Le premier tour des élections législatives est prévu pour le 24 novembre 2013 au Mali. Un scrutin ultra-important qui permettra à notre pays de sortir définitivement de la crise sociopolitique. Le rôle de l’Assemblée nationale n’est pas moindre dans cet exercice. Et pourtant, au sein de la population tout comme chez certains candidats, on constate la méconnaissance de fonction (rôle) des députés. « On parle de tout sauf les fonctions réelles des parlementaires », dénonce un ancien parlementaire qui trouve que cette situation est souvent profitable à beaucoup de candidats. « Ils se profitent de cette méconnaissance des populations pour s’attribuer les fonctions des élus communaux. Sinon comment peut-on imaginer dans le discours d’un candidat à la législative, la construction des salles de classe, l’aménagement des routes, électrification du quartier », s’interroge-t-il.
Un député pour beaucoup de Maliens peut tout faire, il a un pouvoir illimité. Un exemple parmi tant d’autres, « Un député peut tout faire à mon avis. Après le président ? c’est le député qui vient, donc il a le pouvoir de tout faire pour le développement la circonscription qui l’a fait élire. Il peut construire des écoles, amener de l’électricité dans sa commune, et beaucoup d’autres », pense Awa Diarra, une ménagère.
Bandiougou Soumaoro, candidat du parti pour l’action civique et patriotique (PACP) aux législatives du 24 novembre, reconnait que les populations font la confusion entre la fonction du député avec celle du maire. « Ce dernier a le devoir de développer sa commune en faisant des réalisations dans ce sens. Contrairement à ce que beaucoup pensent, le pouvoir du député se limite en votant les lois et en contrôlant les actions de l’Etat et plus de cela il est intermédiaire entre la base le sommet. Un député n’a pas le même pouvoir qu’un maire. Le maire a l’obligation de développer sa commune par des actes concrets, comme la construction des écoles, des hôpitaux, aménagement des routes… Quant à un député, il est là pour voter et élaborer les projets de loi concernant la Nation et de contrôler les actions de l’Etat. En plus de ces 2 fonctions principales, il est l’intermédiaire entre le peuple et le sommet ».
« Un député n’est pas élu pour défendre les actions du président de la République, il doit s’opposer à celui-ci quand son action va à l’encontre de la population qui l’a élu. Ce qui est regrettable, c’est que des candidats continuent à faire les mêmes erreurs que par le passé en se posant en soutien inconditionnel aux actions du président. C’est ce soutien des députés qui a conduit le pays droit au mur », prévient Oumar Traoré, militant d’une association de défense de la démocratie.
Youssouf Coulibaly