Le président du Rassemblement Pour le Mali (RPM), l’honorable Ibrahim Boubacar Kéita alias IBK, vient d’être désigné chef de la mission d’observation de l’Union Africaine à l’élection présidentielle tchadienne du 25 avril prochain. Au moment où le Mali se prépare activement pour la décisive élection présidentielle de 2012 et que des voix ne cessent de s’élever au sein de la classe politique nationale pour s’inquiéter de la non fiabilité du fichier électoral, l’ancien Premier ministre et non moins ancien président de l’Assemblée nationale vient d’être sollicité par Addis-Abeba pour peaufiner son expérience en matière électorale. Est-ce là un coup du sort ou un signe prémonitoire quant aux chances réelles de succès de ce candidat à la succession d’ATT à Koulouba en 2012 ?
Dans un courrier spécial (dont nous avons eu copie) à lui adressé le 28 mars 2011 par Mme Julia Dolly Joiner, la Commissaire aux affaires politiques de l’Union Africaine, l’honorable Ibrahim Boubacar Kéita a été prié de bien vouloir accepter de diriger la mission d’observation des élections présidentielles qui se tiennent au Tchad le lundi 25 avril prochain. “Permettez-moi, Excellence, de solliciter que vous dirigiez cette importante mission. Votre vaste expérience et votre engagement pour la consolidation de la démocratie sur le continent sont autant d’atouts qui me confortent dans l’idée que vous conduiriez cette mission à la satisfaction aussi bien de la Commission, des autorités tchadiennes, que de l’Afrique tout entière “, a écrit Mme Joiner. La Commissaire aux affaires politiques rappelait, dans cette missive, que ” la Commission de l’Union Africaine s’est fait le plaisir et le devoir d’envoyer des observateurs africains pour suivre le déroulement de cette élection du 19 au 28 avril 2011 et ce faisant, en assurer la transparence et la crédibilité”, dans un contexte où la période électorale est devenue celle de tous les risques.
Et le haut fonctionnaire d’Addis-Abeba de préciser que l’UA tient à participer à cet important événement du peuple tchadien qui s’inscrit dans le cadre des pertinentes dispositions de la Déclaration AHG/Decl.1 (XXXVIII) de Durban, sur les principes régissant les élections démocratiques en Afrique.
Selon nos informations, IBK est arrivé hier à N’Djamena et se prépare à déployer son équipe sur le terrain. Cette équipe est composée de plusieurs parlementaires de diverses nationalités, des députés membres du Parlement panafricain siégeant à Johannesburg en Afrique du Sud, de hauts cadres de la société civile africaine, des experts du domaine électoral. Il s’agit, entre autres, des honorables Emilie Diatta(Sénégal), Yamba Malick Sawadogo (Burkina Faso), Mamadou Seck (Sénégal), Yao Roland Kpotsra (Togo), Aliou Gaye (Mali), Massounga Nono Henriette (Gabon), etc.
Il faut rappeler que le président du RPM était récemment un invité spécial pour diriger une mission d’observations des élections nigériennes. Mais, pour un agenda très chargé, IBK n’avait pas pu honorer cette sollicitation. Une présidentielle nigérienne qui avait vu un allié d’IBK à l’Internationale socialiste, Mahamadou Issoufou, élu démocratiquement à la tête de ce pays. Comme l’avait été, quelques semaines plus tôt, à la tête de la Guinée Conakry, un autre ténor africain de l’Internationale socialiste, Alpha Condé.
De là à dire que ces événements sont des signes prémonitoires pour une ascension d’IBK et du RPM au Palais de Koulouba l’an prochain, il n’y a qu’un petit pas que certains observateurs n’hésitent pas à franchir.
Comme on le voit, le président du RPM, non moins député au Parlement panafricain vient de bénéficier, à travers cette sollicitation, d’un privilège considérable en cette avant-veille des élections générales de 2012 dans notre pays.
Au moment où des voix s’élèvent au sein de la classe politique pour s’inquiéter du retard dans les préparations des élections de 2012 mais aussi et surtout de la non fiabilité de l’actuel fichier électoral, le parti du tisserand et son charismatique leader se trouvent auréolés pour, dit-on, ” faire quelque chose pour le Mali et sa démocratie …”.
Bruno D SEGBEDJI
