Élection 2012 : Controverse autour du couplage de la présidentielle et le référendum

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Un consensus de la classe politique est requis pour dégager une option définitive sur la question d’intérêt national. Au fur et à mesure que se rapproche l’échéance du 29 avril fixée pour les élections présidentielles, l’équation semble davantage se compliquer pour le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités, eu égard aux énormes difficultés auxquelles il se bute actuellement dans l’accomplissement de la mission. L’obstination de ce département  à organiser à tout prix les présidentielles du 29 avril contraste nettement avec son incapacité technique à tenir le pari à cette échéance. Outre le fait que le processus d’impression des bulletins de vote n’a pas encore commencé au Mali, leur convoyage risque de connaître un sérieux retard par rapport au calendrier électoral déjà érodé dans son exécution. Face à toutes ces difficultés d’ordre matériel, le débat sur le couplage du premier tour de  l’élection  présidentielle et le référendum  semble revenir à la surface.        

Pendant que le président de la république maintient toujours l’option de coupler la présidentielle, plusieurs acteurs politiques penchent en faveur du découplage du premier tour de la présidentielle et du référendum, renforcés dans leur conviction par les réalités du temps et du terrain. Avec cette tendance, la présidentielle posera des problèmes dans son organisation. Compte tenue des difficultés que connaît maintenant la révision des listes électorales, du nombre des présidentiables qui se multiplie et du dispositif à mettre en place. D’où l’inquiétude des acteurs politiques de coupler le premier tour de la présidentielle au référendum. Une approche mal perçue par d’autres acteurs politiques qui craignent le fait qu’ATT ne soit pas maître du jeu. Mais surtout, craint les jours à venir pour  notre pays.

Pour les analystes de la scène politique, le couplage du référendum et de la présidentielle est une stratégie pour  ATT  d’influencer sur le choix de son successeur. Avec cette méthode, le danger est imminent que les maliens choisissent le futur président sur la base d’une campagne piloter de bout en bout par ATT.  Avec le couplage du référendum au premier tour de la présidentielle, c’est sans nul doute qu’ATT veut avoir une main mise sur les choses pour se garantir un lendemain meilleur et se garer des mouches. Surtout que les consignes de l’homme pour le référendum seront appliquées à la lettre et par conséquent brouilleront les cartes des candidats à l’élection présidentielle. D’autant que ces derniers seront happés par l’instrument de guerre électorale de Sa Majesté.

 

Le département de  l’Administration d’accord, mais…     

 

Sans le dire ouvertement, le ministère de l’Administration territoriale, déjà prise dans l’engrenage du défi de la révision des listes électorales dont elle éprouve des difficultés à opérer un travail judicieux, n’écarte pas l’hypothèse du découplage. Selon certaines indiscrétions, déjà, la DGE et la CENI avouent leur incapacité technique de coupler la présidentielle et le référendum. Il est grand temps que le ministre Kafougouna fixe l’opinion sur cette situation. Dans un cas comme dans l’autre, le département de l’Administration territoriale, la DGE et la CENI se trouvent devant un sérieux dilemme : soit elles prennent  l’option du découplage qui nécessitera des moyens financiers supplémentaires tout en acceptant l’opprobre que renvoient leurs propres contradictions, soit elles tiennent au couplage de la présidentielle et du référendum  avec le risque de déboucher sur des conflits post électoraux que requièrent des scrutins bâclés.

Face à cette situation, de nombreuses voix se font de plus en plus entendre pour exiger du département de l’Administration le réaménagement du calendrier de la révision du fichier  électoral aux fins de son adaptation par rapport aux difficultés  du terrain. Vu l’enjeu que représente toute modification du calendrier électoral, d’aucuns pensent qu’un consensus est impératif au niveau de la classe politique appelée à se concerter sur cette matière avec ces trois structures de sorte à étouffer dans l’œuf toute velléité de contestation. Quant aux opérateurs politiques, ils attendent que le département, la DGE et la CENI leur apporte tous les éléments techniques nécessaires pour une meilleure appréciation quant à l’opportunité du couplage de la présidentielle au référendum d’avril prochain.

 

 Jean pierre James

 

 


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