sortir des deux tours des législatives, force est de constater que les Maliens, dans leur écrasante majorité, ont boudé les urnes. Ce qui nous amène à faire des analyses et commentaires sur le sens et la portée du changement prôné tout au long de la période de crise et de la compagne électorale.
Dans la foulée, on doit se demander si toutefois le slogan de changement n’était pas utilisé comme pour faire la propagande. Sinon, le peuple lui-même n’a pas pu donner un contenu à l’acte. En témoigne son refus d’accomplir son devoir civique. Car, le vote par essence permet au peuple de choisir les hommes et les femmes qui auront la lourde mission de répondre à ses aspirations profondes.
En tout cas, le taux d’abstention nous a fait remarquer que la majorité de nos compatriotes a une sorte de dégoût pour la chose politique. D’abord, il a fait que les partis politiques nombreux qu’ils soient, n’ont pas de projets de société mobilisateurs. Mieux, s’ils en ont, ces projets sont méconnus du citoyen.
En clair, le travail pédagogique qui devrait être mené en amont, n’a pas été fait au sein des états-majors des partis politiques. Conséquence : les Maliens ne savent plus qui est qui, qui fait quoi et sur qui il faut compter pour gérer la cité et les affaires du pays. En d’autres termes, les élections législatives ont été sans doute un rendez-vous manqué pour le peuple qui a tant clamé le changement.
En réalité, il devrait se l’approprier afin de sanctionner ou opérer une véritable rupture en optant pour des hommes et femmes dignes de confiance. Que ce soit le peuple ou les acteurs politiques, chacun a trahi à sa manière. Pour le premier, il n’a pas été vigilant, tandis que pour le deuxième, il a préféré nouer des alliances contre-nature et des marchandages pour avoir le pouvoir.
Triste pour un pays qui a fait ses preuves et dont sa démocratie était citée en exemple.
Soufi MAHAMANE