Dioncounda Traoré, le Fdr, le Haut Conseil Islamique de Mahmoud Dicko, des partis politiques et organisations de la société civile, la Cedeao, l’Ua, l’Ue, l’Onu, l’Algérie, la Russie, la Chine, le Japon…tous ligués derrière l’Administration Obama, sont sortis victorieux de la 67e édition de la grande messe de l’Onu. C’est un éclatant triomphe mais…il y’a un « mais ».
Il y a deux façons d’envisager le traitement de la crise au nord du Mali. Libérer cette zone par les armes (on ne négocie pas avec ceux qui l’occupent) et négocier à tout prix. Pour les tenants de la première vision, l’intégrité et la laïcité ne sont pas négociables. Mais pour les second, les Touaregs ont droit à réclamer l’indépendance. Blaise Compaoré vient de l’exprimer clairement sur France 24. Là, il s’est offusqué du fait que certains Maliens (oui certains) sont choqués par la demande de l’indépendance de l’Azawad. Blaise les a fustigé en déclarent que les Quebequois (Canada) demandent eux aussi l’indépendance, mais qu’on les attaquait pas pour cela. Que la corse (île au sud de la France) demandait elle aussi l’indépendance et l’on n’attaquait pas les corses pour cela. Alors, pourquoi attaquer le Mnla ? Comme ATT et A.O. Konaré, Dioncounda Traoré est lui aussi sur cette position. Et c’est pour cela qu’il a tenue à dire à la face du monde dans son discours du 22 septembre : Mon premier choix, c’est le dialogue et la négociation, mon deuxième choix est le dialogue et la négociation et mon troisième choix est le dialogue et la négociation. Du reste, son ami Blaise l’a sommé publiquement, lors de la même intervention, de hâter la mise en place de la Commission nationale de négociation (Cnn).
« Extrême prudence »
Les pro-négociations ne disent jamais sur quoi il faut négocier, mais ils ne ratent aucune occasion pour fustiger l’autre camp, taxé de va-en-guerre. Et usent de plusieurs arguments. Par exemple, lors du sommet, le Sg Ban Ki-moon a expliqué que ne pas recourir à la négociation équivaudrait à ouvrir la boite à Pandore (Pandora’s box, en anglais). Il a affirmé que vouloir libérer le nord par les armes aurait des conséquences incommensurables. Donc, il recommande une « extrême vigilance ». Son patron américain a alors enfoncé le clou en lançant à CMD dans la salle : négociez et surtout organisez vite les élections. Obama a réaffirmé sa position, à savoir qu’il n’y avait pas de gouvernement au Mali (d’où le « il n’y a pas de leader au Mali » du petit balafon B. Compaoré) et sans élection, le Dieu Obama va fermer toutes les voies du ciel vers le Mali. Le « il n’y a personne à Bamako » veut dire aussi la junte est toujours vivante. D’où cette digression acerbe de Youssouf Bamba, le 17 septembre dernier dans les enceintes des Nations-Unies, concernant l’intervention de la Cedeao au Mali. L’ambassadeur de la Côte d’Ivoire avait soutenu « qu’il fallait éradiquer l’armée malienne avant toute intervention ». Il a ajouté qu’il fallait faire la même chose avec « la minorité bruyante » parmi les politiciens et la société civile.
L’on est sorti du 67e sommet de l’Onu avec un seul résultat tangible. : Qu’un émissaire spécial serait nommé pour le Sahel. C’est-à-dire rien. CMD s’est époumoné pour décrire les calvaires des citoyens qui croupissent sous les bottes de l’arbitraire au nord et demandé une intervention armée immédiate pour les sortir des griffes du démon. Le « machin » (nom donné à l’Onu par Charles des Gaules par mépris) est resté inerte comme la bête immonde. C’est une vraie victoire pour l’Administration Obama et ses larbins au Mali. Cependant, une fine fissure (qui ira grandissant à n’en pas douter) commence a se montrer. Abdou Diouf, président de la République puis Sg de la francophonie, avait toujours campé dans le giron de ceux qui ont poussé de toute leur force le Mali dans les bras de la négociation dans le dossier Touareg, la grand Abdou a changé casaque. Définitivement convaincu par le plaidoyer de Cheik Modibo Diarra, il vient d’affirmer qu’il fallait changer une méthode qui ne change pas. D’autres pourront changer d’avis aussi. Même au sein de la Cedeao aujourd’hui, la belle unanimité a vécu. Blaise, Alassane et surtout Alpha Condé (l’homme que ATT a installé dans la fraude et dans le sang) n’aurons jamais pour le Mali mais Macky Sall le foutanké a le cœur qui bat désormais pour le Mali. Dioncounda ne changera pas, lui non plus, mais il ne pèse plus grand-chose ceux qui l’on imposé. Le « il n’y a pas de leader à Bamako » de Blaise, c’est pour lui et ça dénote une grande et définitive déception. A savoir que Blaise lui-même risque d’être mis sur la touche avec l’arrivée de l’émissaire spécial pour le Sahel. Le plus fort est que les Maliens, las d’attendre une aide qui ne viendra pas, prendront conscience de la grande triche. On trompe un peuple…
Amadou Tall
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