Le secteur privé dans les consultations présidentielles : La faute du Président Dioncounda Traoré

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S’est-on attaché aux petits pas du Pr Dioncounda Traoré lors de ses dernières consultations tout azimut ? Ses contacts, semble-t-il, resteront dans le domaine du fantasme, nous assure-t-on du côté du monde des affaires.

Le président malien de la transition Dioncounda Traoré. AFP

L’originalité de ces entretiens cousus avec le Président Dioncounda Traoré a abouti à des commentaires réservés qui  nous viennent du 1er vice-président du patronat malien, Mamadou Sinsi Coulibaly, qui est par ailleurs le vice-président du syndicat des professionnels des affaires. M. Coulibaly est aussi connu pour être le patron du groupe « Radio Klédu ». Il a une carte de visite, et sa pratique du monde des affaires peut lui « amener le sifflet à la bouche ». C’est un homme qui a une réputation de discrétion et d’efficacité qui a souvent su l’élever au-dessus des situations naturelles. Lors de sa conférence de presse, il est revenu sur le rôle du secteur privé qui, jusqu’ici,  a su observer « une stricte neutralité entre les différents protagonistes sur la crise actuelle ». Le problème, dit-il, c’est une marginalisation en cours et relayée par ce fait du jour d’une absence de solennité lors des entretiens avec le Président de la République par intérim, et sans témoin.

Une décadence tranquille ?  

La multiplication des initiatives de rencontres était pour éviter justement une spirale de mécontentements. Hélas, si cela avait été, le Pr Dioncounda Traoré aurait vu ses conclusions confortées, voire amplifiées. Peut-on vraiment rendre compte sans la logique des tenants du monde des affaires économico-financières ? Dioncounda Traoré avait ouvert grands les volets de la maison Mali. Et voilà qu’on nous dit que le monde des affaires est resté claquemuré, en quelque sorte. Dioncounda Traoré, si fier par ailleurs de ses prérogatives qui le remettaient une seconde fois en selle, n’a pas daigné consacrer quelques minutes à son secteur privé. C’est un écho qui va troubler la quiétude de tous ces entendus. Pourquoi un tel autisme ? Voulait-il se limiter aux questions institutionnelles ? S’il y a une chance quelconque de redémarrer notre chantier communautaire affaibli depuis les événements du 22 mars dernier, pouvait-on choisir plus mauvaise pente ? On va dire que le successeur à cette Présidence de la République par intérim ne va pas sans complexes. Il aurait pu opter pour un retour du parler vrai. Avec le monde des affaires, comment le futur gouvernement va-t-il conserver la définition de sa politique fiscale ? Et aura-t-il un droit d’inventaire à faire ? Pour se restructurer, ce monde des affaires est en mesure de reconstruction, voire de refondation, nous dit-on. Déjà, Mamadou Sinsi Coulibaly soulignait qu’il n’avait-il pas donné des gages aux gouvernants actuels dans la passe difficile où l’on s’en sort par nos propres moyens. Le couac révélé par M. Coulibaly va-t-il donner lieu à des commentaires sur une sortie de fin d’état de grâce pour la transition qui vient juste de démarrer ? Si l’oreille présidentielle de Dioncounda Traoré n’a pas écouté, elle sera sans vision et sans consistance. Ou bien sera-t-elle déjà une oreille sur laquelle tout passe ? Se définir par rapport à son secteur privé, c’est aussi prendre des parts de marchés. Pour « mordre » sur le tissu social, l’idéal serait d’y être déjà implanté pour connaître les erreurs à ne pas commettre quand on cherche à s’y implanter. Comment le Mali pourra-t-il autrement retrouver sa place sur la scène des affaires communautaires ? Gageons sur le pragmatisme et l’art de la négociation où l’on s’écoute l’un l’autre. C’est à cette seule condition qu’on pourra dire qu’on est dans un Etat stratège.

S.Koné

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3 COMMENTAIRES

  1. N’importe quoi ce article. Aucune corrélation avec la situation actuelle. Ce n’est pas le secteur privé qui fera la guerre. Ce même secteur privé a bien profité du système qui nous a conduit à ce cancer. Qu’ils se taisent et attendent qu’on mette les structures en place, ensuite on s’occupera de leur sors. Ils ont tout bénéficié, même ce qui n’est pas conforme à la loi. Qu’ils la ferment comme ça.

  2. Le secteur privé est membre des groupements politiques et de la société civile. A ce stade, vous allez dire qu’il n’a pas convoqué les chasseurs.

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