Deux jours après la sortie médiatique du professeur Sidi Danioko contre Dioncounda Traoré et le comité exécutif de l’Adéma, les commentaires vont bon train dans les milieux politiques. L’ex-baron du parti, qui dénonce la culture de la médiocrité par le président Dioncounda, estime que depuis 2 ans beaucoup de PV de réunions des structures sont parvenus au CE. Mais jamais de PV de présentation du bilan financier des dernières élections. Car, martèle l’ex-baron du parti, « ils se sont partagés les millions collectés. Toutes choses qui, selon lui, expliquent le mauvais résultat. Au CE Adéma on se refuse à s’attarder sur ces déclarations, expliquant qu’il s’agit d’allégations mensongères de la part d’un homme dont la femme est reconnue coupable de violation des textes du parti. Confrontation.
« Il est aisé de constater la déviation et l’affaissement moral qui ont atteint le fond en Commune IV. Je comprends peu Dioncounda qui est cependant l’une des éminences grises les plus remarquables de notre génération, mais qui étale sur le plan des relations sociales une incurie affligeante. Ce qui est dommage pour quelqu’un qu’un destin national peut appeler au chevet des malheurs, de toutes les familles… »
C’est en ces termes que l’ex-baron de l’Adéma-PASJ a chargé le CE et son président Dioncounda Traoré dans une contribution publiée par « L’Indépendant » dans sa livraison n°2602 du lundi 25 octobre dernier. « Le parti Adéma est en passe devenir le havre où viennent trouver refuse ceux qui trainent derrière eux des casseroles et ont maille à partir avec la République » avait martelé le Pr. Sidi Danioko. Qui invite à ses ex-camardes à « devenir les gardiens du Temple, les dépositaires de l’idéal de plus en plus menacé par les affaires par les ambitions ».
L’ex-baron, dont la femme Nia Dansira a été proposée à l’exclusion pour non respect de la consigne de vote du parti pendant les dernières élections communales, demande à Dioncounda de « réfléchir avant de signer quoi que ce soit ». Avant de déclarer : « de 1997 à nos jours, rares sont les responsables qui n’ont jamais posé un acte contre les décisions et textes du parti, à commencer par le président lui-même à l’Assemblée nationale ».
Mais qui Dioncounda protège-t-il ? s’interroge M. Danioko. « Des responsables de qualité médiocres en proie à une addiction irréversible à l’éthylisme, qui perpétuent toujours les réunions avec pugilats », répond-il. Ajoutant que depuis deux ans, beaucoup de PV (procès-verbaux) de réunions des structures sont parvenus au Comité exécutif, mais jamais de PV de présentation du bilan financier des dernières élections. Car, martèle l’ex-baron du parti, « ils se sont partagés les millions collectés. Toutes choses qui selon lui, expliquent le mauvais résultat ». « L’impunité est assurée en leur faveur, mais se sont les élus que l’ont radie. Quelle injustice ! » s’exclame le professeur à la retraite.
« C’est du mensonge ! »
Parlant d’Ali Nouhoun Diallo, qui rêve d’une « réunification de la grande famille Adéma », l’ex-baron est formel. A l’endroit de l’ex-président de l’Assemblée nationale, qu’il plait à surnommé son « petit camarade Nord-malien », il lui explique que « le rêve ne suffit pas, il faut des actes ».
Deux jours après cette sortie médiatique, les commentaires vont bon train dans les milieux politiques. Si certains ex-militants Adéma, aujourd’hui transfuges au RPM ou à l’URD estiment que le sieur Danioko a touché du doigt une plaie qui gangrène l’ex-parti au pouvoir, mais au Comité exécutif on semble accorder peu d’importance à ces révélations.
Joint par nos soins, le secrétaire à la communication, Mamoutou Thiam, du parti banalise la situation. Et explique qu’il s’agit explique s’agit mensonge qui ne dit pas son nom. « On ne sait pas d’où il tire ses informations. Ces allégations sont sans fondement et relèvent de la volonté d’un homme dont l’objectif est tout simplement de nuire à la bonne marche de notre parti. En la matière les textes sont très clairs : tout militant qui pose des actes contraires au règlement est sanctionné. Et tout militant qui mène la campagne contre un candidat du parti démocratiquement choisi est traduit devant le conseil de discipline pour exclusion. Bref, les prétendues révélations du sieur Danioko ne nous divertissent point et ne retiennent pas notre attention ».
Issa Fakaba Sissoko