Les élections législatives qui se profilent à l’horizon seront, à plusieurs égards, différentes de toutes celles que le Mali démocratique a connues. Elles se dérouleront suite au coup d’Etat militaire qui a été l’opportunité pour une frange importante de la société de désavouer la classe politique, estimant qu’elle n’a pas été suffisamment responsable pendant la période démocratique qui a précédé le coup d’Etat du 22 mars.
Dans la perspective de ces élections, la plupart des partis et candidats, cherche à nouer des alliances électorales avec le RPM, parti de l’actuel président de la République. Objectif visé : avoir le maximum de députés. On se rappelle qu’IBK a été élu sur la base de qualités individuelles. Il n’est pas sûr que tous les candidats du parti du tisserand bénéficient des mêmes atouts. Les élections législatives étant des élections de proximité, la tâche ne sera pas facile.
Les élections législatives sont dites de proximité et mettent en avant la qualité personnelle du candidat. Pourtant, sans moyens financiers, il n’y a pas, dit-on, d’élections. Cependant, cette année, ce critère risque de ne pas peser dans la balance. Une exigence de la nouvelle donne politique ; car, l’effondrement de l’appareil de l’Etat avec toutes les conséquences qu’on connaît, a révélé pas mal de choses sur le fonctionnement de notre démocratie. Le Malien, longtemps désabusé par les hommes politiques, se laissera-t-il encore berner pendant les campagnes pour ces législatives ? Tout l’enjeu de ce scrutin se trouve dans la réponse à cette question.
Dores et déjà, on peut dire que beaucoup de choses a changé et c’est en cela qu’il faut peut être salué le coup d’Etat du 22 mars 2013 qui a permis de lever le voile sur pas mal de situation demeurée longtemps cachée aux yeux du citoyen lambda. Aujourd’hui, les paroles flatteuses, le jeu de l’argent ne se sont plus des critères essentielles pour gagner des élections au Mali. Les présidentielles l’ont révélé. Et c’est la principale particularité des élections législatives de novembre 2O13.
La ruée des partis et candidats vers les listes RPM pourrait être de nature à permettre au parti présidentiel de réunir la majorité parlementaire qui lui permettrait, en fait, de diriger le pays avec le minimum d’adversité. En effet, le RPM, depuis l’élection de son président comme président de la République, travaille à constituer une majorité confortable qui faciliterait la tâche au président IBK. Mais, ne nous trompons pas ! L’évocation du seul nom d’IBK ou l’étiquette « allié du RPM » ne suffira pas à gagner la confiance de l’électeur. Il faudra être un homme de confiance jouissant d’une bonne moralité et être capable d’apporter des réponses aux nombreuses préoccupations de ses populations. C’est vrai que le jeu d’alliances et la stratégie politique élaborée par les partis politiques à la veille des élections, n’obéissent pas à ce critère – et c’est dommage – Mais, il est important que le changement prôné et voulu par les nombreux Maliens, se réalise enfin à l’issue de ce processus électoral. L’hémicycle doit refléter ce changement.
Youma