À deux mois ou presque des élections législatives, l’heure n’est pas à la sérénité dans la plupart des états-majors des partis politiques. Si certains pensent à la rudesse de la campagne avec les forces en présence sur les listes adverses, d’autres, très nombreux, doivent gérer une période de tempête. Ils doivent passer le temps pour calmer les frondes et les déceptions de militants après les positionnements fâcheux sur les listes de candidature.
Que c’est dur pour les partis politiques de confectionner les listes pour les législatives 2020. Avoir à rassembler un tas de paperasse pour les candidats repartis dans tous les 703 communes du Mali est un travail laborieux. Dans la cour de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), on voit la peine qu’éprouvent bon nombres de partis et d’alliances de partis pour déposer les dossiers. Ils sont nombreux à parachever dans les coulisses du bureau de dépôt, le travail commencé à la maison depuis des jours. L’Adema-PASJ qui s’autoproclame la plus grande formation politique du Mali n’a pu s’en sortir indemne. Selon des sources proches de la CENI, il n’a pu déposer qu’un dossier complet. Plusieurs pièces manquent encore au dossier et le RPM, forte des dispositions du code électoral, travaille aussi pour changer les positions de certains candidats sur la liste dans le délai imparti. Beaucoup de formations politiques semblent faire du remplissage dans plusieurs circonscriptions électorales pour sauver la face.
Frustrations et contestations
Si les difficultés liées à la confection des dossiers de candidature sont l’une des causes du retard accusé par les formations politiques pour le dépôt, il y a aussi que le retard participe d’une stratégie classique de ceux-ci pour empêcher les démissions et les contestations des personnes déçues par les mauvais positionnements et leurs accueils par des listes adverses. C’est d’ailleurs ce qui explique l’omerta entretenu autour de la liste RPM. Jusque-là, beaucoup de candidats cherchent vainement à connaître leurs positions sur la liste RPM mais ils n’y arrivent pas. À Bamako, tout comme à l’intérieur, les premières contestations contre la liste Adema ont commencé à naître et il faut s’attendre à d’autres mouvements d’humeur ailleurs une fois que les positionnements seront sus. À la coalition EPM déjà des ministres du gouvernement seraient allés au siège de la coalition pour exiger le positionnement de leur mentor sur la liste. Bien qu’en froid avec le bureau politique du RPM pour avoir été nommé dans le gouvernement, leur positionnement calmerait mieux les émois que celui de certains personnages invétérés du pouvoir IBK.
En attendant, les positionnements révèlent que la transhumance politique est un mal congénital des hommes politiques maliens. En trois élections législatives, plusieurs candidats ont été candidat sur beaucoup de liste.
Jean Pierre James