Le Secrétaire général du parti SADI hier face à la presse :ATT a eu une gestion catastrophique du pays”

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Pour les premiers responsables du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) ne sont pas passé par quatre chemins pour dénoncer la gestion du président ATT après 9ans au pouvoir. Selon le Secrétaire général du parti, l’honorable Oumar Mariko, ” cette gestion est simplement catastrophique et le parti SADI n’en est pas du tout content “. Ces propos ont été tenus par le 9 ème vice-président de l’Assemblée nationale hier mercredi 20 avril 2011 avril 2011, à la faveur d’une conférence de presse animée au siège de la Radio Kayira.

La rencontre se situait dans le cadre des explications relative à l’éclatement du groupe parlementaire PARENA-SADI mais aussi à la non participation du parti SADI au gouvernement Mariam Kaïdama Sidibé.

Dans son introduction, le Secrétaire politique chargé de la communication du parti, Mohamed Ag Akeratane, a déclaré que le parti SADI a des engagements avec les travailleurs, les paysans en général et ceux dépossédés de leurs terres dans la zone Office du Niger en particulier, avec les chômeurs et diplômés sans emploi, un engagement avec les travailleurs compressés de Huicoma, de la CMDT, des travailleurs des mines, des rapatriés, des étudiants, etc afin que leurs intérêts soient pris en compte dans la gestion des affaires publiques. Le parti a un engagement envers les peuples africains en lutte pour leur liberté comme ceux de la Libye, de la Côte d’Ivoire, de Tunisie, d’Egypte, pour la défense de leurs intérêts aux antipodes “des positions néolibérales agressives et dominatrices”. Ces principes, a-t-il expliqué, ont été à la base de l’option claire pour animer l’opposition parlementaire, avec le PARENA, à travers la constitution du groupe parlementaire PARENA-SADI.

Il a rappelé que la déclaration du 24 septembre 2007 signée par les 9 députés de ce groupe, affirme le ton oppositionnel de proximité avec le bas peuple est clairement affirmé. ” Cette déclaration est l’occasion pour nous de prendre date avec l’histoire à travers le rappel d’un certain nombre d’engagements que nous avons pris vis-à-vis de notre peuple. L’engagement mère consiste pour nous à assurer dans cet hémicycle la représentation de notre peuple et de tout notre peuple comme il est dit dans la Constitution. A cet effet, nous serons les porte-parole de tous les segments de notre société, victimes, à quelque titre que ce soit, d’arbitraire ou d’abus d’où que cela vienne “, y lit-on.

Pour le Secrétaire général de SADI, l’honorable Oumar Mariko, il y a eu quelques difficultés dans la collaboration avec le PARENA. «Au moment où nous venions, par trois fois, sur leur demande, au siège du PARENA pour essayer de ficeler quelque chose, les premiers responsables de ce parti couraient vers le siège de l’ADEMA pour y négocier une fusion…». Pour Dr Mariko, de la manière dont le parti de Tiébilé Dramé n’est pas arrivé à conclure la fusion avec l’ADEMA, il ne pouvait pas accepter d’entrer au Gouvernement. Un Gouvernement, a-t-il souligné, dont la gestion des affaires publiques laisse à désirer. «La gestion du pays par ATT est simplement catastrophique à tous les niveaux, et nous ne sommes pas contents avec ces méthodes», a-t-il martelé.

Il s’est référé à la loi, notamment la loi n°00047 du 13 juillet 2000 portant statut des partis politiques de l’opposition, qui dispose en ses articles 4 et 5 qu’«il est reconnu à tout parti ou coalition de partis politiques, le droit à l’opposition. Ce droit s’exerce aussi bien au sein qu’en dehors du parlement. Toutefois, tout parti politique appartenant à l’opposition peut participer à la formation du gouvernement ou soutenir l’action gouvernementale. Dans ces cas, il perd d’office sa qualité de parti de l’opposition». Et M Mariko d’argumenter qu’ à partir du moment où le PARENA est entré au Gouvernement (alors que SADI s’assume au sein de l’opposition), c’est la loi qui dissout de facto le groupe parlementaire PARENA-SADI .

Or, et l’article 3 de la même loi et les textes régissant le fonctionnement de l’Assemblée nationale disposent que l’opposition est politiquement reconnue, juridiquement protégée et sa présence doit figurer dans la composition du bureau de l’Hémicycle. Ce qui fait que le 9 ème vice-président de l’Assemblée nationale (il le demeure) estime qu’avec ses 4 députés, le parti SADI va continuer à faire entendre sa voix, vaille que vaille, à Bagadadji. Il n’a donc pas démissionné (n’a pas remis les clés de son bureau ou de son véhicule de 9 ème vice-président de l’institution parlementaire nationale) de son poste de membre du bureau de l’Hémicycle. C’est au bureau de l’Assemblée nationale de tirer toutes les conséquences de l’éclatement du groupe parlementaire PARENA-SADI et prendre les décisions qui s’imposent. Même s’il faut, selon les textes, 5 députés pour former un groupe parlementaire, les députés SADI comptent exister comme «non inscrits» et défendre contre les 143 députés de la nouvelle majorité(dont le RPM et le PARENA) les intérêts du peuple. Et Oumar Mariko d’expliquer qu’ il ne regrette pas cette collaboration avec le parti du Bélier blanc. Au contraire, il regrette de devoir se séparer d’une formation politique qui a donné à l’Hémicycle des cadres de valeur comme l’honorable Konimba Sidibé, Me Amidou Diabaté, Bréhima Béridogo avec lesquels les prises de positions du courant de l’opposition ont été vaillamment défendues à la Représentation nationale.

Il a également dénoncé la corruption, la gabégie, la non prise en compte des intérêts des Maliens expulsés avec ATT.

Le président Cheick Oumar Sissoko dit non aux réformes constitutionnelles

Au cours de son intervention lors de cette conférence de presse, le président du parti SADI, l’ancien ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, a dénoncé le cafouillage qui caractérise l’action gouvernementale. Pour lui, la sacro-sainte priorité du Gouvernement Cissé Mariam Kaïdama Sidibé est et reste la préparation et l’organisation efficaces des élections générales de 2012 dans les meilleures conditions de transparence. «Nous ne sommes pas d’accord avec les réformes constitutionnelles à entreprendre maintenant. Il n’ya plus de temps pour cela; il n’y pas d’argent à gaspiller non plus pour cela. Il faut concentrer toutes nos énergies rien que sur les élections à venir», a-t-il martelé. Comme pour dire que «qui trop embrasse mal étreint», le président de SADI a mis en garde sur à propos des nombreuses malversations et les mauvaises intentions qui se cachent derrière cette volonté de vouloir faire beaucoup de choses en si pêu de temps nous séparant de 2012. «C’est quand on se rend compte, presqu’à la fin du parcours, qu’on n’a rien fait de véritablement consistant dans l’interêt du peuple qu’on commence à paniquer en voulant toucher à tout», a laissé entendre un haut cadre du parti SADI à la fin de la conférence.

Le président du parti n’a pas manqué de dénoncer la manière cavalière avec laquelle les DAF viennent d’être limogés par le président ATT. Il faut, a-t-il indiqué, respecter la dignité et la moralité des fonctionnaires de l’Etat. «Je ne dis pas que les DAF sont saints; mais il faut savoir que ce sont des fonctionnaires qui travaillent sous les instructions des ministres. Souvent, ceux-ci ne sont pas étrangers à leurs malversations… Et pourquoi, c’est après 9 ans (sur les 10) de gestion des affaires qu’on finit par donner du spectacle, un véritable coup médiatique pour pas grand’chose. Vous verrez ces DAF ou du moins plusieurs d’entre eux revenir au sein des départements mais alors sous les ordres de celui qui livre le spectacle. N’est-ce pas alors un désir de reprendre tout l’appareil financier de l’Etat en main? Nous avons beaucoup de choses à dire sur la gouvernance d’ATT. Nous nous retenons simplement pour permettre au pays de continuer sereinement sa marche sans accroc majeur. Je promets le grand déballage dès le 9 juin 2012», a-t-il déclaré. Il a toutefois commenté à sa manière le récent prix Kéba Mbaye remis à ATT.

Bruno D SEGBEDJI

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