Le RPM et les législatives : Le grand malaise !

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IBK est candidat à la présidentielle de 2018
Le BE du RPM (photo archives)

Le parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM) est secoué par une crise dans plusieurs localités du pays liée au choix des hommes pour les élections législatives prochaines. De Kéniéba à Kolokani, en passant par Koutiala, Sikasso, Ségou, Commune III, le RPM risque gros.

 

Les élections législatives s’annoncent très difficile pour le Rassemblement pour le Mali, du moins de l’avis des observateurs de la scène politique. La raison principale: le choix des candidats pour les législatives prochaines dont le premier tour est prévu en novembre prochain. Ce processus a sérieusement affecté l’unité du parti présidentiel déjà dans plusieurs localités : Kéniéba, Kolokani, Ségou, Koutiala et Sikasso.

Cercle de Kéniéba

A Kéniéba, l’honorable Aïssata Haïdara et Idrissa Bah, 3è adjoint au maire, ont ainsi fait défection et posé leurs valises à l’Asma/CFP de Soumeylou Boubèye Maïga, escomptant être sur la liste de cette formation pour les consultations de novembre prochain. Boubacar Balla Sissoko, cet autre député RPM, lui, scrute toujours un bon point de chute. Ce revirement, selon les militants du parti, s’explique par le fait que les tisserands  ont porté leur choix sur Cissé Fodé Touré (RPM) et Mamadou Lamine Diallo de l’Adema/PASJ pour briguer les deux postes de députés alors que les parlementaires Aïssata Haïdara et Boubacar Balla Sissoko espéraient sur un second mandat. Les démissionnaires avancent des démarches d’exclusion et de clanisme qui ont prévalu lors des primaires des législatives au sein de la section du parti. En effet, ils ont adressé leurs lettres de démission au secrétaire général de la section RPM de Kéniéba le 10 septembre 2018 après la conférence de désignation tenue le 8 septembre dernier. Et pourtant aux primaires, il y avait trois candidatures en lice. Il s’agit des honorables Boubacar Balla Sissoko, Cissé Fodé Touré et Aïssata Haïdara. A l’issu du vote, Fodé Touré est arrivée premier avec 34 voix alors que Bakary B. Sissoko obtient 22 voix et Aïssata Haïdara 5 voix et un bulletin nul.  Le nombre d’inscrit était 62 délégués.

Même si l’honorable Boubacar Balla Sissoko n’a pas obtenu la majorité des délégués aux primaires, son électorat n’est pas à négliger. Enseignant de profession, le député Sissoko dispose d’une machine électorale et d’un ancrage social certain dans le cercle. Il sera un adversaire redoutable surtout si elle fait bon ménage avec la Codem ou l’URD dans la zone.

Sikasso…

Dans le cercle de Sikasso, c’est le même constat. Hormis l’honorable Salia Togola, aucun député élu sous les couleurs du parti n’est avec le RPM. En plus de M. Togola, le Tisserand a porté son choix sur Mamadou Tangara, l’ancien maire de la Commune urbaine de Sikasso, Awa Traoré et Mari Sylla. Les honorables Rokia Traoré, Seydou Traoré, Yacouba Michel Koné et Guédiouma Sanogo n’ont pas pu renouveler leur confiance à la base. “Nous avons toujours dit qu’il faut mettre les hommes qui incarnent les valeurs d’intégrité et de probité morale aux postes clés du bureau. Mais malheureusement, ces postes ont été occupés par des hommes qui n’incarnent pas ces valeurs”, a commenté l’honorable Guédiouma Sanogo.

Aux dernières nouvelles, cette lice du RPM Sikasso sous la conduite de l’ancien maire Mamadou Tangara aurait été invalidée par le BPN du RPM qui projette une nouvelle conférence d’investiture. Une décision qui vient davantage aggraver la crise au sein de cette section.  Le BPN/RPM  reproche à des personnes sur cette liste des coups bas contre la liste du parti en communales passées.

La Commune III aussi !

Après Kéniéba, Sikasso, la tension est vive également en Commune III à cause du  choix du candidat pour les législatives de novembre prochain.  Selon Massa Oulé Diawara, secrétaire général adjoint à l’organisation de la jeunesse de la Commune III du parti,  “le mardi 11 septembre dernier, lors de la conférence de section III du district de Bamako, afin de désigner le candidat aux législatives, conformément aux textes, la conférence a été la grande bourde”. Notre interlocuteur dénonce une violation flagrante des textes du parti.”Il devait y avoir une conférence de sous-sections et comités pour non seulement la désignation des délégués, mais aussi porter l’avis aux militants ceux qui ont l’ambition pour les législatives. Cela n’a pas été le cas en Commune III”, affirme-t-il. Les textes ont été tout simplement survolés, précise-t-il. “La conférence de section de l’autre jour était sélective. Les délégués ont été choisis sur de bases discriminatoires. Selon les textes, normalement, 80 membres devraient prendre part et les délégués des députés. C’est sur ces critères que le camarade Bréhima Bomboté a été choisi. Ce choix n’a pas été fait selon les textes du parti. Mieux, j’ai été même empêché d’accéder à la salle”, dénonce M. Diawara.

“Je ne conteste pas la candidature de Bomboté, mais je me plains juste que mes droits ont été violés. Nous avons informé la commission de supervision. Mais elle n’a pas voulu prendre ses responsabilités. Mais ce qui est sûr, je serai candidat avec ou sans le RPM”, poursuit-il. Ce qui indique forcement une candidature interne contre le candidat du parti, Bréhima Bamboté.

Interrogé sur la question, Bréhima Bomboté a tenté de nous rassurer, mais l’évidence d’une crise interne est perceptible. Parmi les 13 sous-sections de la Commune III de la formation politique du président de la République, une bonne partie travaille contre la volonté du parti dans la circonscription.

Kolokani, Ousmane Kouyaté jette l’éponge !

Dans la circonscription électorale de Kolokani, les tensions ont fait perdre au parti le député Ousmane Kouyaté. Officiellement, le démissionnaire avance le non-respect des textes. “J’ai décidé de démissionner du RPM, la notification de la démission a été envoyée le 22 septembre 2018 au secrétaire général du parti. Ma décision de quitter le RPM est irréversible ! Je ne reviendrai pour rien au monde au RPM”, a déclaré l’honorable Ousmane Kouyaté. Pour lui, “il y a eu violation des textes, disfonctionnement et immixtion d’un membre influent du bureau politique national du RPM, qui au lieu de booster la cohésion au sein de la section, est au contraire, le seul responsable de la démission de deux députés de la section suite à une conférence locale de désignation des candidats. Il a mis tout en œuvre pour une éventuelle déchéance du parti à Kolokani”, s’indigne M. Kouyaté.

Ségou, Abdine Koumaré et Diarrassouba aux manœuvres

 Mais ce qui risque d’être un coup dur est la vague de démissions en perspective à Ségou. La conférence de section du parti du tisserand prévue pour ce mercredi 26 septembre dans la circonscription électorale de Ségou, a été une fois de plus reportée au dimanche 30 septembre prochain. Faute de consensus, ils sont à la troisième fois de report, les militants soupçonnent la main invisible du secrétaire général à l’organisation du Bureau politique national du RPM, Mamadou Diarrassouba et Abdine Koumaré dit Pélé, président de la commission finance de l’Assemblée nationale et membre de la section de Ségou.

Le député élu à Dioïla, Mamadou Diarrassouba, chargé d’en faire les supervisions au niveau du bureau politique national à la conférence de section, n’est pas sur la même longueur d’onde avec les militants de Ségou. Alors que la conférence n’a de légitimité que lors qu’elle est validée par le BPN. Néanmoins, le député élu à Dioila serait dans la logique, selon nos informations,  d’imposer M. Koumaré à l’honorable Galil Haïdara qu’il invite d’accepter  Abdine et Maïmouna au détriment de ces futurs colistiers. Une requête qui n’a  pas été acceptée par Galil. Tout comme ce dernier, l’honorable Abdoulaye Fofana aurait été lui aussi approché par Mamadou Diarrassouba pour la cause d’Abdine Koumaré dit Pélé au détriment de l’honorable Yacouba Traoré de Markala. Cette nouvelle demande aurait aussi été refusée par les militants.  En tout cas, le 30 septembre prochain nous en dira plus sur cette désignation qui fait couler plus de salive dans la 4e région.

Commune V, Timbiné dit niet à la candidature de Bocary Tréta

L’enfant de Diondiori, Bocary Tréta, n’ayant pas obtenu son poste de rêve (Premier ministre) face à Soumeylou Boubèye Maïga, rêve d’un poste électif. Mais son handicap : la popularité. Le chemin de l’Assemblée nationale qui lui parait rose est encore parsemé d’embuches. Le natif de Diondiori en manque de popularité dans son cercle, Teninkou, braque ses yeux sur la Commune V.  Dans cette circonscription, la liste commune Adema-RPM déjà établit, le président du RPM, Tréta a du mal à s’insérer. Le hic, c’est que Tréta se heurte au refus de plusieurs militants et responsables de ladite  section avec en première ligne l’actuel président de l’UJ-RPM en l’occurrence Moussa Timbiné, premier vice-président de l’Assemblée nationale. Et pourtant, selon des indiscrétions, Bocary Tréta est soutenu dans ce combat par l’actuel secrétaire général de la section, Amadou Ouattara et Mamadou Diarrassouba du BPN-RPM. Face à cette fronde, le président du parti cherche curieusement une place en Commune VI. Aura-t-il la chance face aux militants de la section VI ? Quelle force compte-t-il à Bamako pour se faire élire ?

Bréhima Sogoba

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