Dans un entretien exclusif qu’il a bien voulu nous accorder hier, le Rapporteur général de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, le député RPM de Sikasso Yacouba Michel Koné a qualifié le bilan des deux ans d’IBK à la tête du Mali de ” globalement positif “. Avant de reconnaître que le taux de croissance élevé de 7,2% n’impacte pas dans l’immédiat le panier de la ménagère, le pouvoir d’achat, bref le mieux-être des populations. ” Si on arrive à soutenir cette croissance sur un certain temps, cela va créer des emplois, augmenter les salaires, améliorer le pouvoir d’achat, etc “
Interpellé sur son appréciation des deux ans de l’ère IBK, l’élu RPM de Sikasso est très optimiste. “Pour moi, le bilan du président de la République est globalement positif car au moment où il prenait en mains les plus hautes charges de l’Etat, le pays était dans un état de déliquescence avancé. Tout était à refaire. Il fallait par exemple ramener nos frères mécontents, qui avaient pris les armes, au sein de la République. Parmi ces frères, il y a en qui étaient de mauvaise foi, les jihadistes. Il fallait que le président de la République s’attèle à résoudre ce problème. Aujourd’hui, Dieu merci, même si le problème n’est pas encore totalement résolu, avec la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, nous tendons vers la paix “.
Pour cet économiste rompu à la tâche, il faut souligner que le président à lui seul ne peut rien faire. Tous les acteurs politiques, la société civile et tous les Maliens doivent l’aider sur le chemin de la quête de la paix.
Il note toutefois que les attentes sont très grandes. Ce qui est, du reste, normal. ” Tout le monde veut que le pays soit hissé rapidement à un niveau enviable. Mais cela se fait pas à pas et je crois que le président fait de son mieux pour la construction de l’édifice national que nous souhaitons “.
Et Yacouba Michel Koné de souligner qu’on ne peut pas, en toute honnêteté, qualifier ces 2 ans de gouvernance d’échec. Certes, il y a de l’insécurité, du banditisme mais, même aux USA, les conditions de sécurité sont préoccupantes avec des menaces terroristes partout dans le monde…
A propos du taux de croissance de 7,2% réalisé par l’économie malienne, dont se félicitent les autorités, le Rapporteur général de la Commission des finances de l’Assemblée nationale apporte son éclairage. “Le taux de croissance fait partie des agrégats économiques qui sont des indicateurs pour voir l’élan économique du pays. C’est vrai qu’une croissance de 7,2% ne se ressent pas automatiquement sur le panier de la ménagère, donc cela n’impacte pas dans l’immédiat le mieux-être des populations. Mais cette croissance permet à l’économie d’évoluer. Si l’on arrive à soutenir cette croissance sur un certain temps, cela va créer des emplois, augmenter les salaires, améliorer le pouvoir d’achat, etc “.
Et d’ajouter que les éléments de macroéconomie (croissance, PIB, dette…) sont comme des locomotives pour tirer le pays vers l’avant avec des incidences visibles sur les données microéconomiques (emplois, salaires, commerce, transports, autres services sociaux). En un mot, ” un taux de croissance élevé augure une bonne santé économique et financière, la création de richesse et d’empois (et donc plus de salaires versés) et conséquemment le panier de la ménagère s’en ressent au bout d’un certain moment à travers les revenus. Sans un bon taux de croissance (ce qui signifie que l’économie se porte mal), aucune de ces hypothèses n’est envisageable “.
A la question de savoir si le chronogramme (25 octobre) des prochaines élections va être respecté par le gouvernement, l’élu de Sikasso s’est montré plutôt… évasif. ” Oui et non ! “, dira-t-il. L’affirmatif s’explique, selon lui, par le désir des politiques qui avaient demandé au gouvernement d’organiser rapidement ces élections. Le Premier ministre, a-t-il poursuivi, a alors instruit le ministre chargé des élections d’accélérer le processus électoral. ” Aujourd’hui, le gouvernement pense que l’échéance du 25 octobre est tenable, puisque c’est nous les politiques qui l’avions souhaité “. Mais, relève-t-il, aucun parti n’est prêt et cela s’ajoute au fait que dans certaines zones, l’administration n’est pas bien en place.
Bruno D. SEGBEDJI