C’est à la faveur d’une conférence de presse tenue le samedi dernier au Restaurant la Gamelle que le Secrétaire Général de la Convention pour la Renaissance (C.R-FASO-GNETAGA), Ousmane Ndiaye s’est prononcé sur la crédibilité et la transparence des élections générales de 2012 au Mali. Selon lui, les prochaines échéances électorales connaîtront des équations à plusieurs inconnus. Pour la bonne raison que le vote de la reforme constitutionnelle et la mise en place de la CENI a été un fiasco. Mais aussi, que le fichier électoral pour les élections et le référendum ne seront pas au nom du peuple.
«La composition de la CENI n’enchante pas ! Le fichier électoral ne sera pas fiable afin que les élections soient crédibles ».
C’est en ces termes que le secrétaire général de la C.R-FASO GNETAGA, Ousmane Ndiaye s’inquiète par rapport à l’organisation des élections libres et transparentes en 2012 dans notre pays. Avant d’ajouter : « nous sommes à une phase cruciale de la démocratie au Mali. Et si l’élection est mal organisée, il y a un risque de soulèvement ».
Le message du secrétaire général de la Convention pour la Renaissance est clair : la précipitation de la reforme constitutionnelle est un acte politique irréfléchi aux conséquences graves.
La tension est dans l’air
Pour le parti, c’est la volonté d’un homme et les intérêts d’un bord politiques qui priment sur l’intérêt des maliens et la République. D’où le lieu pour la formation politique de s’opposer vivement à toute reforme de la constitution de notre pays sans concertation suffisante du peuple malien, de la classe politique et de la société politique. « La dilapidation du dénier public a été le sport favori des gouvernements d’ATT. La reforme constitutionnelle entre dans ce cadre. S’il faut organiser les reformes et la révision du fichier quel crédibilité accorder aux élections générales de 2102 ? », indique monsieur Ndiaye.
Pour lui, les élections ne sont pas l’apanage d’un clan. Mais de tout le peuple. D’où, le lieu pour lui de marteler que la population doit se donner les moyens pour des élections crédibles et transparentes.
Ainsi, il déclare : « quand le fichier électoral n’est pas bon, il n’y a pas d’élection crédible. Autrement dit, on ne peut pas faire du bien sur du mauvais ». Avant de signaler : « le président de la République et le gouvernement mettent en danger les prochains scrutins par l’absence d’un fichier électoral sérieux et fiable ».
Dans ces conditions, argue-t-il, le risque d’une fraude massive est importante et ses conséquences, à savoir, la contestation des résultats. Il déplore : « cela risque d’affaiblir l’ensemble des institutions de la République à l’issue des élections de 2012. Mais nous savons déjà que jouer avec le feu est une habitude de nos autorités ».
Avant d’exiger du gouvernement de mettre en place dans les plus brefs délais un fichier électoral à jour et complet avant les élections de 2012.
En dehors des politiques, il faut un cadre élargi pour soigner le fichier électoral.
Le secrétaire général de la CR-FASO GNETAGA estime que la composition de la CENI ne reflète nullement l’ensemble des partis politiques hormis ceux affiliés au Président de la République et à ses amis. «Les décisions prises par une telle instance partisane ne peuvent être que partiales et seront inévitablement contestées », averti-t-il. Mais il sollicite une refonte et un élargissement de la CENI avant les élections pour inclure les formations politiques qui ne font pas partie de la mouvance présidentielle.
Pour cette raison, la population est interpellée en vue de trouver des solutions. Bien plus, la stabilité du pays dépendant d’une élection libre, transparente et propre, il importe de renforcer l’Etat de droit et consolider les acquis du 26 mars.
Vers le naufrage
Force est de reconnaître que de grave menaces planent sur l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles en 2012.
La problématique de ces élections reste la question du fichier électoral qui suscite des controverses. Pour preuve que la crédibilité de toute élection se joue sur l’authenticité du fichier électoral.
C’est pourquoi la C.R-FASO GNETAGA pour accompagner le processus électoral lève un coin de voile sur la crédibilité des élections générales de 2012 dans notre pays : « il y a 2 ans le président ATT promettait de supprimer ce fichier électoral. Et avec la révision, il ne sera pas crédible encore moins fiable », précise le secrétaire général du parti. Avant de lancer un vibrant appel au peuple.
A travers son message, la Convention pour la Renaissance invite à veiller au grain des opérations de révision des listes électorales. Tout en mobilisant les populations autour des actions de suivi et de surveillance du processus électoral.
En clair, les responsables de la C.R-FASO GNETAGA ne croient pas en l’avenir pour des élections crédibles. Pour eux, en tout état de cause, pas question de soutenir la prolongation des mandats.
Pour toutes ces raisons, le secrétaire général du parti, Ousmane Ndiaye lance un appel : « devant les enjeux de ces échéances électorales qui menacent, dangereusement, la paix sociale qui fait la fierté de notre pays, il appartient à tous et à toute de se mobiliser et conjuguer les efforts pour exiger la mise en place d’un fichier fiable pour une élection saine crédible et transparente ».
Jean pierre James