Le Secrétaire Général de la section de Gao, Ibrahim Kantao : «A Gao, l’URD ne conclura aucune alliance électoraliste avec l’ADEMA»

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Le nouveau Secrétaire Général de la section URD de Gao, Ibrahim Abba Kantao, ne souhaite plus collaborer avec le parti du président de l’Assemble nationale, Dioncounda Traoré, l’ADEMA-PASJ, qu’il a quitté en 2007 du fait d’une divergence de vue lors de l’élection présidentielle qui a vu le président ATT accéder au pouvoir. Il a été soutenu à l’époque, par une coalition de partis politiques, dont faisait partie l’ADEMA-PASJ.

Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Ibrahim Kantao nous livre les raisons de ce désamour envers le PASJ. Selon le Secrétaire de la section URD de Gao, l’ADEMA est un parti qui ne roule pas sur les principes fondateurs d’un parti politique. Et pour cause, explique-t-il, «l’ADEMA a décidé de soutenir en 2007, lors de l’élection présidentielle, un candidat indépendant, au détriment d’un militant du parti. Pourtant, selon les textes du parti, pour être candidat du parti, il faut  avoir  milité dans le parti pendant au moins 3 ans.» Il croit savoir qu’à l’ADEMA on aime fermer les yeux sur les textes du parti et faire les choses dans l’à peu près. C’est pourquoi, selon lui, le parti a toujours eu des problèmes face aux grands enjeux politiques. Conséquence, Ibrahim Kantao et les siens ont décidé d’aller aux élections avec un candidat issu de leurs rangs. La suite, on la connaît. Ils avaient été exclus du parti que, par la suite, certains ont réintégré. Dès lors, lui a souhaité s’écarter de la scène politique jusqu’à courant 2010, date à laquelle il a décidé d’apporter son soutien à Soumaïla Cissé. Il a estimé qu’il ne pouvait réintégrer les structures de l’ADEMA.

Mais Ibrahim Kantao ne compte pas être un militant indiscipliné. Au cas où le bureau politique national de l’URD décidait de conclure une quelque alliance avec le parti de l’Abeille, il se plierait volontiers à la décision. Cependant, il a décidé de ne pas être acteur de cette alliance.

Qu’est-ce qui a donc motivé sa décision de se replonger dans la scène politique? En réponse à cette question, il indique que lorsqu’il a vu le score du parti de Soumaïla Cissé au cours des élections communales de 2009 (seulement 2 conseillers communaux dans la commune urbaine de Gao), il s”est dit qu’un parti qui ambitionnait de conquérir le pouvoir ne pouvait se contenter d’un tel résultat électoral. C’est pourquoi, en février 2011, lorsque les militants de l’URD à Gao ont décidé de placer leur confiance en lui, en le propulsant à la tête de leur section, il s’est fixé comme défi de faire mieux. Il est convaincu que cela passe par le renforcement du parti à la base. C’est la raison pour laquelle, depuis cette date, il a instruit aux militants de Gao de s’y atteler. A ses dires, chaque trimestre, ils font le point du nombre de militants nouveaux qui ont adhéré. 

Et déjà, selon les informations que nous avons reçues de la Cité des Askia, le parti de la Poignée de main se consolide de jour en jour, avec de nouvelles adhésions. Ces adhérents viennent de plusieurs formations politiques, et non des moindres. Les adhésions ont été enregistrées dans les communes de Gao, de Sonni et de Gouzerey. Pour le Secrétaire général, l’objectif de cette stratégie est que l’URD devienne la première force politique à Gao. En touts cas, c’est le sens de tout son combat. «Une chose est sûre, l’URD sera la première force politique dans le cercle de Gao au cours des prochaines élections», a-t-il précisé sereinement, avant lancer un appel à ses militants pour qu’ils serrent les rangs pour affronter les élections générales de 2012.
                                             
   Youssouf Diallo

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