Né en 1960 à Bougouni, Sinsin Diakité est notable de Bougouni. Il a abandonné le banc au premier cycle pour commencer une éducation coranique.
Après cette éducation de base islamique, M. Sinsin a commencé le transport et il est resté dans ce secteur jusqu’à nos jours. L’homme a embrassé la politique avec la création du parti BARICA, car le fondateur, Mamadou Sinayoko Gaucher l’avait beaucoup inspiré en matière de patriotisme et de civisme. A cet effet, grâce à son engagement, il s’est fait élire conseiller municipal à la mairie de la commune urbaine de Bougouni en 2005 puis il fut reconduit en 2009 pour un deuxième mandat.
Suite à la crise interne qui affectait progressivement le parti BARICA , les militants ont lors du congrès du 22 avril 2012 porté Sinsin Diakité à la tête du parti malgré son niveau d’instruction assez faible. Cependant, il faut noter que c’est à cause de son honnêteté, de son dévouement et de sa détermination pour la cause du parti que les militants du parti ont jugé notre bonhomme « homme de la situation » après la destitution de M. Hamé Traoré, par une réunion extraordinaire du BN le 18 juin 2011, et la conférence nationale du parti le 17 mars 2012.
Au sortir de la salle Siraba Togola de Bougouni qui a abrité le congrès, le nouveau président du Barica, Sinsin Diakité a été rapproché par nos soins.
Relais : Bonjour, M. le président. Vous venez d’être élu président du bureau national du parti BARICA, quelles sont vos impressions ?
Sinsin : Mes impressions sont satisfaisantes. Les militants sont venus massivement répondre à notre appel et le congrès s’est déroulée dans des bonnes conditions. Toutes nos attentes été comblées. Un parti, c’est des militants. Donc, je ne peux que me réjouir de la réussite du congrès.
Relais : Quelles ont été les motivations de votre candidature au poste de président du bureau national ?
Sinsin : J’ai été élu de façon démocratique président du parti. Cela veut dire que la majorité des militants du parti sont convaincus que je suis capable. Je ne peux pas dire grand chose sur les motivations de leurs décisions. Mais, en ce qui me concerne, du vivant de gaucher à sa mort, nous avons travaillé dans le respect et dans la confiance mutuelle. C’est pourquoi, je resterai toujours militant et responsable du parti Barica jusqu’au jour où je cesserai de faire la politique. La confiance que les autres militants du parti ont placée en ma modeste personne mérite d’être acceptée. Je ne dirai pas trop, je veux juste rapidement redynamiser le parti afin qu’il puisse accomplir ses missions.
Relais : La présidence d’un parti politique est une lourde responsabilité, êtes vous sûrs d’être capable de relever les défis qui vous attendent ?
Sinsin : Je suis sûr et d’ailleurs très sûr. J’ai accepté d’être président parce que je sais que je peux changer quelque chose dans la vie de mon parti. J’ai compris qu’il faut agir. Pour faire de changement, ce ne sont pas que des diplômes. Mais le changement a surtout besoin du pragmatisme, de la loyauté, de l’honnêteté, du savoir faire et du savoir être. Aujourd’hui le parti Barica a besoin du changement, et je suis convaincu que nous allons faire ce changement.
Je suis transporteur, mais le peu de temps que j’ai fait dans la politique m’a permis d’apprendre d’autres matières de la vie. J’ai compris beaucoup de chose, ce qui me permet aujourd’hui de gérer beaucoup de problèmes. J’ai eu la conviction qu’il faut faire la politique quand on peut la faire. Sinon tu suivras les autres comme un mouton de panurge dans la gestion des affaires publiques.
Relais : Avez-vous un appel à lancer aux militants du parti ?
Sinsin : Aux militants du parti, je leur demande de se donner la main, de travailler en synergie et dans la complémentarité. Je les invite à éviter les mauvaises pratiques qui dénaturent la politique. La politique ne veut pas dire le mensonge, ni la trahison, ni la malhonnêteté. On peut faire la politique et être un homme honnête, crédible, sincère, sociable et serviable.
Tout le monde s’est sacrifié pour la réussite du congrès, je veux que cette dynamique et cette bonne volonté continuent. Il reste beaucoup de choses à faire, après le congrès.
Relais : Quel est votre mot de la fin ?
Sinsin : Mes mots sont les mots de remerciements et d’encouragement à l’endroit des militants du parti qui ont malgré leur agenda très chargé effectué le déplacement à Bougouni pour la réussite de ces assises. Ensuite, j’adresse les remerciements sincères, aux représentants des partis politiques, et de la société civile à cette assise.
Je dis à la population de Bougouni que nous militons dans ce parti pour des raisons justes. Car, Mamadou Sinayoko, dit Gaucher a créé ce parti pour le développement de Bougouni. Lui n’étant plus, nous les vivants devons tout faire pour tenir haut le flambeau avant notre dernier soupir. Le BARICA est disponible à travailler avec tous les partis politiques pour le progrès et la prospérité de ce pays.
Enfin, à tous et toutes je dis merci. Ensemble, nous allons bâtir ce pays.
Propos recueillis par Seydou KONE
Le congrès du parti BARICA
Les textes relus et un bureau de 39 membres mis en place
Ce dimanche 22 avril 2012, le parti BARICA a tenu un congrès extraordinaire dans la salle Siraba Togola de Bougouni. Le congrès auquel toutes les instances du parti à Bougouni et à l’intérieur du pays ont participé avait pour objectif principal, la relecture des textes du parti et le renouvellement du bureau national.
A l’entrée de la salle on apercevait des affiches et banderoles sur lesquelles on lisait le nom du parti en plus d’un lion et un lionceau débout dans une verdure sous un ciel bleu.
Cette image est l’emblème qui parti, Bloc des Alternances pour la Renaissance, l’Intégration et la Coopération (BARICA). Cet animal sauvage robuste, et puissant symbolise la force du parti. Avec son petit à côté, le lion symbolise un chef de famille qui se soucie de sa progéniture et la protège contre toute sorte de danger. Ce qui veut dire que le parti BARICA à travers ses militants et militantes, reste debout pour la sauvegarde de la nation et le développement harmonieux des communautés. La verdure et le ciel bleu symbolisent l’espoir d’un avenir meilleur de la nation.
Pour ce qui concerne la cérémonie officielle, les militants et sympathisants du parti sont venus nombreux, siéger dans la salle Adjadeni du Complexe Culturel Siraba Togola de Bougouni dès les premières heures de la journée. La cérémonie d’ouverture du congrès présidée par le 1er vice-président du BN du parti, M. Sama Diakité, a enregistré la présence des représentants des partis politiques, et ceux de la société civile. Par ailleurs, d’autres personnes venues à cause des liens d’amitié de feu Mamadou Sinayoko dit Gaucher, président fondateur du BARICA, ont profité de l’occasion pour témoigner les bienfaits de « Gaucher » pour le développement de Bougouni en particulier et du Mali en général.
Les partis et formations politiques représentés dont l’URD, le PDES, le Club de soutien et sympathisants de Modibo Sidibé, la CDS, le RPDM, et le FCFD ont tous encouragé le BARICA dans ses activités bienfaisantes et exprimé leurs souhaits pour la réussite du congrès.
Par ailleurs, des leaders communautaires notamment M. Abdoulaye Diallo, domicilié à Bougouni et Souleymane Coulibaly, chef de village de Kola ont mis en garde les jeunes contre la cupidité, l’insouciance et l’incivisme qui expliquent leur adhésion à une multitude de partis dans la même localité.
En effet, en présence du public, l’ex-maire de la commune urbaine de Bougouni, M. Mamourou Coulibaly, la 1ère adjointe au maire du bureau communal, Mme Konaté Maïmouna Mariko, ainsi que le représentant des religieux, M. Zoumana Camara, ont témoigné de l’honnêteté, de la loyauté et de la bravoure de M. Sinsin Diakité, nouveau président du parti.
Selon Mme Konaté, c’est un devoir moral pour elle de venir témoigner sa sympathie à l’endroit de M. Diakité, car il a été un modèle au sein du conseil communal de Bougouni. Le PDG du de l’huilerie ALCOMA, M. Ravane Rakeich, a personnellement exprimé son soutien et son encouragement au Barica à travers son nouveau président, qui n’est pas moins opérateur économique, partenaire de l’huilerie.
La cérémonie d’ouverture a été suivie des travaux du congrès qui ont porté sur la révision des articles des statuts et règlements du parti et la mise en place d’un bureau de trente neuf (39) membres avec acclamation . Les modifications apportées aux textes ont pour objet d’éclaircir les rôles et les champs d’action des secrétaires généraux et des présidents au niveau des sections et sous-sections du parti.
Toutes ces activités se sont déroulées en présence de deux huissiers de l’étude de Maître Zana Yalcouye, à Bougouni et de deux huissiers de l’étude de Maître Mohamed Sanogo à Bamako.
Le congrès a été sanctionné par des résolutions:
-Poursuivre l’action du parti en justice contre Hamé Traoré et Abdoulaye Doumbia dit Bell pour le remboursement des sous tirés au compte du parti.
-Exclure Hamé Traoré, Abdoulaye Doumbia, Mme Kouata Assetou Sangaré, Mme Traoré Maïmouna Coulibaly.
-Radier de la liste des membres du bureau, les démissionnaires et ceux qui ont abandonné
Les enjeux de cette assise du Barica étaient très importants. A l’heure où nous vous parlons, le parti Barica en justice contre le président et le trésorier général, sortants respectivement M.Hamé Traoré et Abdoulaye Doumbia dit Bel pour malversation de l’aide publique de l’Etat au parti politique au titre de l’exercice budgétaire de 2011. Le montant en cause s’élève à la somme de plus de seize millions de francs CFA.
Ce congrès permettra de résoudre le conflit de compétence et de qualité entre les destitués, Hamé et Bel, du 18 juin 2011 par une réunion extraordinaire du bureau national du parti et leurs successeurs.
Seydou KONE