Le RPM implose en Commune II : Le Dircab de l’Assemblée et la DFM de Tréta se disputent le leadership

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QG RPM
Le QG du RPM (photo L’Essor)

Le Rassemblement pour le Mali (RPM) est au bord de l’implosion en Commune II. Deux tendances se livrent une lutte sans merci pour le contrôle du parti présidentiel dans la commune des fondateurs de Bamako. Chacune des deux tendances revendique la légitimité. D’un côté, un bureau a été mis en place, le samedi 22 août au siège de la section, à l’Hippodrome. Il est dirigé par Mamadou Diallo, Directeur de cabinet du Président de l’Assemblée nationale. De l’autre, un autre bureau a été installé une semaine après, le dimanche 30 août, au Foyer des jeunes de Quinzambougou. Il est dirigé par Mme Sissao Yakaré Tounkara, la DFM du puissant ministre du Développement Rural, Bocari Tréta. 

A moins de deux mois des élections municipales et régionales, annoncées pour le 25 octobre prochain, rien ne va plus entre les militants du parti du Tisserand en Commune II. La raison: une querelle de leadership, avec en toile de fond l’élaboration des listes électorales pour les communales et l’élection du Maire du District de Bamako.

Le dimanche 30 août dernier, 8 Secrétaires généraux de Sous-sections sur les douze de la Commune II ont dénoncé «le fiasco de la Conférence de Section du samedi 22 août», qui a donné naissance au bureau dirigé par Mamadou Diallo, ancien Maire de la Commune II et actuel Directeur de cabinet du Président de l’Assemblée nationale.

Résultat: une Conférence extraordinaire a été convoquée par ces Sous-sections  au Foyer des jeunes de Quinzanbougou, pour élire un nouveau bureau de 111 membres avec à sa tête Mme Sissao Yakaré Tounkara, DFM du ministère du Développement Rural, réputée être une proche de Tréta.

En effet, dans une correspondance, en date du 27 Août 2015, adressée au Bureau politique national du RPM, les Secrétaires généraux des sous-sections contestataires ont vigoureusement manifesté leur désapprobation par rapport à la Conférence tenue le samedi 22 août.

Il s’agit notamment de Modibo Traoré de Médina-Coura, Seydou Ouologuème de l’Hippodrome, Macki Doumbia de Niaréla, Djibril Konaté de Missira, Métaga Coulibaly de Bougouba-Moussablentou, Mme Sissao de la Zone Industrielle, Toumani Sidibé de TSF et Zoumana Touré de Bagadadji.

Dans cette correspondance, les responsables de ces sous-sections se disent «frustrés et choqués face au mauvais déroulement de la Conférence de renouvellement du bureau du samedi 22 Août 2015» et font «le constat de l’échec, tout en déplorant la mauvaise organisation de ladite Conférence». Conférence élective qui était supervisée par le Secrétaire politique du RPM, Nancoma Kéita.

Les contestataires, notamment, Dembo Dabo, de la sous-section de l’Hippodrome, reprochent au superviseur d’avoir fermé les yeux sur de nombreuses irrégularités et mis en place le bureau contesté. Ils déplorent également le manque de vigilance et même l’absence de la délégation du BPN.

Ils ont également pointé du doigt l’insuffisance et l’absence de mesures de sécurité sur les lieux, les menaces d’attaques et la violation de l’intégrité physique et morale de certaines personnalités du camp opposé, le manque de consensus, jusqu’au bout, sur le choix des postes et des personnes pour les occuper, les mélanges de modes d’élection (consensus et vote), qui n’avaient pas été définis au préalable par les superviseurs.

Face à ce constat, Mme Sissao Yakaré Tounkara, suivie par de nombreux militants et les 8 Secrétaires généraux, a quitté la salle, refusant ainsi de cautionner ce que les contestataires ont appelé «l’attitude complice et révoltante de Nancoma Kéita». C’est après leur départ de la salle que le bureau dirigé par Mamadou Diallo a été mis en place, déclenchant ainsi la guerre.

En effet, les protestataires se sont mobilisés dans la commune pour se donner, selon eux, une majorité, laquelle a convoqué une Conférence extraordinaire, conformément aux textes du parti, toujours selon eux. C’est ainsi que, le dimanche 30 août, ils ont envahi le Foyer des jeunes de Quinzambougou et mis en place une nouvelle structure, qu’ils considèrent comme légale et légitime.

Celle-là est désormais dirigée par Mme Sissao Yakaré Tounkara. Le bureau comprend 111 membres, une Commission de discipline de 15 membres et une Commission aux comptes de 9 membres.

Joint au téléphone, le Secrétaire général de la section contestée, Mamadou Diallo, estime que le bureau mis en place par l’autre tendance est illégal et irrégulièrement convoqué. Selon lui, ni le BPN, ni aucune autre instance du parti n’a été déléguée pour superviser la mise en place de ce bureau illégitime.

«Les membres de ce bureau étaient dans la salle. Ils ont été battus et c’est bien après qu’ils sont allés comploter pour installer un bureau parallèle, qui n’a aucune légitimité», a déclaré Mamadou Diallo.

Ce qui est sûr, c’est que le parti au pouvoir est en train d’imploser un peu partout dans le pays, à la faveur du renouvellement de ses organes de bases. A suivre.

Youssouf Diallo

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