Le schéma d’une démocratie consensuelle se dessine au Mali : Quand l’histoire donne raison à ATT

9

Le mot consensus a encore refait surface dans le jargon politique au Mali, sept ans seulement après sa mise entre parenthèses,  à la suite de l’ignoble coup d’Etat perpétré par une junte militaire en complicité avec certains hommes politiques avides de pouvoirs. Amadou Toumani Touré, ATT, considéré comme le précurseur de la gestion consensuelle au Mali, a été voué aux gémonies par ses détracteurs qui ont qualifié son mode de gestion de véritable partage de gâteaux. Aujourd’hui, face au blocage généralisé, le consensus semble faire l’unanimité au sein de la classe politique. ATT avait donc raison.

 

Le Mali va renouer avec la démocratie consensuelle, avec à la clé l’implication de tous les acteurs sociopolitiques dans la gestion des affaires publiques. En d’autres termes, l’on s’achemine vers la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, pour non seulement  juguler la crise multidimensionnelle, mais aussi et surtout, procéder aux différentes réformes indispensables pour un véritable ancrage démocratique et une amorce de développement. C’est ainsi, que la majorité, l’opposition et la société civile vont accorder leurs violons,  face à la crise multidimensionnelle et aux différentes réformes en cours, pour aller vers le consensus. Elles semblent trouver au consensus l’une des alternatives crédibles pour sauver le bateau Mali en détresse depuis 2013. Par cette unanimité, le consensus  semble renaitre de ses cendres après avoir été vilipendé et piétiné. Son précurseur, ATT, a été qualifié d’apatride ayant livré le pays aux brigands et autres fossoyeurs de la République.

Le temps semble être le meilleur juge, sinon  qui pouvait imaginer, il y a sept ans qu’on allait prôner le consensus après l’avoir dénoncé ? L’histoire vient de donner raison à l’ancien Président Amadou Toumani Touré qui a cru jusqu’à sa chute à cette recette politique qu’est le consensus, pour sortir le Mali de l’ornière. ATT était convaincu que seule la gestion consensuelle pouvait sortir le Mali de la crise. C’est pourquoi, il a fait

de ce concept son crédo. Pour lui, l’un  des  idéaux politiques pour un pays en construction est le consensus  qui n’est nullement une invite autour du plat pour le festin de la République.  Le consensus est sans nul doute ce qu’il faut pour relever le Mali qui s’est effondré à la suite du coup d’Etat du 22 mars 2012 et dont l’une des conséquences a été l’invasion du pays par une horde des groupes djihado-indépendan

tistes. Il a manqué au nouveau Président fraichement élu en 2013, ce reflexe et cette vision politique que le Mali post-coup d’Etat avait besoin de tous ses fils pour le tenir débout. IBK, après sa brillante élection, aurait dû prolonger la transition pour maintenir le tempo et poursuivre sans grand chamboulement l’œuvre de réconciliation et de reconstruction  entamée par son prédécesseur Dioncounda Traoré. Mais, au lieu de cela, il a cédé à la  pression de son entourage et s’est laissé guider par son instinct grégaire et revanchard en jetant l’anathème sur tout ce que son prédécesseur avait fait. Aujourd’hui, c’est dos au mur qu’il accepte le principe du consensus et avec lui la quasi totalité de la classe politique et de la société civile. Tard vaut mieux que jamais. Donc, il revient à IBK de donner un contenu à la démocratie consensuelle, à la lumière de toutes les leçons tirées dans la gestion des affaires publiques sous ATT.

Youssouf Sissoko

Commentaires via Facebook :

9 COMMENTAIRES

  1. ATT, cette calamité pour le Mali. L’Etat a cessé d’exister après ce clown tragique.

    • Si ATT est une calamite pour le Mali alors que penses-tu des partis politiques qui ont gouverne avec lui en lui donnant des ministres et qui etait le president de l’Assemblee Nationale a cette epoque: ADEMA, RPM, URD,CNID, FARE, etc.?

  2. Pourquoi AMADOU TOUMANI TOURÉ est parti à la suite d’un coup d’État après une rébellion appuyée par les jihadistes qu’ il a entretenus,si le consensus qu’ il a prôné était meilleur?
    Le consensus à la AMADOU TOUMANI TOURÉ est incontestablement nuisible à la stabilité à long terme de notre pays.
    IL PRONE UNE INJUSTICE CRIARDE ET UNE CORRUPTION EFFRÉNÉE.
    Cela ne veut pas dire qu’ il faut éviter le consensus politique pour apaiser la situation politique du pays afin d’avancer vite dans la résolution des différents problèmes de notre pays.
    Il nous faut un consensus différent de celui d’AMADOU TOUMANI TOURÉ.
    ATT a prôné un consensus autour des partis politiques afin de stabiliser son régime par rapport à celui D’ALPHA OUMAR KONARE qui était confronté à des insurgés,au lieu des adversaires politiques car ils agissaient pour le faire partir.
    Le consensus qu’ on veut actuellement pour notre pays doit être autour des grandes réformes que notre pays a besoin pour asseoir sa démocratie.
    Ça veut dire qu’ après un consensus autour des grandes réformes,un gouvernement d’union nationale est formé pour les exécuter.
    Les meilleures compétences des différents partis et associations concernés forment le gouvernement.
    Ce gouvernement sera jugé sur l’exécution de ces grandes réformes adoptées.
    Les partis politiques qui étaient autour d’ATT n’ont rien exigé,lui aussi n’a pas posé de conditions pour travailler avec un parti politique.
    En ne posant pas de condition ne serait ce que de bonne gouvernance ,on permet le partage de gâteaux expliquant l’échec du consensus ATT.
    D’autres pays de part le monde ont connu des consensus réussis car basés sur des principes favorisant la satisfaction de L’INTÉRÊT GÉNÉRAL .
    Le consensus ATT doit être honni et surtout ne doit pas être pris comme exemple au risque de connaître la même fin.
    Le consensus qui doit être prôné est basé principalement sur :
    1-la mise en place des structures favorisant une organisation sincère et transparente des élections.
    2-la mise en place des structures favorisant une bonne gouvernance notamment et surtout l’indépendance de la justice et de l’administration générale.
    3-Une réforme profonde des structures chargées de la sécurité nationale afin de mettre nos soldats dans les meilleures conditions de se battre valablement.
    4-Enfin et surtout le renforcement du rôle du vérificateur général lui permettant d’ester en justice sans l’autorisation du président de la république.
    Un gouvernement d’union nationale sans un consensus autour de ces principes équivaut à dupliquer celui d’AMADOU TOUMANI TOURÉ.
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE !
    La lutte continue .

  3. LE régime de ATT c’était catastrophe dans tous les domaines, si on est d’autre pays ATT son pied dans le bureau de juge, mais c’est le MALI non .

  4. Ne dit-on pas que “la répétition est pédagogique”? C’est, en vertu de cette morale sociale que je réchauffe cet excellent article qui rappelle, si besoin est, que ATT ne fut pas, loin s’en faut, le bon exemple de gestionnaire de la “chose étatique” et que son fumeux mode consensuel de gestion du pouvoir est une vraie arnaque; lisez et commentez l’article intitulé « ATT : Retour triomphal d’un saltimbanque » par Diala Thiény Konaté ; MaliActu du 27 Déc 2017.

    “Amadou Toumani Touré, ATT, est enfin parmi nous, depuis le dimanche, 24 décembre 2017. De nombreux Bamakois lui ont réservé un accueil des plus chaleureux. Si IBK n’était pas présent sur le tarmac de l’aéroport de Bamako-Sénou, il y était largement représenté par le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga et de nombreux ministres, ainsi que des responsables des Institutions de la République.
    Ainsi donc ATT est revenu au pays, après cinq longues années d’absence d’un « exil arrangé » mais non volontaire comme le disent certains. A quelques jours du nouvel an et, surtout, à quelques encablures d’éventuelles élections présidentielles, c’est Ibrahim Boubacar Keita qui tirera le meilleur profit de ce retour que les partisans de l’ancien Président n’ont cessé de réclamer depuis des années. « Il faut le dire », ce retour n’aurait jamais été possible sans l’aval du locataire de Koulouba. C’est donc à lui que tout le mérite revient. Et les inconditionnels d’ATT le lui reconnaissent déjà.
    ATT revient et retrouve un Mali toujours mal. La crise sécuritaire, dont certains le tiennent pour responsable, à cause d’une gestion calamiteuse du retour des ex-combattants de Mouamar Kadhafi, est toujours présente et s’est installée de façon endémique jusque dans sa Mopti natale. L’armée malienne, les FAMA, ne fuit plus devant l’ennemi mais peine à pacifier le pays, même s’il est vrai que les moyens qui sont mis à sa disposition ne sont pas toujours suffisants. La corruption dont il a largement contribué à l’expansion effrénée a investi toutes les sphères de la vie sociale. L’école est au plus mal et les Maliens sont plus indisciplinés que jamais. L’autorité de l’État est dans la fange à tel point que des voix s’élèvent pour la libération de l’homme qui a causé sa perte en mars 2012 : Amadou Aya Sanogo.
    Pourtant que d’espoir Amadou Toumani Touré aura suscité en accédant au pouvoir en 2002. Les Maliens avaient alors encore en mémoire l’homme de mars 1991, celui qui avait mis fin à 23 années d’errance, de privations de liberté et de pouvoir personnel. On pensait qu’il redonnerait espoir aux Maliens déçus par « l’ère démocratique » et le pouvoir corrompu de l’ADEMA et de ses alliés. Au lieu de quoi, l’homme s’est révélé être un fin tacticien qui a parfaitement lu et compris ce qui se cachait au fond de ceux qui ont combattu Moussa Traoré : tous nourrissaient l’ambition d’accéder à une parcelle du pouvoir pour s’enrichir au plus vite. Pour être sûr de rempiler pour un second mandat, ATT a laissé faire et a abandonné le Mali aux mains des prédateurs les plus impitoyables de son histoire. Ce fut même un blanc-seing qu’il leur accorda lorsqu’il déclara, sur l’ORTM, qu’il n’humilierait aucun chef de famille ayant détourné l’argent public en le mettant en prison.
    En ouvrant les caisses du Trésor public aux prédateurs invétérés, ATT a tué toute velléité d’opposition politique. Même Oumar Mariko s’est fait piéger en acceptant les largesses de son ancien compagnon de la Transition. Et le monde entier n’y vit que du feu. Le Mali, à cause du fameux « consensus », était encensé de partout et loué pour sa démocratie originale où aucune voix divergente ne se faisait entendre. « ATT, on mourra pour toi ! », scandait le peuple des enfants aux passages de celui qui n’aura été qu’un vrai saltimbanque. Mais c’était le Président que le Mali politique d’alors méritait. Celui qui se rit de tout et slalome remarquablement sur la fibre du Sanankunya, et surtout laisse tous se faire les poches. Soumaïla Cissé à la tête de la Commission de l’UEMOA et le tour était joué. Il aura fallu le retour au Mali des apatrides du MLNA et de leurs alliés terroristes pour découvrir ATT : un Président qui, pendant 10 ans, comme Alpha Oumar Konaré, a abandonné l’armée malienne dans la décrépitude la plus totale, une armée de fils de chefs qui vont fuir comme des lapins apeurés devant l’avancée de ceux que la mort elle-même craint.
    C’est donc cet homme humilié et banni qui rentre à la maison Maliba. Il faut espérer qu’il saura, comme son prédécesseur AOK, se faire « tout petit » d’autant plus que son ami Amadou Aya Sanogo se morfond en prison et compte sur les femmes des bourreaux de Kati pour l’en sortir. Et cela, IBK lui en serait reconnaissant lui qui n’a qu’une seule idée en tête : triompher une fois de plus de son « frère ennemi» Soumaïla Cissé. Il n’y a sans doute aucune crainte de ce côte car ATT a la ruse des Peuls du Macina. 5 années d’exil et les balles sifflantes des hommes de Sanogo lui auront suffi pour se faire à l’idée que le pouvoir n’est pas toujours cette grande farce qu’il aura jouée pendant 10 ans. Ou presque. Pourvu que Djibrill Tall et ses amis ne viennent pas lui créer des problèmes.”

    Sincèrement

  5. dans ce pays, att, alpha n’auront jamais raison, sauf pour les idiots.
    ceux par qui le mal est venu sont adulés dans le pays des borgnes. extraordinaire, non!

Comments are closed.